Les organisations de la société civile ont un rôle vital à jouer dans la mise en œuvre de la Convention des Nations Unies contre la corruption

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14 février 2011 - La corruption sape les institutions démocratiques, ralentit le développement économique et contribue à l'instabilité gouvernementale. Les organisations de la société civile agissent non seulement comme chiens de garde pour les gouvernements mais elles soutiennent aussi les efforts du gouvernement pour fournir des services à tous les citoyens de manière transparente et démocratique.

La Convention des Nations Unies contre la corruption est le premier instrument juridique international reconnaissant la contribution que la société civile peut apporter à la lutte contre la corruption. Afin de permettre aux organisations de la société civile de contribuer de façon significative à la mise en œuvre de la Convention, l'UNODC et la Coalition  de l'UNCAC ont récemment organisé une activité de formation - la première du genre - pour 35 participants de la société civile d'Afrique, d'Asie, d'Europe et d'Amérique latine. L'événement a eu lieu à l'Académie internationale anti-corruption (IACA), nouvellement inaugurée, à Laxenburg, en Autriche.

Pendant cet événement de formation de trois jours, les participants se sont familiarisés avec les aspects clés de la Convention, y compris la criminalisation, la répression, les mesures préventives et la coopération internationale, et ont pris part à des activités pratiques liées à un examen par les pairs, des rapports et l'utilisation de l'auto-grille d'évaluation sur la mise en œuvre de la Convention (le processus d'examen permet aux États d'identifier les défis et les bonnes pratiques et d'examiner les besoins d'assistance technique afin d'assurer la mise en œuvre effective de la Convention).

Qui plus est, ils ont été informés sur les manières et les moyens pour contribuer aux examens entrepris par les États parties. Ils sont prêts à réagir positivement s'ils y sont invités par leur gouvernement à participer à la préparation de la liste d'auto-évaluation et aux visites des pays.

S'exprimant à cette occasion, Pauline Apolot, une représentante de l'Uganda Debt Network, a déclaré que son organisation menait actuellement un certain nombre de campagnes visant à sensibiliser les communautés locales et le grand public à propos de la corruption ainsi que les actions que les gens ordinaires pourraient entreprendre pour empêcher cela.

"Nous diffusons une émission de radio hebdomadaire pour moniteurs de la communauté afin de présenter leurs vues sur la qualité et la prestation des services publics. Les programmes radiophoniques sont présentés dans les langues locales et sont devenus un mécanisme populaire à travers lequel les gens ordinaires font des commentaires sur l'efficacité et l'impacte des systèmes de la prestation de services et sur les compétences des prestataires de services dans les domaines locaux basés sur leurs propres expériences", explique Pauline.

"Les représentants du gouvernement du pays ont été mis au défi de répondre aux  moniteurs des communautés et de s'engager à changer les mauvaises pratiques qui ont nuit à la prestation de services au niveau du gouvernement", a-t-elle ajouté.

Gina Romero, directrice générale de l'Ocasa, une jeune organisation qui encourage les efforts visant à lutter contre la corruption en Colombie, a salué la formation sur la Convention. Bien que le Congrès colombien ait ratifié la Convention en 2007, il reste encore beaucoup à faire pour appliquer la législation contre la corruption.

Gina a expliqué: "Nous sensibilisons sur la corruption en portant l'attention sur la responsabilité individuelle, et l'utilisation quotidienne des dilemmes éthiques. Nous passons en revue des cas réels auxquels sont confrontés les jeunes, et allons au-delà des comportements individuels pour tendre vers l'action collective. Nous employons également des sports et d'autres expressions culturelles afin de pousser les jeunes à s'investir. Depuis 2005, nous offrons des cours virtuels où les jeunes peuvent discuter des problèmes de corruption dans leurs régions et aussi des outils pour lutter contre ces problèmes".

"Je crois que les jeunes, et tous les citoyens, doivent être informés de la Convention contre la corruption car actuellement elle est très peu connue. Nous allons utiliser la Convention comme un outil pour tenir le gouvernement responsable, d'autant plus que cette année marque le début du processus d'examen en Colombie ", a-t-elle ajouté.

Les organisations de la société civile vont à leur tour donner une formation dans leurs pays ou leurs régions en vue d'assurer une bonne compréhension de la Convention et du processus d'examen auprès de la société civile. Elles prendront également contact avec les experts gouvernementaux pour proposer des contributions à ce processus.

L'équipe de l'UNODC de la société civile continuera à maintenir des contacts étroits avec les participants qui ont suivi la formation afin de les aider à contribuer à la mise en œuvre de la Convention.