Le prix élevé de l'opium menace les efforts du contrôle de la drogue de ces dernières années

Photo: UNODC English / Anglais

21 janvier 2011 - Dans son enquête Afghanistan Opium Survey 2010 publié hier , l'UNODC met en garde sur le fait que le prix croissant de l'opium pourrait encourager les fermiers d'Afghanistan à planter plus de pavot d'opium. Ces prix élevés sont fondés sur la spéculation qu'il y aurait des pénuries due à la destruction de la moitié de la production en 2010 et en raison des opérations militaires actuelles qui crées de l'incertitude parmi les agriculteurs du pavot d'opium concernant leurs futures récoltes.

"Il y a source de préoccupation. Le marché répond à la forte baisse de la production d'opium avec également un saut dramatique du prix du marché qui a doublé par rapport à 2009", dixit Yury Fedotov, directeur executif de l'UNODC.

"Nous ne pouvons pas ignorer ce problème", souligne M. Fedotov, faisant remarqué qu'après une baisse constante entre 2005 et 2009, les prix grimpent à nouveau. "Si cette vache à lait continue, cela pourrait renverser de manière drastique les gains durement gagnés de ces dernières années." La cause de la diminution de la production est une maladie naturelle de la plante qui a sévèrement frappée les principales provinces d'agriculture du pavot d'Helmand et de Kandahar.

L'impact sur l'économie afghane

Les ménages de l'agriculture du pavot ont vu l'aubaine financière. En 2010, la moyenne du prix à la ferme de l'opium séchée durant la récolte était de 169$ le kilo, soit une augmentation de 164% comparé à 2009 où le prix au kilo était à 64$. Malgré la chute de la production, le revenu brut par hectar de pavot d'opium cultivé a augmenté de 36% c'est-à-dire 4.900$. En 2009, le revenu annuel moyen pour les ménages de l'agriculture du pavot d'opium était de 17% supérieur de celui des ménages qui avaient arrêtés la culture du pavot.

Cependant, l'augmentation dramatique du prix de l'opium au niveau local ne s'est pas traduit par une augmentation dans les pays voisins. Les trafiquants afghans sont fortement impliqués dans l'exportation de la morphine et de l'héroine notamment vers la République Islamiste d'Iran, le Pakistan et dans une moindre mesure l'Asie centrale. Les prix transfrontaliers sont restés relativement stables.

A la suite de la diminution de la production et de la stabilité des prix transfrontaliers, les gains engrangés par les groupes criminels afghans ont chutés de moitié en 2010. La valeur totale d'opium et d'héroine exportée s'élevait à 1.4 milliards de dollars comparé au 2.9 milliards en 2009, soit une diminution de 50%. En 2010, la valeur de l'exportation brute s'élève à 11% du PIB comparé au 26% en 2009.

Travaux de développement rural

Un point positif est que le développement rural a encouragé l'agriculture licite et une corrélation distincte fut observée entre l'assistance agricole de l'approvisionnement et une chute dans la culture du pavot d'opium. Donner l'accès aux marchés aux agriculteurs les aide également à abandonner la culture du pavot d'opium. Dans les villages situés près des marchés agricoles, les fermiers plantent moins de pavot que dans les villages qui n'ont pas accès aux marchés.

"Nous encourageons les donateurs et la communauté afghane à continuer d'investir dans des programmes de subsistance alternatifs et dans l'accès des fermiers aux marchés. Mais la sécurité, la stabilité et un environnement sans corruption restent les éléments clés pour la réalisation d'initiatives efficaces et durables", explique M. Fedotov.

Information Complémentaire:

Afghanistan Opium Survey 2010 (full report) pdf