Le développement alternatif et son rôle dans la mise en oeuvre des objectifs de développement durable 

Le développement alternatif a été l'une des thématiques majeures à l'UNGASS 2016.21 avril 2016 - En septembre 2015, les leaders mondiaux ont adopté le Programme de développement durable à l'horizon 2030, ainsi que de nouveaux Objectifs de développement durable (ODD). Lors de la session spéciale de l'Assemblée Générale des Nations Unies sur le problème mondial de la drogue (UNGASS) cette semaine, un événement de haut niveau à propos de la complémentarité de ces ODD et du développement alternatif s'est tenu.

S'exprimant lors de l'événement, le Directeur exécutif adjoint de l'ONUDC, Aldo Lale-Demoz, a mis en lumière le rôle important du développement alternatif dans le contexte des ODD : "Avec l'accent sur la réduction de la pauvreté, l'agriculture durable, la protection environnementale, les communautés pacifiques et inclusives, et la bonne gouvernance, les ODD fournissent une plate-forme idéale pour que le développement alternatif délivre les résultats espérés. De la même manière, le développement alternatif peut aider à accomplir les ODD à plusieurs niveaux, et à terme améliorer les moyens d'existence et le bien-être des personnes affectées par la cultivation illicite des champs, en s'attaquant à la pauvreté et à l'insécurité humaine."

En tant que l'un des piliers fondamentaux de la stratégie d'ensemble équilibrée de contrôle des drogues, le développement alternatif est une partie du domaine du développement de manière plus générale. Il s'agit de s'attaquer aux causes profondes des cultures illicites - c'est-à-dire la pauvreté et le manque de développement - et de fournir des opportunités de moyens d'existence durables

La discussion de haut niveau était co-organisée par le Royaume de Thaïlande - le berceau du développement alternatif et un exemple en la matière. "De manière désintéressée, la Thaïlande a partagé son savoir et son optimisme avec d'autres pays à travers le monde", a affirmé M. Lale-Demoz. "La Thaïlande a ouvert la voie en fournissant la preuve que l'on peut transformer le conflit et la pauvreté en opportunités économiques et sociales et en prospérité, en défendant la position qu'avec du temps, de la confiance et du soutien, des communautés entières peuvent évoluer et prospérer."

Au-delà des succès de la Thaïlande, le développement alternatif a amélioré les vies de dizaines de milliers de familles fermières dans le monde. À Myanmar, par exemple, l'objectif initial de sécurité alimentaire est maintenant complété par la production de cultures commerciales viables, et le rôle du développement alternatif est reconnu comme composante critique du dialogue de paix national ; au Pérou, les entreprises fermières qui approvisionnent plusieurs entreprises européennes de chocolat en cacao étaient encore, il y a peu de temps, des fermes de cultures illicites qui se sont organisées elles-mêmes pour réussir en affaires, avec le soutien de la communauté internationale, en laissant les marchés illicites, la pauvreté et la violence derrière elles ; et en Colombie, le développement alternatif est actuellement une partie essentielle et intégrale d'un processus de paix inédit sur lequel le pays travaille d'arrache-pied depuis de nombreuses années.

Cependant, dans d'autres pays tels que l'Afghanistan, le développement alternatif a encore des progrès à faire pour devenir plus prévalent. "Soutenir l'Afghanistan n'a jamais été plus important qu'aujourd'hui. Le déclin de 19% de la surface de culture de pavot à opium rapporté en 2015, et la réduction de 48% de production potentielle d'opium qui en découle - les meilleurs résultats en six ans - ne peuvent être durables que si la communauté internationale aide activement l'Afghanistan dans la mise en oeuvre de programmes de développement alternatifs et de sécurité plus vastes", a commenté le Directeur exécutif adjoint.

En tant qu'enjeu majeur du débat sur les drogues, le développement alternatif a été fortement présent à l'UNGASS, à travers de nombreux événements parallèles et comme thème de l'une des cinq tables rondes thématiques. Cette proéminence reconfirme que le développement alternatif est une important stratégie internatonale en matière de contrôle des drogues, non seulement pour réduire les cultures illicites, mais également pour améliorer la situation socio-économique des petites communautés agricoles et pour soutenir le Programme 2030.

Il est également basé sur les Principes directeurs des Nations Unies sur le développement alternatif, adoptés par l'Assemblée Générale en 2013. Dans le contexte des ODD, ces Principes directeurs sont cruciaux dans la mesure où ils permettent la flexibilité nécessaire aux pays et aux communautés pour les adapter aux circonstances socio- économiques, culturelles et légales prévalentes, ce qui est essentiel puisque chaque pays est confronté de manière différente aux défis découlant de cultures illicites.

Plus d'informations :

Le travail de l'ONUDC en matière de développement alternatif

L'ONUDC et les ODD

L'UNGASS 2016