Journée mondiale contre le travail des enfants : deux récits qui donnent espoir

13 juin 2013 - Dans le monde entier, des enfants sont victimes d'abus de la part de criminels qui considèrent les êtres humains comme de la marchandise à exploiter ou à vendre pour faire du profit. Selon les estimations de l'Organisation internationale du travail, 10,5 millions d'enfants dans le monde travaillent comme domestiques chez des particuliers, dans des conditions dangereuses et parfois proches de l'esclavage. En août 2010, l'Assemblée générale a créé le Fonds de contributions volontaires des Nations Unies en faveur des victimes de la traite des personnes et, en 2011, le fonds a attribué des bourses à des organisations non gouvernementales locales qui assistent directement les victimes et les survivants autour du monde.

À l'occasion de la Journée mondiale contre le travail des enfants, nous avons choisi de partager les histoires de deux enfants à qui la vie a accordé une deuxième chance grâce au travail des ONG. Leurs noms ont été modifiés afin de protéger leur identité mais leurs histoires sont bien réelles et leur détresse souligne les différentes formes que peut prendre la traite des êtres humains.

Lina

Damnok Toek Poipet, Cambodge

Lina est issue d'une famille pauvre du Cambodge. À l'âge de neuf ans, ses parents la confient à une connaissance qui leur avait dit pouvoir trouver du travail pour Lina en Thaïlande. La femme en question avait promis d'envoyer une partie du salaire de Lina à ses parents afin de les aider à faire vivre leur famille.

À Bangkok, la petite fille est contrainte à rester debout pendant de longues heures devant des discothèques du quartier chaud pour vendre des fleurs et des sucreries aux touristes. Son employeur lui prend ce qu'elle gagne et la bat lorsqu'elle ne rapporte pas assez. Deux ans après, l'employeur convainc les parents de Lina d'envoyer également sa petite sœur de huit ans, Sopheak, travailler à Bangkok. Résolue à ne pas laisser sa sœur souffrir les mêmes abus qu'elle, Lina décide de s'échapper avec Sopheak. Elle demande alors de l'aide à un homme travaillant dans une discothèque et, par chance, il accepte.

Après avoir passé plusieurs mois dans un centre pour l'enfance en Thaïlande, les deux fillettes sont renvoyées au Cambodge. Le centre d'accueil Damnok Toek Poipet pour les enfants victimes de la traite et d'abus permet à Lina et Sopheak de bénéficier d'un endroit sûr où vivre, de trois repas par jour, d'une assistance individuelle et d'une scolarisation. L'organisation a également retrouvé leur famille. Aujourd'hui, les deux fillettes sont heureuses et en sécurité. Elles ont des objectifs qui sont plus qu'à leur portée : Lina, qui a maintenant 12 ans, souhaite devenir enseignante et Sopheak, 9 ans, veut devenir infirmière.

Le centre d'accueil Damnok Toek situé à Poipet, au Cambodge, fournit de services de première nécessité, incluant des repas et un hébergement, une assistance, un suivi médical et une éducation, aux enfants victimes de la traite des êtres humains ou courant de grands risques d'être victimes de ce trafic. L'objectif du centre est d'éviter que ces enfants soient à nouveau victimes de la traite et, dans la mesure du possible, d'aider à les réintégrer au sein de leur famille. 

Jacob

The CRADLE, Kenya

Trompé par des promesses de scolarisation et de travail comme domestique, Jacob, 13 ans, quitte son village au Kenya pour se rendre à Nairobi avec quelques hommes. Une fois arrivés, ces derniers lui disent qu'il y a un changement de plan. Les hommes emmènent Jacob à Mombasa et lui font ramasser de la ferraille pour la revendre. S'il n'en ramasse pas assez, on le force à mendier dans la rue et à aller se coucher le ventre vide. Il n'a aucun moyen de contacter sa famille ou de demander de l'aide.

Passés quelques mois, Jacob s'enfuit et se rend dans la ville proche de Malindi. Ne pouvant se nourrir grâce à la mendicité, il commence à commettre de petites infractions et se fait vite arrêter. The CRADLE, une organisation qui fournit des services d'assistance juridique aux enfants, se propose de l'aider. Grâce à l'organisation, la cour de justice déclare que Jacob a besoin d'aide et de protection et la plainte est retirée. The CRADLE fournit alors une assistance à Jacob et retrouve sa famille.

Jacob a aujourd'hui 14 ans et est heureux d'avoir retrouvé sa famille. Il étudie beaucoup afin d'être accepté dans un collège prestigieux du pays. Plus tard, Jacob voudrait « devenir enseignant ou bien policier au service des gens lorsqu'ils ont des ennuis. » 

The CRADLE assiste directement les enfants kényans victimes de la traite des êtres humains en leur fournissant une hébergement temporaire, des traitements médicaux, une assistance psychologique, une assistance juridique et une aide à le réintégration. L'organisation mène également une activité de sensibilisation sur les droits des enfants, et milite pour le mise en place de mesures et de lois contribuant à la protection des enfants.

Informations complémentaires :

Fonds de contributions volontaires des Nations Unies en faveur des victimes de la traite des personnes (page en anglais)

Campagne « Blue Heart » de l'ONUDC contre la traite des êtres humains (page en anglais)

Organisation internationale du travail - Journée mondiale contre le travail des enfants