Alors que le lancement du réseau mondial pour l'intégrité de la justice de l'ONUDC approche, la Déclaration de Doha sur l'intégrité de la justice y introduit les points de vue de juges du monde entier. Ces opinions seront partagées sur le site spécialisé en construction, qui comprendra une mine de ressources juridiques et une plateforme afin d'échanger sur les affaires et les différentes perspectives juridiques. Le juge Mindaugas Simonis de Lituanie a rejoint le juge José Igreja Matos, vice-président de l'Union internationale des magistrats pour anticiper les contributions au réseau mondial pour l'intégrité judiciaire afin de promouvoir et de faciliter une intégrité judiciaire mondiale. 

Une déontologie judiciaire, prérequis pour atteindre les plus hautes exigences dans l'exécution de la justice 

Par le juge Mindaugas Šimonis 

L'activité des tribunaux et des juges requiert le plus haut degré de professionnalisme. Dans la quête constante d'un parfait équilibre entre des intérêts rivaux, il est nécessaire pour le juge contemporain d'être à la fois sage, sensible et avisé non seulement sur les questions juridiques mais également dans les sphères économiques, sociales, sécuritaires, sociologiques et psychologiques…De plus, afin d'atteindre le plus haut degré de professionnalisme, les juges doivent constamment suivre les développements scientifiques, sociaux et économiques. À l'heure de la mondialisation, les décisions judiciaires sont devenues plurifonctionnelles et interdisciplinaires. Le meilleur exemple de cette complexité est la jurisprudence des juridictions constitutionnelles des différents états qui élabore non seulement des normes constitutionnelles durables mais parfois établit même des principes fondamentaux de la vie sociale. Dans les tribunaux ordinaires, les affaires importantes de responsabilité professionnelle et de délits civils et professionnels, des cas de désaccords entre scientifiques, de malhonnêteté dans ce domaine et de protection juridique des droits de licence réaffirment l'importance d'une formation permanente des magistrats et du besoin d'une solide méthodologie scientifique dans les enquêtes judiciaires.

La cohérence dans la prise de décisions, l'accès à des bases de données détaillées et opérationnelles, le développement de bonnes pratiques, d'une assistance extérieure systématique et la protection des conditions de travail appropriées pour les juges sont des prérequis afin de surmonter les nouveaux défis et afin d'être capable de répondre efficacement aux besoins en constante évolution ainsi qu'aux attentes de la société.

En qualité de magistrat et d'administrateur d'une cour de justice, je considère nécessaire d'examiner l'administration des tribunaux et la déontologie judiciaire afin de garantir le professionnalisme et l'indépendance des tribunaux et des magistrats. La déontologie judiciaire en tant que système de valeurs professionnelles est basée sur le principe d'auto régulation "par les magistrats pour les magistrats". Une administration efficace des tribunaux requiert une approche scientifique de ces principes y compris des procédés de mise en œuvre de l'éthique au sein de la justice.

Je suis convaincu que le  réseau mondial de l'intégrité judiciaire, sera, entre autres, un instrument précieux pour les magistrats afin de collecter des données scientifiques pour leurs recherches. Il sera également une plateforme pour nos collègues dans le monde entier afin qu'ils puissent partager les informations juridiques et leurs évolutions les uns avec les autres. Dans cette optique, Je souhaiterais partager mon article : "Le rôle d'une éthique judiciaire dans l'administration des tribunaux : de la fixation des objectifs à la mise en œuvre concrète" Ce dernier est publié dans sa version électronique dans le " Baltic Journal of Law et Politics" (Un journal de l'université Vytautas Magnus à Kaunas en Lituanie). 

Veuillez noter que les vues exprimées dans cet article n'engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement la position officielle de l'ONUDC.