Traitement de la toxicomanie et prévention du VIH au Kenya

Photo: UNODC English / Anglais

30 mars 2011 - À l'échelle mondiale, il y a environ 16 millions de consommateurs de drogues injectables dont environ 3 millions vivent avec le VIH. Dans de nombreux pays, un des principaux moyens de transmission du VIH reste l'utilisation de matériel d'injection contaminé, ce qui représente 10 pour cent des cas de VIH dans le monde entier. Etant le chef de file des Nations Unies dans la lutte contre les drogues illicites et le VIH et la consommation de drogues injectables, l'UNODC travaille avec les pays afin d'examiner et d'élaborer des lois, des politiques et des normes de soins qui leur permettent de mettre en place des services efficaces pour les personnes qui s'injectent des drogues.

Durant sa première visite en Afrique de l'Est depuis sa prise de fonction à la tête de l'UNODC, le directeur général Yuri Fedotov, a visité le Nairobi Outreach Services Trust au Kenya, une ONG qui travaille pour la prévention du VIH parmi les usagers de drogues et d'autres groupes vulnérables de la population dans la capitale.

La visite fait suite au récent accord de la Commission des stupéfiants où M. Fedotov a souligné l'importance de la société civile travaillant dans le domaine de la prévention de l'usage de drogues dans toutes les régions du monde: "Nous devons continuer à intensifier les efforts visant à prévenir la toxicomanie et s'efforcer de fournir à tous les consommateurs de drogues un traitement, des soins et le soutien dont ils ont besoin. Pour y parvenir, nous considérons que la communauté des ONG sont des partenaires clé et des organismes puissants pour atteindre les personnes à qui l'UNODC veut venir en aide."

Bien que des progrès considérables ont été accomplis dans la riposte mondiale contre le VIH au cours des deux dernières décennies, les interventions les plus basiques contre le VIH pour les hommes et les femmes qui s'injectent des drogues à travers le monde reste faible. Seulement 8 pour cent des consommateurs de drogues injectables sont sous traitement de substitution aux opiacés et seulement 4 pour cent sous traitement du VIH.

C'est pour cette raison que le travail de l'UNODC et celui des partenaires étatiques et non-étatiques dans les domaines de la réduction de la demande de drogues et du VIH parmi les consommateurs de drogues injectables est critique.

En Janvier 2011, le Bureau régional de l'UNODC pour l'Afrique de l'Est a aidé le Gouvernement du Kenya et divers partenaires à faire face à une crise à Mombasa, après une baisse soudaine de la disponibilité de l'héroïne dans la province côtière. Récemment, le gouvernement a décentralisé les traitements de dépendance à la drogue à 12 centres de soins primaires de santé à Mombasa pour répondre à une augmentation soudaine de la demande de traitement. Cette initiative est complétée par une approche innovante pour réduire les nouvelles infections au VIH parmi les consommateurs de drogues injectables en offrant le libre accès à la prévention et au traitement du VIH. Dans le même mois, le gouvernement a annoncé son intention d'adopter des mesures efficaces, y compris la thérapie de substitution aux opiacés et des programmes d'aiguilles et de seringues afin de réduire davantage l'infection au VIH parmi les consommateurs de drogues injectables.

Alors que les instances et les progrès de ce genre sont louables, dans de nombreuses régions du monde, l'accès aux services VIH est souvent entravée par des facteurs qui inclus les politiques restrictives, la faible disponibilité des services et leur coût élevé, ou des approches de traitements de la toxicomanie obligatoire ou inefficaces, etc. À cet égard, M. Fedotov invite d'autres gouvernements dans le monde entier à adopter les droits de l'homme, des politiques fondées tenant compte des sexospécificités et des programmes de traitement de la toxicomanie et de la prévention du VIH: "Dans de nombreux pays, la législation et les pratiques continuent d'entraîner des discriminations généralisées envers les personnes qui utilisent des drogues. Les usagers de drogues restent socialement marginalisés, victimes de violations de leurs droits fondamentaux, et incarcérés en grand nombre ou confinés dans des centres de détention. Cette situation nuit à l'efficacité des ripostes au VIH et empêche les utilisateurs d'accéder aux services nécessaires pour prévenir de nouvelles infections par le VIH. Il est essentiel que ces actions soient arrêtés."

Informations Complémentaires:

UNODC VIH et SIDA (en Français)

UNODC Regional Office for Eastern Africa (en Anglais)