8 août 2013 - La surface de culture de la coca en Colombie a diminué de 25 % en 2012, passant ainsi de 64 000 hectares (ha) en 2011 à 48 000 ha fin 2012.
Une enquête bilatérale menée par le gouvernement colombien et par l'ONUDC montre que la culture de la coca concerne 23 des 32 départements du pays, a diminué dans 17 départements, a augmenté dans 3 départements : Norte de Santander, Caquetá et Chocó, et est restée stable dans les 3 départements restants.
Des images satellites ainsi que des enquêtes de terrain ont montré qu'environ 80 % de la culture de coca se concentrait dans 8 départements et que près de la moitié a lieu dans 3 de ces départements. Nariño, Putumayo, Guaviare et Cauca ont connu les baisses les plus importantes et 7 départements sont aujourd'hui en dessous des 100 hectares de culture.
Le gouvernement a fait éliminer manuellement près de 30 500 ha de coca en 2012 et a pulvérisé près de 100 550 ha de coca par avion, c'est-à-dire à peu près autant qu'en 2011. Ces mesures ont permis de diminuer la surface concernée par la culture de la coca en 2012 de 135 000 ha à 48 000 ha à la fin de l'année.
Le prix net de la feuille de coca et de ses dérivés (pâte de coca, cocaïne base) en 2012 était estimé à 370 millions de dollars US, soit moins que les 422 millions de 2011, ce qui représente 0,2 % du PIB national et 3 % de la valeur du PIB liée au secteur agricole. En revanche, les prix de la cocaïne base, de la pâte de coca et du chlorhydrate de cocaïne sont restés stables, avec des variations de respectivement + 3,9 %, - 0,4 % et - 2,4 %. De récentes études ont montré que la production de feuille de coca par hectare a diminué. Le nombre de foyers concernés par la culture de la coca a baissé de 3 %, passant de 62 400 en 2011 à 60 600 en 2012.
Les productions annuelles de feuille de coca sont en recul depuis 2005 mais le prix de vente a augmenté de près de 10 %. La production de cocaïne pure à 100 % allait de 240 à 377 tonnes. Étant donné que les estimations sont incertaines, le chiffre pour 2012 pourrait être de 309 tonnes, ce qui équivaut à peu près au chiffre de 2011. Les saisies de cocaïne dont la pureté est inconnue ont augmenté de 21 %, passant de 156 tonnes en 2011 à environ 188 tonnes en 2012.
Le profit brut moyen d'un cultivateur vendant des feuilles de coca étant estimé à 1 220 USD par an, la production de coca n'est pas aussi lucrative que par le passé. En 2005, 82 % des cultivateurs de coca étaient dépendants de la culture de la coca et de ses dérivés, tandis que la dernière enquête montre qu'environ 60 % des paysans - soit 30 % de moins - considèrent les activités liées à la coca comme étant leur principale source de revenus. Quelque 30 % de paysans travaillent dans la conversion de feuilles de coca en cocaïne base, soit moitié moins qu'en 2005.
« L'impact des mesures prises par le gouvernement afin d'éliminer les cultures illicites de coca est visible. Cependant, les enquêtes de 2012 et des années antérieures montrent qu'après élimination, la culture redémarre dans de nouveaux champs ou dans des champs préalablement débarrassés de coca. C'est pourquoi l'élimination de cultures doit, même si elle donne des résultats positifs, venir en complément de programmes de subsistance alternative afin d'améliorer les conditions sociales, économiques et environnementales et d'obtenir une réduction conséquente de la surface de culture », a déclaré Bo Mathiasen, Représentant de l'ONUDC en Colombie.
En 2012, près de 250 millions de dollars US ont été investis dans le cadre du Programme de Consolidation territoriale, afin de promouvoir le développement, en particulier dans les provinces de Nariño, Antioquia, Putumayo, Huila et Cauca.