Director General/Executive Director
Monsieur le Président,
Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Permettez-moi tout d'abord de vous remercier de participer à cet évenement important pour l'avenir de la lutte contre le trafic et l'abus de drogues en Afrique de l'Ouest.
Je tiens à remercier en particulier Son Excellence M. Kadré Désiré Ouédraogo, Président de la CEDEAO, d'avoir accepté de coprésider la réunion de ce matin et les Gouvernements du Burkina Faso, de la Côte d'Ivoire, de la France, du Niger et du Nigéria de la parrainer.
Cette réunion est une occasion opportune de réfléchir aux résultats obtenus, aux difficultés rencontrées et aux priorités nouvelles à respecter dans notre lutte contre le trafic et l'abus de drogues illicites en Afrique de l'Ouest.
À la session que tient actuellement la Commission des stupéfiants, les États Membres vont avancer dans la préparation de la session extraordinaire de l'Assemblée générale sur le problème mondial de la drogue prévue pour 2016.
La situation en Afrique de l'Ouest mérite une attention particulière. La région est une zone de transit de drogues internationale. Elle est aussi, de plus en plus, une victime directe de ces flux illicites, qui s'accompagnent d'autres formes de criminalité organisée.
Les énormes profits que génère le trafic de drogues nuisent à la bonne gouvernance et alimentent la corruption, sans compter qu'ils peuvent aussi servir à financer des activités terroristes.
Tout cela met gravement en péril la santé, la gouvernance, la sécurité et le développement de la région.
Nous avons jeté les bases de la cooperation internationale d'une solide contre-attaque face à ces menaces. Le Programme régional 2010-2014 de l'ONUDC pour l'Afrique de l'Ouest contribue à la mise en œuvre du Plan d'action régional de la CEDEAO visant à lutter contre le trafic de drogues, la criminalité organisée et la toxicomanie dans la région.
Nous sommes parvenus à renforcer la mobilisation et la coordination des actions de toutes les parties prenantes, dont la CEDEAO, les gouvernements des pays de la région et les représentants de la société civile, ainsi que les partenaires multilatéraux et bilatéraux.
Des résultats positifs ont été obtenus au niveau de la sensibilisation, de la consolidation des cadres juridiques, du renforcement des capacités et de la promotion de la coopération internationale, grâce en particulier à plusieurs initiatives de portée régionale, interrégionale et sous‑régionale.
Je citerai à ce propos la contribution de l'ONUDC à la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel, l'Initiative Côte de l'Afrique de l'Ouest (WACI), le Projet AIRCOP, le Programme de contrôle des conteneurs, la Plate-forme de coopération judiciaire pénale des pays du Sahel et le Réseau des autorités centrales et des procureurs d'Afrique de l'Ouest.
Des projets nationaux, comme ceux du Nigéria, de Cabo Verde, du Sénégal et du Togo, ont aussi permis à ces pays de mieux faire face au problème de la drogue et le crime organisé.
Et pourtant, en dépit des progrès ainsi réalisés, d'immenses difficultés restent à surmonter. En effet, le trafic d'héroïne à destination de l'Afrique de l'Ouest serait en augmentation, surtout depuis 2010, et la production de méthamphétamine est en hausse dans la région.
Le trafic de cocaïne qui transite par la région, en provenance d'Amérique latine et à destination de l'Europe, demeure très problématique.
Les données recueillies dans la région, quoique toujours lacunaires, donnent à penser que l'usage de drogues et notamment de crack, de cocaïne, d'héroïne et de stimulants de type amphétamine, s'est intensifié.
Ce phénomène pose désormais un problème de santé et de sécurité publiques, sur lequel vient se greffer celui de la progression des nouvelles infections à VIH attribuées à l'injection de drogues.
Il est indispensable d'aller encore plus loin dans la coopération régionale et internationale, la réforme de la justice pénale et la prestation aux toxicomanes de services de traitement et de réadaptation de qualité.
Mais surtout, il faut que la communauté internationale, fidèle au principe de la responsabilité partagée, redouble d'efforts sur les plans politique et financier pour lutter contre le problème de la drogue en Afrique de l'Ouest.
Avec le concours de l'ONUDC et du Bureau des Nations Unies pour l'Afrique de l'Ouest, la CEDEAO élabore actuellement un nouveau plan d'action régional pour la période 2015-2019 qui vise à lutter contre le trafic de drogues, la criminalité organisée et la toxicomanie en Afrique de l'Ouest.
Son Excellence M. Ouédraogo va présenter cet important document, qui constituera le grand cadre stratégique dans lequel s'inscrira l'action des partenaires nationaux, régionaux et internationaux pendant les années à venir.
C'est en particulier sur la base du nouveau plan d'action de la CEDEAO que seront définies les priorités du prochain programme régional de l'ONUDC pour l'Afrique de l'Ouest, que nous sommes en train d'élaborer cette année, en étroite consultation avec la CEDEAO et les pays de la région.
Par ailleurs, l'évaluation indépendante dont fait actuellement l'objet le Programme régional pour la période 2010-2014 apportera sur la question un éclairage capital, qui sera pris en compte dans le prochain programme.
L'ONUDC reste fermement déterminé à promouvoir la sécurité et le développement dans la région et à resserrer l'excellente coopération qu'il entretient avec la CEDEAO, ainsi qu'avec ses partenaires et les États Membres, à l'appui de ces efforts.
Je vous remercie encore une fois de vous être joints à nous aujourd'hui.