Comment l'unité cybercrime de l'ONU aide à traquer les pédophiles et protéger les enfants

Publié à l'origine par le Centre d'actualités de l'ONU

Une psychologue parle à une jeune fille victime de viol dans l'abri « Rodnik » pour les enfants victimes de trafic, abri soutenu par l'UNICEF dans la ville d'almaty au Kazakhstan. Photo : UNICEF/UN045589/Pirozzi21 Septembre 2017 - En ligne, tout le monde n'est pas celui qu'il prétend être. C'est le message du dernier podcast du Centre d'actualités de l'ONU, The Lid is On.

Des adultes se faisant passer pour des jeunes utilisent des applications de discussion instantanée et les réseaux sociaux pour se rapprocher d'enfants dans le but de les exploiter sexuellement - un concept connu sous le nom de « grooming » - mais de tels abus peuvent être limités en éduquant les enfants et leurs parents sur les menaces qui existent en ligne, a affirmé Neil Walsh, chef du Programme mondial de l'ONUDC pour la lutte contre le cybercrime.

« On ne donne pas son vrai nom, on ne donne pas sa date de naissance, on ne révèle pas l'adresse de son domicile, avec qui on va à l'école, » a conseillé M. Walsh dans le podcast.

"Si vous avez un compte personnel sur les réseaux sociaux, peut-être votre propre compte Facebook, votre propre compte Twitter, observez-le de manière proactive, objective, regardez l'information que vous y exposez. Est-ce que votre photo est sur le profil ? Le lieu où vous vous trouvez ? Votre date de naissance ? Avez-vous des photos de votre famille ? De vos amis ? De vos enfants ?  Si quelqu'un voulait vous faire du mal, que pourrait-il apprendre sur vous en regardant votre profil ? »

M. Walsh, un ancien agent de police qui combat la pédophilie depuis des années, a insisté sur le fait que les criminels utilisent de plus en plus des technologies récentes pour échapper à la police, les enfants doivent donc être aptes à comprendre les risques. 

"Le cybercrime, la cybercriminalité, mais surtout l'exploitation sexuelle des enfants sur internet, est l'un des crimes les plus évitables, si nous le faisons correctement, » a-t-il dit. « Cela concerne l'éducation. Il s'agit de comprendre quel est le risque et d'être conscient des décisions que l'on prend. »

Dans la vidéo, M. Walsh donne des conseils aux parents et aux éducateurs sur ce qu'ils peuvent faire pour protéger les enfants lorsqu'ils surfent sur internet.

Un pédophile - avant qu'il ou elle soit détecté ou arrêté - est actif pendant en moyenne 13 ans, a expliqué M. Walsh, citant des chiffres du Ministère de la Justice des Etats-Unis. Lorsqu'il est arrêté, un criminel est en train ou en voie d'exploiter sexuellement jusqu'à 70 enfants.

Sonya Ryan, dont la fille de 15 ans a été assassinée par un homme qui l'a exploitée pendant 18 mois, a affirmé que les parents doivent savoir ce que font leurs enfants sur internet et comprendre les sites qu'ils utilisent.

"Connection, communication et discussion," a-t-elle dit dans le podcast. « Etre au courant de ce que font les enfants, à qui ils parlent, leur faire comprendre que l'on fait cela par amour et parce qu'on tient à eux, et non pas par curiosité. C'est leur faire comprendre que toutes les personnes présentes sur le web ne sont pas celles qu'elles prétendent être. »

Depuis son assassinat en 2007, Mme Ryan a créé la Fondation Carly Ryan du nom de sa fille, et a fait passer une nouvelle loi en Australie qui établit comme crime, pour des gens comme le tueur, le fait d'utiliser internet en préparation dans le but de blesser un enfant.

Faire passer une législation sévère fait partie de ce que M. Walsh met en avant, accompagné d'une équipe de collègues qui parcourt le globe. Faisant partie des agences de l'ONU qui œuvrent à protéger les enfants de l'exploitation sur internet, l'ONUDC met en place des systèmes éducatifs dans les écoles, et aide les gouvernements à renforcer les efforts nationaux pour lutter contre ces crimes.

« [Il y a] des gouvernements qui disent, cela n'existe pas chez nous. Cela n'arrive pas dans nos communautés. Cela ne se produit pas dans notre pays, » a expliqué M. Walsh. « Notre rôle est d'aider les gouvernements à comprendre que ce risque est présent et les aider soigneusement, avec diplomatie, à construire leur capacité de réponse à cette menace. Car cette menace existe dans tous les pays. »

Nous avons vu où sont hébergées les images, le matériel écrit qu'utilisent les agresseurs. Cela se produit dans tous les pays. Et si un pays en particulier dit que cela ne se produit pas sur son territoire, il crée actuellement un risque: disons que je suis un agresseur d'enfants, je vais me demander où je souhaite héberger mon matériel. Et bien faisons-le dans le pays où il n'y a pas de loi. Faisons-le là où il n'y a pas de réglementation, là où le gouvernement dit que ça n'existe pas car culturellement ou politiquement, ce n'est pas confortable. »

L'interview complet avec M. Walsh et Mme Ryan est disponible sur SoundCloud.

Plus d'Information:

Programme mondial de lutte contre le cybercrime de l'ONUDC

Podcast The Lid Is On : protéger les enfants des prédateurs en ligne