La commission du crime se penche sur la protection des enfants contre l'exploitation sur le web

Photo: UNODC Executive Director, Yury Fedotov English / Anglais

11 avril 2011 - Les progrès dans les efforts internationaux pour faire face la criminalité transnationale organisée, et ce y compris les problèmes émergents tels que la cybercriminalité, seront le thème de la vingtième session de la Commission des Nations Unies sur la prévention du crime et la justice pénale qui se déroule à Vienne du 11 au 15 avril.

La Commission, organe centrale au sein du système des Nations Unies fournissant des orientations politiques sur la prévention du crime et la justice pénale, consacrera une séance spéciale sur l'utilisation des technologies à des fins d'abus et d'exploitation des enfants.

La cybercriminalité est en pleine expansion et le volume colossale du trafic internet ainsi que le savoir-faire très poussés des saboteurs font qu'il est impossible de donner un chiffre précis sur les bénéfices des criminels et les pertes pour les entreprises. Comme de plus en plus de gens ont accès à internet, plus de personnes sont victimes d'escroqueries coûteuses. Mais le mal fait aux enfants va au-delà des calculs monétaires.

"Des infractions graves sont commises - souvent sous le nez d'un parent", a déclaré Yuri Fedotov, directeur général de l'UNODC, dans sa déclaration liminaire. "Le Web ouvre littéralement un portail dans votre maison et vos enfants peuvent être confrontés à des criminels."

Les jeunes sont particulièrement vulnérables dans un environnement en ligne. Entrer en contact virtuel avec des criminels, via des chats ou des sites de jeux, peut mener à de réelles rencontres où des abus sexuelles ont lieu. "La maltraitance en ligne des enfants constitue un crime international grave et exige une collaboration concertée: cela signifie développer une cyberéthique et une cybersécurité", a souligné M. Fedotov.

"Nous jouons au chat et à la souris dans le cyberespace. Les criminels sont agiles, opportunistes et à la pointe des nouveautés du marché. C'est quelque chose qui évolue si rapidement que la plupart des lois qui sont en place ne sont pas adaptées à l'âge numérique mondial."

Puisque la cybercriminalité défie les frontières nationales ou les juridictions, les systèmes de la justice pénale qui travaillent de façon isolés ne sont pas compétents  pour s'attaquer aux réseaux puissants. "La menace et la prévalence d'activité malveillantes sur internet ne doivent pas être sous-estimées. Il est important que les pays harmonisent les cadres juridiques pour prévenir et combattre les cybermenaces, et faciliter la coopération internationale", a ajouté M. Fedotov.

Comme dans le cas de nombreux problèmes liés à la criminalité, il y a un manque de données fiables. "Nous n'avons pas une image exacte de la portée et de la nature du problème et cela nous empêche d'agir aussi efficacement que nous le devrions. La connaissance est essentielle pour la politique fondée sur des preuves et nous devons combler le fossé de l'information. J'invite tous les pays à renforcer leurs efforts pour recueillir et partager l'information pour lutter contre le crime au niveau national et international", a déclaré le directeur général.

Le rôle du secteur privé et des autorités de répression pour déjouer la cybercriminalité et  promouvoir les comportements sécuritaires en ligne sera exploré au cours de la Commission du crime. "La règlementation a un rôle important à jouer, mais quand il s'agit de lutter contre le crime il doit y avoir un partenariat entre les secteurs public et privé. Il n'y a pas d'autre solution", a déclaré M. Fedotov.

"La prévention du crime et la protection des victimes ne peuvent pas être effectuées si  les gouvernements ou les systèmes de justice pénale travaillent seuls; nous avons besoin de la collaboration des fournisseurs de services internet, de la société civile, des médias, des établissements d'enseignement et du public. Nous devons garder la société - et surtout nos enfants - à l'abri des prédateurs invisibles ", a déclaré M. Fedotov.

En marge de la Commission, un certain nombre de manifestations parallèles auront lieu, en réponse à certaines des questions sur la criminalité d'aujourd'hui telles que la piraterie maritime, la traite des êtres humains, le trafic illicite de biens culturels et la violence armée.

Informations Complémentaires:

20th Session of the United Nations Commission on Crime Prevention and Criminal Justice

Opening Speech by Yury Fedotov, UNODC Executive Director