L'ONUDC et le Mozambique discutent stratégie en matière de criminalité organisée transfrontalière, drogues et terrorisme

UNODC and Mozambique discuss Strategic Roadmap against Crime, Drugs and Terrorism

Maputo (Mozambique), 18 septembre 2019 - avec pour objectif de renforcer les mesures de lutte contre la criminalité organisée transfrontalière, les drogues et le terrorisme au Mozambique, l'Office des Nations Unies contre les Drogues et le Crime (ONUDC) et le gouvernement du Mozambique ont tenu des consultations politiques de haut niveau la semaine dernière à Maputo.

Ces discussions fructueuses ont mené à la stratégie Maputo, un plan d'action focalisé sur certains secteurs de développement politique et d'assistance technique conformément aux priorités gouvernementales du Mozambique pour renforcer leur système de justice criminelle, elles-mêmes conformes avec les priorités établies par la communauté de développement d'Afrique Australe (CDAA) et les objectifs de développement durable des Nations Unies.

Lors de la cérémonie d'ouverture de la réunion stratégique entre l'ONUDC et plusieurs représentants du gouvernement mozambicain, Pedro Comissário, directeur de l'agence nationale pour le contrôle des drogues et Cesar Guedes, représentant de l'ONUDC pour le Mozambique, ont souligné le besoin d'une approche compréhensive pour remédier aux difficultés auxquels font face les services d'application de la loi et le système de justice au Mozambique.

M. Guedes était accompagné d'une délégation de l'ONUDC dont faisait partie le directeur pour la prévention du terrorisme de l'ONUDC, Masood Karimipour, et le représentant régionale de l'Afrique Australe, Zhuldyz Akisheva. Divers sujets ont été abordés tels que les services de douanes dans les ports et aéroports, le terrorisme, le trafic de drogues, le support forensique, la prévention et le traitement, la corruption, la piraterie, les crimes contre la faune, le trafic des êtres humains, le blanchissement d'argent, le VIH/Sida, la radicalisation dans les prisons et plus encore.

Tels que souligné par M. Guedes, le trafic d'héroïne est, par exemple, une cause importante d'inquiétude au Mozambique. Ces dernières années, les provinces de la région côtière sont devenues des points d'entrée et de sortie pour des biens illicites en provenance de la route sud d'Afghanistan, incluant des drogues ainsi que des produits de braconnage. À la suite d'améliorations en matière de police maritime dans les pays voisins, la Tanzanie et le Kenya, de récentes saisies semblent suggérer que le volume de biens trafiqués à travers le Mozambique a augmenté. À cet égard, les 3 pays ont joint leurs efforts et ont récemment lancé une stratégie tripartite soutenu par le programme global de crime maritime de l'ONUDC. 

M. Comissário a averti que « avoir de grandes quantités de drogues trafiquées en passant par les États membres de la CDAA augmente également les risques d'accès par la population locale, particulièrement par les jeunes, ce qui peut se transformer en crise de santé, particulièrement dans les régions plus pauvres. »

Au sujet de l'initiative du gouvernement mozambicain pour renforcer leurs efforts contre le trafic des drogues, Mme. Akisheva a rajouté : « nous sommes contents avec la direction prise par le Mozambique vers une réforme nationale de sa politique de drogues en coordination avec les pays CDAA. L'ONUDC continuera d'aider le gouvernement à cultiver cette coopération régionale. »

« Criminels et terroristes exploitent les faiblesses aux frontières et dans l'application de la loi, particulièrement dans la province du nord Cabo Delgado afin de recueillir des fonds, planifier et mobiliser des activités criminelles et violentes » a avertit M. Karimipour.

Ainsi, dans la province Cabo Delgado, récemment affectée par le cyclone Kenneth, les attaques de soi-disant groupes terroristes ont accru d'intensité. Ces difficultés menacent la paix et la stabilité du Mozambique et pourraient avoir des répercussions plus vastes sur la sécurité régionale en vertu de la situation clef du Mozambique le long de la route du sud.

« L'ONUDC se tient prête à procurer de l'aide supplémentaire au gouvernement du Mozambique afin de prévenir et contrer crime et terrorisme conformément aux coutumes et conventions internationales » a rajouté M. Karimipour.

La problématique des crimes contre la faune a également été adressée pendant la réunion. En vertu des difficultés auxquels fait face son système de justice criminelle, le Mozambique a été la cible de syndicats criminels organisés transfrontaliers cherchant à exploiter la biodiversité locale.

« Le trafic de la faune et de la flore sauvage, ainsi que les crimes de pêcherie, privent le Mozambique de ses ressources naturelles et l'empêche d'obtenir d'importants revenus qui autrement seraient utilisés pour soutenir le développement économique et social des communautés qui dépendent des ressources naturelles pour survivre. Les crimes contre la faune et la flore sont une source majeure de financement : en Afrique de l'Est et en Afrique Australe, les syndicats criminels font des milliards de dollars annuellement ce qui constitue une grande partie des 90 milliards annuels générés par la criminalité transfrontalière organisée dans la région » a déclaré Jorge Eduardo Rios, coordinateur des efforts de l'ONUDC à ce sujet.

Le programme de contrôle des containers (PCC) de l'ONUDC et le programme AIRCOP aident également le gouvernement du Mozambique à développer une meilleure gestion des risques pour la sécurité des chaines d'approvisionnement et du commerce par voie aérienne et maritime.

La corruption et le blanchissement d'argent ont été mentionnés à plusieurs reprises au cours de la réunion en tant que thèmes transversaux et certains secteurs spécifiques d'aide à cet égard ont été inclus dans le plan d'action. L'ONUDC est gardienne de la convention des Nations Unies contre la corruption et fourni dans ce domaine de l'assistance technique et législative au Mozambique.

Pour plus d'informations:

L'Office des Nations Unies contre les Drogues et le Crime - Afrique Australe