VIH/sida dans la famille

La République islamique d'Iran compte près de deux millions d'opiomanes, dont la plupart sont des hommes qui s'injectent de l'héroïne. La consommation de drogues peut conduire les usagers à échanger les seringues ou à avoir des relations sexuelles non protégées, comportement dangereux qui les expose eux-mêmes ainsi que leur famille à l'infection par le virus de l'immunodéficience humaine (VIH).

Iman Mohammadi, mère de deux enfants, fait part de son expérience de vie avec un époux toxicomane et atteint du virus porteur du sida:

J'avais dix-huit ans lorsque je me suis mariée et mon mari dix-neuf. Quelques mois plus tard, j'ai découvert qu'il était dépendant du haschisch. J'ai essayé de l'aider à se faire soigner, mais, malheureusement, il s'en moquait et continua à consommer des drogues.

Au fur et à mesure que le temps passait, l'état de mon mari se détériorait. Il a commencé à prendre de l'opium, puis de l'héroïne. Un jour, alors que nous étions mariés depuis 14 ans, il a été pris en possession de drogues et a passé deux ans en prison. À ce moment-là, mon mari s'injectait de l'héroïne et a été contaminé par le VIH.

Finalement, j'ai décidé de demander le divorce. Un an plus tard, j'ai donné du sang au Croissant-Rouge iranien. Après un deuxième examen de sang, on m'a dit que j'étais séropositive. Ce fut un jour horrible pour moi, un jour que je n'oublierai jamais. Heureusement, d'après l'analyse sanguine, mes enfants étaient séronégatifs. C'est alors que j'ai décidé qu'il fallait diffuser à tout le monde des informations sur le VIH et sur la manière dont il se transmettait. Je travaille maintenant pour une organisation non gouvernementale qui aide les usagers de drogues et les personnes séropositives. Notre objectif est de prévenir la transmission du VIH et d'atténuer les préjugés et la discrimination dont souffrent les personnes touchées par le VIH/sida.

Depuis que je sais que je suis séropositive, j'ai beaucoup appris. J'ai compris que le VIH n'était pas le bout du monde. En vérité, le fait d'être séropositive m'a permis de voir la vie selon une perspective différente et de l'apprécier beaucoup plus. Je me suis rendu compte que la durée de la vie a moins d'importance que la qualité de vie. À l'heure actuelle, j'ai aussi la possibilité d'être utile à d'autres personnes, ce que j'ai toujours souhaité.