L'ONUDC et l'UNESCO s’unissent pour renforcer l'état de droit grâce à l'éducation

28 février 2018 - Des éducateurs, des universitaires et des décideurs politiques se sont réunis à Paris la semaine dernière à l'occasion du sixième Forum régional du Sommet Mondial de l'Innovation pour l'Education (WISE), pour discuter des derniers progrès accomplis dans le domaine de l'éducation, débattre des besoins qui restent à combler, partager les nouvelles méthodes d'apprentissage et élaborer différents concepts éducatifs dans divers domaines pour renforcer les moyens à disposition des enseignants et les élèves.

Le Forum WISE@Paris, « L'avenir de l'éducation : Favoriser les Sociétés Apprenantes » a été l'occasion pour l'initiative Education pour la Justice (E4J) de l'ONUDC et l'UNESCO de lancer leur publication conjointe intitulée « Renforcer l'état de droit par l'éducation : Un guide pour les décideurs politiques », développé durant le partenariat « Education globale des citoyens: faire ce qui est juste ». Ce guide (à télécharger ici) s'adresse aux responsables des politiques éducatives et autres professionnels travaillant dans le secteur de l'éducation scolaire, au sein ou en dehors des ministères de l'éducation, cherchant à promouvoir l'état de droit et une culture de légalité, et construisant de nouvelles formes de participation basées sur la citoyenneté mondiale, les Droits de l'Homme et l'inclusion - valeurs composantes de l'Objectif 4 du développement durable en éducation.

 

« L'état de droit est le fondement de sociétés durables, justes, inclusives et pacifiques, et l'éducation joue un rôle crucial dans la réalisation de cet objectif », a déclaré Marco Teixeira, Responsable de projet principal pour le Programme Mondial de l'UNODC pour l'Application de la Déclaration de Doha, « Notre programme continue de mettre au point des outils et des ressources novateurs pour promouvoir une culture de légalité dans le monde entier, comme ce précieux guide politique en partenariat avec l'UNESCO pour encourager les citoyens du monde à avoir de solides bases morales et éthiques ».

Pour marquer ce lancement et s'attaquer aux défis et questions abordés dans le guide, un groupe d'experts s'est réuni au Siège de l'UNESCO pour d'examiner les points de vue des décideurs, des universitaires et des organisations non gouvernementales afin de promouvoir davantage la légalité et de doter les apprenants (de tout âge) des connaissances, compétences, valeurs, attitudes et comportements nécessaires pour vivre ensemble en paix dans la diversité.

En lançant la discussion, M. Teixeira a souligné que la tâche consistait à former les bonnes personnes et à ajuster la réflexion sur ces questions : « Nous devons changer les cœurs et les esprits pour promouvoir une culture de la légalité ; l'éducation est la meilleure arme pour changer le monde. »

Erlinda Hándal Vega, Vice-Ministre de la science et de la technologie d'El Salvador, soutient l'idée de commencer avec les enfants dès leur plus jeune âge et de leur inculquer les bases qui peuvent les aider à devenir des citoyens du monde global et respectueux de la loi. Depuis 2017, le Ministère a collaboré avec E4J sur plusieurs projets éducatifs, dont le lancement récent d'une exposition permanente sur la cybercriminalité dans le célèbre musée pour enfants Tin Marín. En particulier, Mme Hándal Vega a souligné la nécessité de former correctement les enseignants, afin qu'ils puissent également transmettre leurs connaissances à leurs élèves et guider la jeune génération : « Nous devons former les enseignants sur la meilleure façon de soutenir les élèves affectés par la cybercriminalité. »

 

En tant qu'académicien, le professeur Fethi Mansouri de l'Université Deakin en Australie et titulaire de la Chaire UNESCO sur la Diversité Culturelle et la Justice Sociale, n'a pu que se rallier à cette opinion. Il a soulevé le questionnement de savoir comment l'établissement pourrait évoluer de l'aspiration à l'accomplissement, en éduquant des citoyens du monde socialement et éthiquement responsables ; « Les jeunes ne sont pas les leaders de demain, ils sont les leaders d'aujourd'hui », a-t-il dit, soulignant l'urgence du changement. « En effet, la responsabilisation des jeunes est aujourd'hui une condition préalable à la construction de sociétés durables. »

Pour Onyinge Ough, Directeur exécutif de Step Up, une ONG qui lutte contre la corruption au Nigéria, la corruption et ses effets néfastes sur l'état de droit étaient également une question d'habitude, cette dernière pouvant être changée de manière positive : « Les jeunes sont victimes de la corruption et de la pauvreté, mais ils sont aussi habitués à favoriser la corruption. Nous voulons changer le scénario, nous voulons que les jeunes soient des agents du changement. »

Dans toutes ces ambitions, la coopération internationale à tous les niveaux requis est le meilleur moyen d'aider l'ONUDC à atteindre l’Objectif 16 du Développement Durable (paix, justice et institutions fortes). Comme l'a conclu M. Teixeira, «  l'Office des Nations Unies ne peut réussir seules : les partenariats doivent être au cœur de notre stratégie ».

 

Plus d’informations:
Education pour la justice
Renforcer l'état de droit au travers de l'éducation: Un guide pour les décideurs politiques