Le Chef de l'ONUDC informe le Conseil de sécurité sur la vulnérabilité de l'Afrique de l'Ouest et du Sahel face à la drogue et la criminalité

New York/Vienne, le18 décembre 2013 - L'importance de faire face aux drogues illicites en Afrique de l'Ouest et au Sahel a été soulignée hier lors d'une réunion du Conseil de sécurité sur cette question fondamentale.

Organisé par la France, présidant actuellement le Conseil de sécurité, l'événement a été l'occasion pour le Secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon et le Directeur exécutif de l'ONUDC Yury Fedotov, entre autres de prononcer des discours clés sur le trafic de drogue en Afrique de l'Ouest et au Sahel.

« Nous devons travailler ensemble pour assurer la dignité, un avenir durable et meilleur pour tous les peuples de l'Afrique de l'Ouest et du Sahel, » a déclaré le Secrétaire général.

M. Fedotov s'est intéressé à la vulnérabilité de l'Afrique de l'Ouest et du Sahel face aux drogues illicites et la criminalité s'expliquant par la combinaison de défis complexes tels que l'instabilité politique, la porosité des frontières et la taille de la région.

« Les énormes profits générés par ces flux illicites compromettent la bonne gouvernance ainsi que l'économie légitime et alimentent la corruption. Ces fonds permettent aux organisations criminelles de maintenir leurs opérations et, éventuellement, de soutenir les activités terroristes à travers l'Afrique de l'Ouest et le Sahel.

La consommation de drogues au niveau local semble s'être intensifiée, des problèmes de santé en découlent, y compris un nombre croissant de nouvelles infections au VIH attribuables à l'injection de drogues. Ces dynamiques négatives doivent être inversées, » a déclaré M. Fedotov.

Selon les évaluations de l'ONUDC, quelque 33 tonnes de cocaïne ont circulé à travers la région en 2010. Environ 18 tonnes d'une valeur d'environ 1,25 milliards de dollars ont été expédiées vers l'Europe. Cette manne offre au crime organisé un revenu dépassant de loin les budgets de la sécurité nationale de nombreux pays de la région.

Les trafiquants ont contourné la répression en changeant leurs méthodes, en utilisant le transport maritime, les avions privés, des conteneurs d'expédition, les courriers aériens commerciaux et la poste pour écouler leurs marchandises illicites sur le marché. Le Rapport mondial sur les drogues pour 2013 de l'ONUDC a également montré que l'héroïne transite par la région à destination des marchés plus lucratifs.

La méthamphétamine cristallisée saisie en Asie de l'Est s'est avérée venir d'Afrique de l'Ouest. De grandes quantités de médicaments frauduleux dans la région constituent une menace pour la santé et la sécurité publique. D'autres menaces telles que le trafic de migrants, la traite des personnes, le trafic des armes à feu, de cigarettes ou d'essence ou encore la piraterie maritime dans le golfe de Guinée font peser un lourd fardeau sur la région.

L'urgence de la situation est communément admise, a déclaré M. Fedotov. Mais ce dernier a souligné la nécessité de mener une capacitation afin d'améliorer la coopération régionale dans le contrôle des frontières terrestres, maritimes et aériennes, ainsi que dans les systèmes de justice pénale. Cette mesure permettrait en outre d'encourager la coopération judiciaire et de promouvoir les droits fondamentaux de l'homme ainsi que le développement.

M. Fedotov a également noté que les récents rapports sur l'Afrique de l'Ouest à l'initiative du Secrétaire général de l'ONU et de la Stratégie des Nations Unies pour le Sahel ont explicitement reconnu la nécessité de faire face aux drogues illicites et à la criminalité.

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