Discussion d'experts autour du rôle de la criminalité organisée dans la production et le commerce de médicaments frauduleux

15 février 2013 - Une conférence de haut niveau a débuté hier à Vienne, en Autriche, sur le trafic illicite de médicaments frauduleux - une forme de criminalité transnationale organisée qui menace la sécurité publique. Alors que les médicaments frauduleux se sont avérés nocifs pour la santé et parfois mortels, ils s'affirment comme un secteur de plus en plus lucratif pour les réseaux du crime organisé.

Fait inquiétant, dans certaines régions d'Asie, d'Afrique et d'Amérique Latine, les médicaments frauduleux constitueraient 30 pour cent du marché du médicament. L'ONUDC estime qu'actuellement le trafic de médicaments frauduleux de l'Asie vers l'Asie du Sud Est et l'Afrique représente une activité de plusieurs milliards de dollars.

La conférence rassemble sur deux jours diverses organisations internationales, ONG, États Membres, représentants de l'industrie pharmaceutique, associations professionnelles, et responsables de la réglementation et de l'application de la loi dans le but de discuter de la production, de la distribution et du trafic illicites de médicaments frauduleux. Mettant principalement l'accent sur les activités criminelles des réseaux du crime organisé et sur le risque pour la santé publique que font peser ces activités, la conférence réunit des intervenants de haut niveau, dont le Secrétaire général de l'Organisation mondiale des douanes (OMD), M. Kunio Mikuriya ; la Présidente d'INTERPOL, Mme Mireille Ballestrazzi ; l'Ambassadrice française chargée de la lutte contre la criminalité organisée, Mme Michèle Ramis ; et le Directeur du Département des Médicaments Essentiels et des Produits de Santé de l'Organisation Mondiale de la Santé, M. Kees de Joncheere.

Le directeur exécutif de l'ONUDC, Yury Fedotov, a indiqué que les médicaments frauduleux constituent un problème particulièrement épineux qui revêt trois aspects : ils représentent une menace pour la santé, posent un défi en matière de développement, et impliquent la criminalité organisée à une échelle transnationale. Dans sa déclaration, M. Fedotov a souligné le rôle primordial que doit jouer la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée face à ce problème : « la Convention prévoit l'échange d'informations, l'application de pouvoirs d'investigation, et le partage d'informations qui est souvent inestimable dans ce type d'activités criminelles ».

En plus d'aider les pays à mettre en œuvre la Convention, l'ONUDC agit dans d'autres secteurs essentiels pour soutenir la lutte contre le commerce des médicaments frauduleux. Le Programme de contrôle des conteneurs, une initiative conjointe de l'ONUDC et de l'OMD, fut initialement mis en place pour aider les autorités nationales à détecter les narcotiques. Toutefois, depuis sa mise en application en 2006, la portée du programme s'est considérablement élargie et contribue désormais à renforcer la capacité locale à détecter tous les conteneurs de marchandises illicites. Avec plus de 30 services mixtes de contrôle portuaire à travers le monde, le programme assiste les autorités nationales dans leurs efforts pour améliorer la détection et l'identification de produits illicites - dont font partie les médicaments frauduleux. Identifier les chefs d'organisations criminelles et procéder à la saisie de leurs biens est un autre domaine dans lequel l'ONUDC est actif. Avec le Programme mondial de lutte contre le blanchiment d'argent, l'Office se bat contre le blanchiment de capitaux criminels. En fournissant une assistance technique aux organismes chargés de l'application de la loi et du renseignement financier, l'ONUDC participe à la lutte contre les flux financiers illicites.

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Campagne de l'ONUDC contre la Criminalité transnationale organisée