Le trafic illicite de migrants engendre des milliards de dollars de revenus pour les criminels chaque année

UNODC campaign on transnational organised crime (TOC)6 septembre 2012 - Les revenus criminels générés par le trafic illicite de migrants sont estimés à 6,75 milliards de dollars par an, rien que le long des deux routes principales utilisées pour ce trafic - respectivement de l'Afrique de l'Est, du Nord et de l'Ouest vers l'Europe et de l'Amérique du Sud vers l'Amérique du Nord. Le trafic illicite de migrants, en tant que forme de criminalité organisée, fait partie de la nouvelle campagne de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC).

La campagne, qui a pour but d'attirer l'attention du public sur les différents aspects de la criminalité organisée, est disponible sur le site www.unodc.org/toc et comprend une nouvelle vidéo de sensibilisation diffusée en ligne ( www.youtube.com/unodc) et sur des chaînes de diffusion internationales. La page web et la vidéo illustrent les coûts financiers et humains engendrés par la criminalité organisée en prenant également en compte le trafic de migrants. La page web de la campagne inclut également des fiches d'information et une rubrique dédiée à la problématique du trafic des migrants ( www.unodc.org/toc/en/criminalités/migrant-smuggling.html).

L'expression « Trafic de migrants » renvoie au fait d'apporter une aide, à l'entrée illégale ou à l'établissement illégal dans un pays, afin d'en tirer directement ou indirectement, un avantage financier ou un autre avantage matériel. Les migrants cherchant à améliorer leurs conditions de vie, se font souvent passer illégalement dans les pays par des réseaux de criminels organisés, qui profitent du manque d'opportunité d'entrer légalement sur les territoires. Les possibilités d'immigrer légalement étant de moins en moins nombreuses, le nombre de personnes recherchant l'assistance de passeurs ne cesse d'augmenter, et ces derniers se servent de moyen de plus en plus audacieux pour contourner les contrôles aux frontières. Comme le trafic illicite de migrants constitue une activité énormément profitable avec un risque de découverte relativement faible, il s'est avéré attrayant pour les criminels.

L'existence de réseaux traversant les frontières et pouvant englober des régions entières montre que les passeurs sont de mieux en mieux organisés. De la même manière que les autres formes de criminalité organisée, les groupes concernés ont augmenté le nombre de leurs opérations en modifiant leurs parcours pour pouvoir conquérir de nouveaux marchés.

Les routes empruntées par les passeurs peuvent commencer et se terminer sur le même continent, être transcontinentales ou même impliquer un troisième continent. Sur le continent américain, on estime que 3 millions de clandestins venus d'Amérique latine entrent aux Etats-Unis tous les ans, ce qui génère un revenu criminel annuel de 6,6 milliards de dollars. De même, il semble que chaque année, quelques 55 000 migrants se font passer depuis l'Afrique de l'Est, du Nord et de l'Ouest en Europe permettant ainsi aux criminels d'engranger un profit net de 150 million de dollars.

Avec l'expansion des réseaux, la sécurité et la vie des migrants continuent d'être mises en danger: nombre d'entres eux meurent de suffocation dans les containers, périssent dans les déserts ou se noient au cours des traversées. Entre 1996 et 2011, au moins 1 691 personnes sont mortes en tentant de traverser le désert et rien qu'en 2008, 1000 se sont noyées en traversant les mers.

En dehors des atteintes à la vie et aux droits de l'homme que subissent les migrants lorsqu'ils entreprennent ces voyages difficiles et risqués, ce trafic alimente également d'autres formes de criminalité organisée dans les pays d'origine, de transit et de destination. Les passeurs sont réputés pour soudoyer les fonctionnaires du gouvernement ou les personnels des frontières afin d'obtenir des documents et participent ainsi à l'augmentation de la corruption. Les passeurs sont également connus pour falsifier leurs documents d'identité et de voyage ainsi que ceux des clandestins.

La clé pour combattre le trafic de migrants est d'améliorer la coopération internationale, de renforcer la coordination nationale et d'assurer l'harmonisation de la législation dans les pays concernés afin d'éviter la moindre faille juridique, particulièrement dans la mesure où cette pratique est transnationale par nature et où les passeurs sont organisés. De plus, les problèmes de migration et de développement nécessitent une attention toute particulière afin de mieux comprendre les causes qui sont à l'origine de ce phénomène et ainsi d'empêcher les groupes criminels organisés de profiter des personnes vulnérables.

En tant que gardien de la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée et de son Protocole contre le trafic illicite de migrants, l'ONUDC travaille dans le but d'aider les Etats Membres à mettre en œuvre ces deux instruments après leur ratification. Le Protocole sur le trafic de migrants a pour but la prévention et la lutte contre le trafic de migrants, la protection des ceux qui en font l'objet et la promotion de la coopération entre Etats.

L'ONUDC aide également les Etats à rédiger des lois pénalisant la participation au trafic de migrants et forment des policiers et des procureurs du monde entier pour qu'ils soient en mesure de gérer au mieux ces cas.

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Transnational organized crime campaign: smuggling of migrants

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