Nouveau rapport : la culture de coca au Pérou continue à diminuer en 2015

L'enquête sur le coca au Pérou 2015 a été présentée à Lima par l'ONUDC et le gouvernement péruvien. Photo : ONUDC13 juillet 2016 - La dernière Enquête sur le coca au Pérou a été présentée aujourd'hui à Lima, montrant une diminution de la surface utilisée pour les champs de feuilles de coca de plus de 6%, soit plus de 2500 hectares (ha) en 2015, par rapport à 2014. Le rapport, conjointement produit par l'ONUDC et le gouvernement du pays, indique que la zone utilisée pour cultiver la matière première pour la production de cocaine avait chuté de 42900 hectares à 40300 hectares.

Les données contenues dans l'enquête montrent qu'en 2015, le gouvernement péruvien avait rapporté 35868 ha d'éradication, soit 14,9% de plus qu'en 2014. Les zones les plus touchées par ces actions d'éradication sont Aguaytia, Alto Huallaga (y compris Monzón), Pichis-Palcazu-Pachitea, Bajo Amazonas et San Gabán. Les vallées d'Apurimac, Ene et Mantaro River (connues sous l'acronyme espagnol VRAEM), qui sont la région qui produit le plus de coca au Pérou, montrent une baisse de 2,7% de la surface cultivée de feuilles de coca en raison de la mise en place d'un plan de conversion dirigé par le Ministère de l'Agriculture. Cette initiative comprend l'éradication volontaire de feuilles de coca par les paysans locaux, pour plutôt se tourner vers des cultures licites. 

Une analyse supplémentaire contenue dans l'enquête se focalise sur les mesures à prendre par rapport au nombre de champs de coca dans des zones protégées nationales. Durant cette période, 134 ha de champs de coca en production ont été détectés dans ces zones, et plus de 6000 ha dans les périmètres de protection. Le parc national Bahuaja Sonene a été le plus durement touché par les surfaces cultivées d'Inambari-Tambopata et San Gabán. Cette dernière région a été doublement affectée par les champs de coca, aux côtés d'activités minières illégales et de crimes similaires liés à la criminalité organisée.

En 2015, la production de feuilles de coca séchées au soleil, qui sont utilisées par les trafiquants pour produire de la pâte de coca et du chlorhydrate de cocaine, s'élevait à environ 99080 tonnes métriques. La région de VRAEM représentait 69% de la production, partiellement en raison de rendements nettement plus élevés à 3,6 tonnes métriques par hectare, en comparaison avec la moyenne nationale de 2,4. Comme lors des années précédentes, environ 9000 tonnes métriques de la production totale est utilisée pour la pratique traditionnelle de mâchage de feuilles de coca, d'après des données officielles.

Le prix à la production de feuille de coca séchée a montré une baisse de 9,3%, passant de 4,3$ à 3,9$ par kilogramme (kg).Depuis 2014, une situation similaire a été rapportée avec les produits dérivés des feuilles de coca : le prix de pâte de coca a décliné de 11,3% - passant de 843$ à 745$ par kg - et le prix moyen de chlorhydrate de cocaine a baissé de 11,6% entre 2014 et 2015, de 1178$ à 1133$ par kilo. Les saisies de ce dernier, en même temps, ont diminué, passant d'environ 18700 kg en 2014 à presque 8446 kg en 2015, une baisse de 54,6%. Cependant, les saisies de pâte de coca ont augmenté de 4,5% durant la même période, passant de 11116 kg à 11600 kg.

Plus d'informations :

Enquête sur le coca au Pérou 2015 de l'ONUDC (en espagnol)

L'ONUDC au Pérou et en Équateur