Le Nigeria, l'UE et l'ONUDC publient la toute première enquête nationale sur la consommation de drogues

Nigeria, EU and UNODC release first-ever National Drug Use Survey; Photo: UNODC

Abuja, Nigéria, 29 janvier 2019 - Le nombre de consommateurs de drogues au Nigéria est estimé à 14,4 %, soit 14,3 millions de personnes âgées de 15 à 64 ans, selon les résultats de l'enquête nationale sur la consommation de drogues publiés aujourd'hui à Abuja.  Les données indiquent que la prévalence de l'usage de drogues au Nigéria au cours de l'année écoulée est plus de deux fois supérieure à la moyenne mondiale de 5,6%.

Sur la base des données recueillies auprès de 38 850 personnes interrogées dans le cadre de l'enquête auprès des ménages et de 9 344 consommateurs de drogues à haut risque dans tous les États du pays, le rapport fournit pour la première fois des données solides sur la prévalence de l'usage de drogues au Nigéria, au niveau national ainsi que par zones et États géopolitiques.

Le rapport montre qu'il y a une lacune dans la réponse aux besoins en matière de traitement et de soins des personnes ayant des troubles liés à la consommation de drogues. Avec près de 3 millions de Nigérians vivant avec certains degrés de dépendance à la drogue, la possibilité extrêmement limitée de suivi et de traitement aux addictions de drogue aggrave cette crise sanitaire.

Les résultats de la toute première enquête nationale à grande échelle sur l'ampleur et les tendances de la consommation de drogues au Nigéria ont été publiés par le Dr Osagie Ehanire, Ministre de la santé, le général de brigade Buba Marwa (retraité), Président du Comité consultatif présidentiel de lutte contre l'abus de drogues, le Président de l'Agence nationale de lutte contre la drogue, le Colonel Muhammad Mustapha Abdallah (retraité) et le Dr. Yemi Kale, Statisticien Général du Bureau national de statistiques ; le Président de la Commission sénatoriale sur les drogues et les stupéfiants, le sénateur Joshua Lidani ; Son Excellence M. Richard Young, chef adjoint de la délégation de l'Union européenne (UE) au Nigeria et à la CEDEAO et Mme Miwa Kato, Directrice, Division des opérations, UNODC.

« Certains des résultats de l'enquête présentés aujourd'hui sont frappants et alarmants et appellent à des efforts collectifs pour réduire les conséquences de cette menace croissante sur la santé, la situation socio-économique et la sécurité de notre nation » a déclaré le Dr Osagie Ehanire. Tout en relevant le travail considérable déjà accompli dans le pays pour atténuer les difficultés que la consommation de drogues pose aux Nigérians, il s'est félicité de l'occasion de renforcer les stratégies visant à réduire la demande de drogues en mettant l'accent sur la prévention et le traitement fondés sur des données factuelles de la nouvelle édition en cours de rédaction du Plan directeur national pour le contrôle des drogues pour la période 2020 à 2024.

Le rapport décrit l'ampleur réelle de l'utilisation des opioïdes sur ordonnance - principalement le tramadol et les sirops pour la toux à des fins non médicales ; 4,6 millions de personnes les ont utilisés au cours de l'année dernière au Nigeria. Cela place le Nigéria parmi les pays où l'on estime que l'usage d'opioïdes à des fins non médicales est élevé. Bien que le cannabis soit la drogue la plus consommée dans le monde et au Nigéria, la consommation d'opioïdes est responsable de la plupart des effets négatifs sur la santé.

Dans ses remarques, Mme Miwa Kato a déclaré que toute action sur les opioïdes sur ordonnance devrait tenir compte de la « nécessité de reconnaître qu'ils ont un usage médical légitime ». Elle a ajouté qu'il est nécessaire d'adopter une approche nuancée de la question et qu'il est « important de veiller à ce que ces opioïdes sur ordonnance soient facilement accessibles à ceux qui en font une utilisation médical », tout en assurant la mise en place de contrôles adéquats pour réduire leur détournement.

Le Directeur de l'ONODC a également indiqué que l'ONUDC se réjouissait de travailler avec le Gouvernement nigérian dans le cadre de ses efforts pour « employer une approche équilibrée du contrôle des drogues... (une stratégie qui) pourrait non seulement améliorer l'accès aux services de traitement des addictions, y compris pour les femmes, mais aussi faire en sorte que les services de répression ne se concentrent plus sur l'arrestation des toxicomanes pour s'attaquer aux trafiquants de drogues d'envergure moyenne ou élevée »

 

Plus d'information:

Résumé de l'Enquête nationale sur la consommation de drogues (PDF)

Enquête nationale sur la consommation de drogues (PDF)