Le Directeur exécutif de l'ONUDC aborde le thème des drogues et de la criminalité en Afrique de l'Ouest face au conseil de Sécurité

Photo: A. Scotti: A cocaine seizure in Guinea Bissau

12 juillet 2012 - Le Directeur exécutif de l'ONUDC, M. Yury Fedotov, s'est dit préoccupé par les drogues et la criminalité en Afrique de l'Ouest lors d'une réunion avec le Conseil de sécurité.

Trente tonnes de cocaïne et près de 400 kg d'héroïne ont fait l'objet d'un trafic en Afrique de l'Ouest en 2011. Des laboratoires de methamphétamines ont récemment été découverts dans la région. Selon le Rapport mondial sur les drogues 2012, le trafic de cocaïne en Afrique de l'Ouest génèrerait près de 900 millions de dollars de profits annuels pour les réseaux criminels. Cependant, l'Afrique de l'Ouest n'est plus simplement qu'un itinéraire de transit : c'est désormais une destination finale. Le rapport démontre qu'on dénombre 2,3 millions de cocaïnomanes en Afrique centrale et de l'Ouest, dont la majorité se trouve en Afrique de l'Ouest.

Le Directeur exécutif a affirmé que l'Afrique de l'Est constituait l'un des défis les plus importants pour l'ONUDC et restait l'une ses priorités, en raison de la hausse du trafic, de la production et de la consommation des drogues dans la région. Il a souligné le besoin d'une action conjointe pour affronter ces menaces transnationales changeantes. « Les défis complexes auxquels est confrontée l'Afrique de l'Ouest mettent à l'épreuve les pays un à un mais aussi la région dans son ensemble. L'ONUDC continuera à travailler avec ses partenaires afin de renforcer l'implication et développer les solutions adéquates dans cet environnement extrêmement mobile et changeant », a-t-il ajouté.

Face à ces défis, l'ONUDC structure l'engagement politique par le biais de pôles régionaux -notamment la CEDEAO, développe les coopérations inter-agences et propose des solutions via ses programmes régionaux intégrés. L' Initiative côtes de l'Afrique de l'Ouest, dans laquelle l'ONUDC est particulièrement impliqué, a renforcé les capacités nationales et régionales en termes d'application de la loi, de police scientifique, de renseignements, de gestion des frontières, de blanchiment d'argent et de renforcement des systèmes de justice criminelle.

Afin de lutter contre le phénomène de la piraterie dans le Golfe de Guinée, relativement nouveau mais d'une ampleur de plus en plus importante, l'ONUDC a co-dirigé une mission d'évaluation des Nations unies et élabore actuellement un programme national intégré pour le Bénin, qui concourt à la lutte contre la piraterie et au renforcement de la sécurité maritime.

En coopération avec le Département des affaires politiques, l'ONUDC dresse le rapport du Secrétaire général sur l'impact de la criminalité transnationale organisée en Afrique de l'Ouest et dans la région du Sahel. Afin d'enrayer le blanchiment d'argent, l'ONUDC a établi des unités contre la criminalité transnationale en Guinée-Bissau, au Libéria et au Sierra Leone. Plus tard dans l'année, l'ONUDC publiera une évaluation des menaces dans la région, mettant l'accent sur l'itinéraire transatlantique de la cocaïne.

« Notre objectif doit être d'aider les pays à entretenir leur développement, tout en maintenant la paix et la prospérité dans la région », a conclu M. Fedotov.