12 avril 2018 - Les flux financiers illégaux rendent les frontières nationales inutiles. Des fonds sont déplacés à travers les juridictions en un seul clic grâce aux avancées technologiques qui facilitent les transactions, les accélèrent et les rendent difficiles à tracer.
Dans l'optique de lutter contre les flux financiers illicites en Asie occidentale et centrale, l'ONUDC et l' Action de l'Union européenne contre les drogues et le crime organisé (EU-Act) ont organisé, conjointement, du 3 au 5 avril 2018, un séminaire régional sur "les perturbations financières des flux financiers illicites associés au crime transnational organisé", à Almaty, au Kazakhstan.
"Le trafic de drogues et les crimes qui y sont associés représentent des menaces transnationales sécuritaires pour la région entière. À cause de leur impact négatif sur l'environnement social et sur la sécurité, une approche globale est requise par les gouvernements et par la communauté internationale", a déclaré, lors de son intervention au séminaire, Traian Laurentiu Hristea, ambassadeur de l'Union européenne au Kazakhstan.
Au cours de l'évènement de trois jours, les participants ont pu identifier les lacunes de leurs législations respectives, ils ont pu partager des pratiques optimales ainsi que des informations sur des affaires impliquant des enquêtes financières, l'arrestation d'individus et des saisies de drogues et d'argent. Les représentants du Kyrgyzstan et du Kazakhstan ont présenté les résultats d'une opération commune, soutenue par le Programme régional de l'ONUDC pour l'Afghanistan et les pays voisins, et ayant conduit au démantèlement d'un réseau criminel en Asie centrale et à la saisie d'une importante quantité d'héroïne.
L'atelier a également fourni l'occasion de discuter sur des sujets divers: les risques liés à l'abus de services de transferts de fonds et de valeurs; incluant les services de transferts de fonds sans contrôle réel ; les paiements sans contact pour acheter de la drogue ; le blanchiment de capitaux par le recyclage dans le circuit commercial ; le rôle du secteur financier dans la perturbation de la criminalité financière, et l'importance du partenariat public-privé.
En complément, trois exercices de simulation ont été menés sur des affaires impliquant des enquêtes financières, liées au trafic de drogue et contre le blanchiment d'argent, afin de familiariser les participants avec l'importance de la coopération et de ses défis associés. De plus, les représentants des unités du renseignement financier ont échangé sur les défis et les accomplissements concernant l'échange d'informations des transactions financières douteuses.
À la clôture de l'évènement, les participants ont exprimé leur gratitude pour l'assistance apportée par l'ONUDC à travers son Programme régional. Ce soutien a permis l'amélioration de la capacité des états membres à partager des informations et à coordonner les opérations, réduisant ainsi significativement le temps nécessaire pour traiter et fournir l'information en cas de transactions financières douteuses, passant, dans certains cas, de 120 à 15 jours.
Près de 30 experts contre le blanchiment d'argent et sur les affaires financières, issus des forces de l'ordre, des services de renseignements financiers, du ministère public ainsi que des représentants des organisations internationales étaient présents.
Subventionné par l'Union européenne, l'évènement a été soutenu par le Programme régional de l'ONUDC pour l'Afghanistan et les pays voisins, le Programme mondial contre le blanchiment d'argent, le produit du crime et le financement du terrorisme ; le Centre régional d'information et de coordination d'Asie centrale pour la lutte contre le trafic illicite de stupéfiants, de substances psychotropes et de leurs précurseurs, ainsi que par le Groupe Eurasie.
Programme régional de l'ONUDC pour l'Afghanistan et les pays voisins
Action de l'Union européenne contre les drogues et le crime organisé
