Women and men can be vulnerable to transnational crime and terrorism in different ways. The measures governments adopt against crime, terrorism and violent extremism response equally have a different impact on men and women. According to UN Women, "the great changes we are undergoing must primarily be understood in the context of the needs and concerns of women in specific situations of conflict. Women's participation is key to sustainable peace."
In early 2017, the United Nations Security Council unanimously adopted a resolution condemning the actions of terrorist groups in the Lake Chad basin region, including "early and forced marriage, rape, sexual slavery, and other gender-based violence". At the same time, beyond household chores and being sexually exploited, women play numerous active roles within Boko Haram, including as messengers, spies, smugglers, recruiters, providers of funds and other support.
In line with the United Nations Global Counter-Terrorism Strategy (UNGCTS), UNODC and the Office of the High Commission for Human Rights (OHCHR) organized a sub-regional workshop on Gender Dimensions of Criminal Justice Responses to Terrorism in Yaoundé on 19-21 July 2017.
The objective of such a workshop is twofold. First, it aims at assisting States in strengthening the effectiveness of the criminal justice response to terrorism by integrating a gender perspective, and second, to ensure that women's rights are respected in the context of growing terrorism threats in the Lake Chad region.
During this three-day training, 29 representatives (including 12 women) of the various institutions of the criminal justice chain, of ministries of social affairs and of civil society organizations of the four countries of the region, namely Cameroon, Chad, Niger and Nigeria, as well as from African Union institutions, participated to presentations and debates, exchanging on their respective national experiences through working groups.
"Boko Haram has been very effective at using existing patriarchal structures and gender roles to its advantage. It is high time that governments catch up and understand how a gender perspective can assist their fight against terrorism", said one of the participants, a women's rights activist from Niger.
The workshop sought to equip participants with a deeper understanding of how men and women may experience counter-terrorism laws and practices differently. As Commissioner Lucy Asuagbor, the Special Rapporteur on Women's Rights in Africa of the African Commission on Human and Peoples' Rights reminded participants in her closing remarks, "Gender integration also means taking into account women's specificities in deciding for or against detention and on conditions of detention; as well as when deciding which programmes, whether de-radicalization or disengagement programmes, to direct women associated with or victims of Boko Haram to."
The workshop participants and UNODC experts also discussed the challenges of investigating and prosecution sexual violence committed by terrorism groups.
"Terrorism investigations have to be conducted in a gender sensitive manner. Investigating sexual violence by terrorist groups requires expertise on interviewing women and girl victims, and on measures to protect them, which may be lacking in investigation teams specialized on counter-terrorism", explained Ms Hadiza Abba, a lawyer in UNODC's Country Office for Nigeria. She also drew participants' attention to the need to look beyond counter-terrorism legislation to laws against trafficking in persons and violence against women, and to war crimes when handling cases of sexual and gender based violence by Boko Haram.
In the words of Commissioner Asuagbor, "Gender integration means asking always the questions: what were women's experiences of terrorism and women's experience of the counter-terrorism responses? It means asking the women concerned what justice and remedies mean to them; it means designing programmes, whether reparation or rehabilitation programmes, which are founded on this analysis and women's voices".
UNODC Terrorism Prevention Branch's (TPB) mandate in Central Africa is to strengthen legislative and policy frameworks, enhance knowledge and skills to investigate and prosecute cases, as well as mechanisms for regional and international cooperation. In the region and in the Sahel in particular, terrorism continues to pose a major threat to peace and security in the region.
This workshop, supported by a generous contribution from Japan, was part of the overall UNODC capacity building support initiatives for Cameroon, Chad, Niger and Nigeria, and aligns with previous UNODC training sessions related to gender equality among law enforcement and justice authorities in the region. It therefore affirms UNODC's willingness to strengthen its efforts towards gender mainstreaming into its substantive work in West and Central Africa.
Bassin du Lac Tchad: intégration de la dimension du genre pour lutter contre le terrorisme
Les femmes et les hommes sont vulnérables à la menace terroriste de différentes manières. Les mesures adoptées par les gouvernements pour lutter contre le crime, le terrorisme, et l'extrémisme violent influencent inégalement les hommes et les femmes. Selon ONU Femmes, « Les changements actuels auxquels nous faisons face doivent impérativement être pris en compte en fonction des besoins et préoccupations des femmes dans les situations de conflits. La participation des femmes au processus de paix est indispensable ».
Au début des années 2017, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté à l'unanimité une résolution condamnant les actions perpétrées par des groupes terroristes dans la région du Lac Tchad. Ces atrocités incluent notamment « les mariages précoces forcés, les viols, l'esclavage sexuel, et autres violences basées sur le genre ». De plus, autres que les corvées domestiques, les femmes et les filles jouent un rôle important au sein de Boko Haram, servant régulièrement de messagères, espionnes, passeuses, recruteuses, pourvoyeuses de fonds, et autres soutiens logistiques.
Conformément à la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations unies (UNGCTS), l'ONUDC et le Haut-Commissariat aux droits de l'homme (HCDH) ont organisé un atelier sous-régional sur l'intégration de la dimension du genre à la réponse de la justice pénale en matière de terrorisme, du 19 au 21 juillet 2017, à Yaoundé, au Cameroun.
D'une part, cet atelier consistait à améliorer l'efficacité de la justice pénale dans les affaires liées au terrorisme, en soutenant les efforts des États pour intégrer la dimension du genre. D'autre part, il visait à assurer le respect des droits de la femme, dans un contexte de menaces terroristes croissantes au Bassin du Lac Tchad.
Cet atelier comptait 29 participants (dont 12 femmes), issus de différentes institutions de la chaine pénale, du Ministère des affaires sociales, et des organisations de la société civile du Cameroun, du Niger, du Nigéria et du Tchad, ainsi que des représentants de l'Union africaine. Les présentations et débats ont permis aux participants d'échanger sur les perspectives nationales à travers des groupes de travail.
« Boko Haram a été très efficace pour utiliser les structures patriarcales existantes et le rôle du genre à son avantage. Il est grand temps que les gouvernements se rattrapent et comprennent comment l'intégration de la dimension du genre peut aider à lutter contre le terrorisme », a déclaré une participante et militante pour les droits de la femme au Niger.
Cet atelier cherchait à donner aux participants une compréhension plus large des différentes manières qu'ont les lois et mesures anti-terrorisme d'affecter les hommes et les femmes. Comme Lucy Asuagbor, Rapporteure Spéciale sur les Droits des Femmes, l'a rappelé durant la cérémonie de clôture : « l'intégration de la dimension du genre consiste également à prendre en compte les spécificités féminines pour décider pour ou contre la détention, et des conditions de détention; ainsi que pour décider des programmes, qu'il s'agisse de programmes de dé-radicalisation ou de désengagement, pour orienter les femmes victimes de, ou associées à Boko Haram. »
L'atelier a également permis aux participants et aux experts de l'ONUDC de discuter des difficultés rencontrées lors des enquêtes et des jugements des affaires de violence sexuelles perpétrées par les groupes terroristes.
« Les enquêtes liées aux affaires de terrorisme doivent être menées en intégrant la dimension du genre. Enquêter sur les violences sexuelles commises par des groupes terroristes demande une expertise sur les méthodes d'entretien des femmes et des filles, ainsi que sur les mesures de protection, ce qui, parfois, manque aux équipes d'enquête spécialisées dans la lutte contre le terrorisme », expliquait alors Mme. Hadiza Abba, une avocate appartenant au Bureau national de l'ONUDC au Nigéria. Elle a également insisté sur la nécessité, dans le cadre des cas de violences basées sur le genre commises par Boko Haram, de ne pas s'arrêter aux lois antiterroristes, mais de considérer également les lois interdisant la traite de personnes, et les crimes de guerre.
Madame la Commissaire Asuagbor a également souligné que « l'intégration du genre consiste à se demander : "quelles ont été les expériences des femmes en matière de terrorisme, et comment ont-elles réagi aux mesures de lutte?" Il s'agit de demander aux femmes concernées ce que la justice et les mesures prises signifient pour elles. Il s'agit de concevoir des programmes de réparation ou de réadaptation, fondés sur cette analyse et sur les impressions des femmes elles-mêmes.»
Le mandat de la section de prévention du terrorisme de l'ONUDC (TPB) en Afrique de l'Ouest consiste à renforcer les cadres législatifs et politiques, accroitre les connaissances et les capacités d'enquête et de poursuite judiciaires, ainsi qu'à améliorer les mécanismes de coopération internationale et régionale. Dans la région du Lac Tchad, et au Sahel en particulier, le terrorisme continue de représenter une menace importante pour la paix et la sécurité.
Cet atelier, soutenu par la contribution généreuse du Japon, fait partie de l'ensemble des initiatives de soutien de l'ONUDC pour le renforcement des capacités du Cameroun, du Niger, du Nigéria et du Tchad, et s'inscrit dans la continuité des précédents ateliers s'intéressant a la dimension du genre et bénéficiant aux autorités d'application de la loi et de la justice dans la région. Cette formation affirme ainsi l'ambition de l'ONUDC d'encourager les efforts pour l'égalité hommes-femmes.