Communiqué de presse

L'UNODC met en garde: le prix élevé de l'opium peut annuler les gains de ces dernières années

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Vienne. 20 janvier 2011. La flambée du prix de l'opium peut inciter plus d'agriculteurs à cultiver de l'opium, a averti l'Office des Nations Unies contre les drogues et le Crime (UNODC), dans son rapport Afghanistan Opium Survey paru aujourd'hui. Ces prix élévés sont fondés sur la spéculation qu'il y aurait des pénuries due à la destruction de la moitieé de la production en 2009 et en raison des opérations militaires qui crées de l'incertitudes parmi les agriculteurs concernant leurs futures récoltes.

"Il y a source de préoccupation. Le marché répond à la forte baisse de la production d'opium avec également un saut dramatique du prix du marché qui a doublé par rapport à 2009." dixit Yuri Fedotov, directeur exécutif de l'UNODC.

"Nous ne pouvons pas ignorer ce problème", souligne M. Fedotov faisant remarquer qu'après une baisse constante entre 2005 et 2009, les prix grimpent à nouveau."Si cette vache à lait continue, cela pourrait renverser de manière drastique les gains durement gagnés ces dernières années."

La cause de la diminution de la production est une maladie naturelle de la plante qui a sévèrement frappée les principales provinces d'Hilmand et de Kandahar.

L'impact sur l'économie afghane

Les ménages de l'agriculture du pavot ont vu l'aubaine financière. En 2010, la moyenne du prix à la ferme de l'opium séchée durant la récolte était de 169$ le kilo, soit une augmentation de 164% par rapport à 2009 où le prix au kilo était de 64$ le kilo. Malgré la chute de la production, le revenu brut par hectar de pavot d'opium cultivé a augmenté de 36% c'est-à-dire 4.900$. En 2009, le revenu annuel moyen pour les ménages de l'agricultures du pavot d'opium était de 17% supérieur que celui des ménages qui avaient arrêtés la culture du pavot.

Toutefois, l'augmentation dramatique des prix de l'opium à l'échelle locale ne s'est pas traduite par des hausses de prix similaires dans les pays voisins. Trafiquants afghans sont fortement impliqués dans l'exportation de morphine et d'héroïne, notamment vers l'Iran et vers le Pakistan, et dans une moindre mesure, en Asie centrale. Le prix pour traverser la frontière est resté relativement stable.

En raison de la baisse de production et de la stabilité des prix transfrontaliers, le financement de l'économie de l'opium afghan par des groupes criminels a diminué de moitié en 2010. La valeur totale d'opium et d'héroïne exporté s'élève à 1,4 milliards de dollars, comparé aux 2,9 milliards de dollars en 2009 - une baisse de 50%. La valeur des exportations brut en 2010 s'élevait à 11% du PIB, comparé aux 26% en 2009.

Le développement rural est une solution

Le côté positif du développement rural est qu'il a encouragé la culture de produits licites, et cette année, une nette corrélation a été observée entre la fourniture d'une assistance agricole et une baisse de la culture de l'opium. Donner aux agriculteurs l'accès aux marchés a aussi contribué à l'abandon de la culture du pavot à opium. Dans les villages situés près des marchés agricoles, les agriculteurs ont planté moins de cultures de pavot que dans les villages isolés.

"Nous encourageons les donateurs et la communauté afghane à continuer à investir dans des programmes de subsistance et à ouvrir l'accès aux marchés pour les agriculteurs. Mais la sécurité, la stabilité et un environnement exempt de la corruption restent les éléments clé pour rendre de telles initiatives efficaces et durables", a déclaré M. Fedotov .

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T: +93 796 520 857

 

A Vienne:

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M: (+43-699) 1459-5764 | E: preeta.bannerjee@unodc.org