L'Ouganda, l'ONU et l'UE lancent une initiative commune pour combattre l'extrémisme violent dans les prisons

Uganda, UN and EU launch joint initiative to counter violent extremism in prisons

20 septembre 2019 - le 10 septembre dernier, l'Ouganda a franchi une étape importante vers la prévention de la radicalisation violente dans les prisons en lançant une initiative de 4 ans faisant partie du programme d'aide « dans la gestion de l'extrémisme violent et la prévention de la radicalisation dans les prisons. » Cette initiative est soutenue par les Nations Unies, incluant l'Office des Nations Unies contre les Drogues et le Crime (ONUDC), l'Union Européenne et le gouvernement néerlandais.

Autour du monde, il y a de plus en plus de préoccupations que les prisons agissent comme couveuses pour la radicalisation menant au terrorisme et pour le recrutement de terroristes à cause du nombre grandissant d'extrémistes violents dans les prisons, notamment de combattants terroristes étrangers (CTE). Cependant, les prisons pourraient également fournir l'occasion pour les prisonniers de se désengager de la violence et ont le potentiel de servir de catalyseur vers un changement positif.

L'initiative amorcée en Ouganda traitera de ces problèmes dans le cadre du programme d'aide « dans la gestion de l'extrémisme violent et la prévention de la radicalisation dans les prisons » mené par l'ONUDC et le Centre Antiterroriste des Nations Unies de l'Office des Nations Unies contre le Terrorisme (UNCTT) en coopération étroite avec le Comité Antiterroriste du Conseil de Sécurité des Nations Unies (UNCTED). Le programme est financé par l'Union Européenne, l'Office des Nations Unies contre le Terrorisme (ONUCT) et le gouvernement néerlandais pour un montant total de EUR 5 800 000.  

Le programme sera mis en œuvre au Kazakhstan, en Tunisie et en Ouganda et vise à renforcer la capacité des services de prison à gérer les détenus extrémistes violents et à faire face aux défis de la radicalisation menant à la violence dans le milieu carcéral. Cela fait plus largement partie des efforts de réforme du système pénitencier conformément aux standards internationaux en matière de droit des êtres humains, notamment les standards minimums pour le traitement des prisonniers (les règles Nelson Mandela) et dans une perspective sexospécifique.

La sélection de l'Ouganda en tant que bénéficiaire du programme résulte d'une mission de cadrage réalisée dans le pays en juin 2019 par une équipe d'officiers des Nations Unies. Au cours de cette mission, l'équipe a consulté une grande variété de fonctionnaires ougandais et de membres d'organisations de la société civile qui ont tous constamment réaffirmé l'importance de faire face à la menace grandissante de radicalisation menant au terrorisme dans les prisons.

Les services de prison ougandais serviront de partenaire principal pour le projet ainsi que tout autre acteur du système de justice criminelle concerné et les organisations de la société civile afin de contrer efficacement et de manière compréhensive les obstacles créés par l'extrémisme violent dans les prisons.

Le commissaire général des prisons ougandais, Dr. Johnson Omuhunde Rwashote Byabashaija a déclaré que « L'Ouganda remercie les Nations Unies, l'Union Européenne et le gouvernement néerlandais pour leur aide. Traiter du problème de l'extrémisme violent au sein des prisons est complexe. Nous savons que les pays partout dans le monde ont eu des difficultés à relever ce défi et nous sommes prêts à apprendre de leurs expériences et leçons afin de rendre nos prisons plus résilientes envers la menace de l'extrémisme violent et du terrorisme. »

« Un bon système de prison est la base fondamentale d'une bonne gestion des détenus, surtout des détenus extrémistes violents » a affirmé Anna Merrifield, chargée d'affaires de la délégation de l'Union Européenne en Ouganda. Elle déclara également que « la stratégie de l'UE pour combattre la radialisation et le recrutement de terroristes fait appel à une approche équilibrée entre mesures de sécurité et efforts pour affronter les causes contributives à la création d'un environnement propice à la radicalisation et au recrutement de terroristes. La stratégie européenne tient également pour essentiel le respect intégral des droits de l'être humain dans ce domaine ».

Amado Philip de Andres, représentant régional de l'Afrique de l'Est de l'ONUDC, a félicité l'Ouganda « pour sa volonté de traiter des défis complexes suscité par la propagation de l'extrémisme violent dans les prisons. L'ONUDC et nos partenaires opérationnels ONU, l'ONUCT et l'UNCTED continuons d'être reconnaissant de notre partenariat de longue date avec le gouvernement de l'Ouganda. Nous notons l'importance du progrès que l'Ouganda a réalisé pour traiter du terrorisme et de l'extrémisme violent à travers le pays et nous sommes heureux que ce projet viendra compléter et continuer à développer ces efforts. »

Pour plus d'informations:

L'ONUDC et la prévention du terrorisme

Manuel de gestion des détenus extrémistes violents et de prévention de la radicalisation à la violence dans les prisons