L'ONUDC organise un évènement portant sur les flux financiers illicites et la confiscation de biens avec la Communauté de développement d'Afrique australe

UNODC hosts event on Illicit Financial Flows and Asset Forfeiture with Southern African Development Community

Pretoria (Afrique du Sud), 4 décembre 2019 - il est estimé qu'entre 1970 et 2008 l'Afrique a perdu près de US$ 854 milliards en flux financiers illicites (FFI) et continue de perdre US$50 - 148 milliards chaque année  [1]. L'ampleur des FFI dans le continent africain nuit considérablement aux efforts des gouvernements d'atteindre les objectifs de développement durable d'ici 2030.

C'est dans ces circonstances que l'Office régionale des Nations Unies contre les Drogues et le Crime (ONUDC) pour l'Afrique australe, en partenariat avec la Communauté de développement d'Afrique australe (CDAA), a organisé un atelier de trois jours sur « Cultiver la coopération internationale en matière de flux financiers illicites et confiscation de biens » du 20 au 22 novembre en Pretoria, Afrique du Sud.

Ce tout premier atelier sur les FFI and la région CDAA a réuni des agents opérationnels des États membres de la CDAA représentants les agences anti-corruption (AAC), les services de confiscation de biens (SCB) et les services d'intelligence financière (SIF) ainsi que des experts du Brésil, du Royaume Uni et des États-Unis.

Les défis principaux auxquels font face les autorités nationales en matière de FFI ont émergé au cours des discussions. Ceux-ci inclus le manque de coordination entre les entités nationales impliquées dans le combat contre les FFI et le chevauchement des fonctions qui en résulte ; les vides juridiques en matière de crimes émergents tels que la cybercriminalité ; et le manque de capacité spécialisée pour les enquêtes financières et les ressources limitées pour la gestion des biens.

Malgré ces difficultés, la quantité de biens illicites confisqués subit une augmentation progressive. Les États ont reporté des sommes importantes saisies au cours d'opérations policières où des informations fournie par les SIF ont joué un rôle important pour le traçage des biens illicites.

Selon le Réseau informel de confiscation des biens d'Afrique australe (ARINSA), une initiative soutenu par l'ONUDC, au cours des 10 dernières années les membres de l'ARINSA ont signalé 1 126 enquêtes en matière de blanchissement d'argent et 407 cas dans lesquels des biens ont été saisis ou gelés. En tout, les membres de l'ARINSA ont confisqué une valeur de USD$ 1.4 milliards en produits de criminalité de 2009 à aujourd'hui.

Les participants ont discuté des meilleures pratiques pour faire face aux FFI et pour coopérer lors de la restitution de biens volés.

La réunion était officiée par Ben Llyewellyn-Jones, Haut-Commissaire adjoint du Royaume Uni, qui a souligné l'importance de traiter les FFI comme un obstacle clef au développement durable. Il a réitéré l'engagement du gouvernement du Royaume Uni pour soutenir toute coopération en la matière.

La représentante régionale en Afrique australe de l'ONUDC, Zhuldyz Akisheva a déclaré que « La Convention ONU contre la criminalité organisée transfrontalière et la Convention ONU contre la corruption combattent les FFI entre autres à travers leurs dispositions en matière de blanchissement d'argent et recouvrement des biens ». Elle a également remarqué que ces instruments internationaux ensemble avec le Protocol CDAA contre la corruption et d'autres initiatives tels que le réseau interinstitutionnel de recouvrement des biens pour l'Afrique australe et la mise en œuvre accélérée de la convention contre la corruption créent un cadre pour améliorer la coopération parmi les SIF et autres agences nationales concernées.

Ayant mis l'accent sur ces obstacles au combat contre les FFI dans la région CDAA, Ipyana Musopole, représentant CDAA, a insisté sur la nécessité de lutter contre les FFI pour que la CDAA accomplisse ses objectifs de développement. Il a exprimé sa reconnaissance envers l'ONUDC pour l'excellent niveau de coopération avec la CDAA sous l'égide du programme régional ONUDC-CDAA et a demandé de renforcer les efforts en matière de FFI dans ce programme.

Les participants ont élaboré une recommandation faisant appel à du soutien pour améliorer les connaissances et aptitudes des agents opérationnels ainsi que la création d'un mécanisme transparent de gestion des biens illicites. Ils ont également demandé des procédures de redistribution des biens confisqués pour renforcer la capacité des agences nationales concernées ainsi que plus de soutien pour les programmes d'autonomisation des victimes de crimes et pour les initiatives plus larges de développement.


[1] Par la commission économique des Nations Unies pour l'Afrique

Pour plus d'informations:

Office ONUDC d'Afrique australe

ARINSA

Implémentation accélérée de l'UNCAC