Les pays du Mékong promeuvent une stratégie régionale en matière de drogues lors de l'assemblée générale de l'ONU

Briefing de haut niveau sur la situation actuelle de la drogue dans la région du Mékong, en marge de l'UNGASS 2016. Photo : ONUDC19 avril 2016 - Lors d'une réunion d'information de haut niveau en marge de la session spéciale de l'assemblée générale des Nations Unies sur le problème mondial de la drogue ( UNGASS), les pays du Mékong et l'ONUDC ont informé la communauté internationale de la situation actuelle des drogues dans la région. Lors de leur réunion à New York mardi, ils ont également donné un aperçu de la pertinence du Mémorandum d'entente du Mékong (MOU) sur le contrôle des drogues - un cadre qui intègre le respect des lois, la justice pénale, le développement alternatif et les interventions dans le domaine de la santé.

Le MOU rassemble six pays - le Cambodge, la Chine, la République démocratique populaire lao, Myanmar, la Thaïlande et le Vietnam - qui ont tous affirmé qu'il fallait faire des efforts supplémentaires étant donné l'ampleur de la production, du trafic et de l'usage des drogues illicites auxquels ils sont confrontés. 

La région - dont fait partie le célèbre Triangle d'Or - est connue depuis longtemps pour l'opium et l'héroïne, et Myanmar ainsi que la République démocratique populaire lao connaissent toujours un niveau important de culture et de production. Cependant, elle est également devenue l'un des marchés de drogues de synthèse les plus importants au monde, où la méthamphétamine sous forme de pilules ou de cristaux est courante. Le détournement et le trafic de produits chimiques précurseurs et l'émergence de nouvelles drogues de synthèse sont aussi des défis. 

Le MOU du Mékong est maintenant reconnu en tant que cadre efficace pour réussir, dans une certaine mesure, à combattre la menace transnationale des drogues illicites. Son futur a été débattu lors d'une réunion privée de haut niveau entre le directeur exécutif de l'ONUDC Yury Fedotov, le ministre député de la sécurité publique du Vietnam Le Quy Vuong, le ministre de la sécurité publique chinois Guo Shengkun, le ministre de la santé de Birmanie Myint Htwe, le ministre de la justice de Thaïlande Paiboon Koomchaya, le directeur de la commission nationale lao pour le contrôle des drogues Kou Chansinam et le représentant permanent du Cambodge aux Nations Unies Ry Tuy. 

Les divers types et l'important volume des drogues illicites trafiquées dans le Mékong mettent en lumière l'échelle du problème rencontré. "Le Mékong est un marché des drogues particulier, avec des défis multidimensionnels qui requièrent des solutions multidimensionnelles", a dit M. Jeremy Douglas, le Représentant régional pour l'Asie du Sud-Est et le Pacifique de l'ONUDC. "Il est encourageant d'impliquer les décideurs politiques lorsqu'ils réfléchissent à l'efficacité d'anciens projets, en tenant compte des données et en formulant des réponses."

Surtout, le MOU du Mékong promeut une approche équilibrée afin de faire face aux menaces liées aux drogues, en utilisant une stratégie programmatique qui englobe plusieurs champs thématiques : la coopération pour l'application des lois, la coopération légale et judiciaire, le développement alternatif durable, et les drogues, la santé et le VIH.

Le mécanisme a également débuté un processus de révision pour s'assurer que les partenaires du MOU et l'ONUDC identifient les défis lorsqu'ils apparaissent. Cela permet aux pays de s'adapter et de réagir aux dynamiques changeantes du marché régional des drogues, et c'est un élément intégral à l'avancée du MOU du Mékong. 

"L'évolution du MOU du Mékong vers un cadre multilatéral efficace pour la coopération et la collaboration est étayé par une compréhension du besoin de solutions avec des considérations géographiques nuancées", a dit M. Douglas. "Ceci inclut la reconnaissance du fait que des solutions efficaces doivent aller au-delà des initiatives transnationales d'application des lois, et incorporer des considérations judiciaires, développementales et sanitaires."

"Nous travaillons à améliorer les réponses", a affirmé M. Tun Nay Soe, directeur de l'analyse des drogues et de la programmation au bureau régional pour l'Asie du Sud-Est et le Pacifique de l'ONUDC. "Mais principalement, ces améliorations ont constamment et de plus en plus incorporé des considérations sanitaires communautaires et individuelles, et découlent de l'idée que seule l'exécution n'a pas fourni les résultats escomptés."

Plus d'informations : 

L e MOU du Mékong à propos du contrôle des drogues

L'ONUDC en Asie du Sud-Est et dans le Pacifique

Site officiel de l'UNGASS 2016

Discours complet du directeur exécutif de l'ONUDC lors de l'événement