Santé et bien être au cœur de la politique anti-drogue

Photo: UNODC6 février 2013 - Réduire l'exposition de la population aux effets nocifs sur la santé de la consommation de drogues est la principale raison pour laquelle les États Membres ont décidé de mettre en place le système international des Nations Unies pour le contrôle des drogues. Après avoir constaté les effets dévastateurs que pouvaient engendrer les épidémies passées de consommation de drogues, comme l'épidémie d'opium en Chine à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, les responsables politiques du monde entier ont été convaincus de la nécessité de créer un système international complet pour protéger leurs populations.

Les premiers efforts internationaux en matière de contrôle des drogues remontent au début du XXe siècle au moment où l'opium fut pour la première fois l'objet d'une réglementation. Aujourd'hui, le système est axé autour de trois Conventions internationales qui jouissent d'une adhésion quasi universelle. Ensemble, ces conventions mettent en place un cadre de contrôle des drogues qui appréhende les drogues illicites essentiellement comme un problème de santé et oblige les pays à limiter l'utilisation de drogues contrôlées à des fins médicales et scientifiques. Comme l'a déclaré le directeur exécutif de l'ONUDC, Yuri Fedotov, lors d'un débat sur la politique anti-drogue au cours du Forum économique mondial de 2012 tenu à Davos, en Suisse : « le débat international sur les drogues illicites ne se limite pas seulement à une histoire de menottes, c'est avant tout de santé dont il est question ».

L'ONUDC a adopté une approche équilibrée et globale en réponse au problème de la drogue en choisissant de replacer la santé publique, et particulièrement celle des plus vulnérables, au cœur de son action. La prévention de la consommation de drogues et le traitement de la toxicomanie sont des stratégies cruciales pour la politique anti-drogue. Elles reflètent pleinement les dispositions des conventions de contrôle de la drogue ainsi que les nouvelles données scientifiques concernant l'usage de substances illicites.

Les patients doivent être en mesure d'accéder à des services appropriés à tous les stades de leur maladie. Par exemple, lorsqu'ils ont besoin de se protéger d'une contamination par le VIH/SIDA, des overdoses, du froid ou de la faim, ou lorsqu'ils cherchent des traitements de la dépendance à la drogue ou encore des services d'assistance pour n'importe lequel des problèmes psychologiques qu'ils pourraient avoir.

Le Programme commun de traitement et de prise en charge des toxicomanes de l'ONUDC et de l'OMS est une étape importante pour le développement d'une approche globale, intégrée et centrée sur la santé de la politique anti-drogue. Elle peut réduire la demande de substances illicites, soulager la souffrance et diminuer le mal causé par les drogues aux individus, aux familles, aux communautés et aux sociétés. Cette initiative envoie un message fort aux responsables politiques quant au besoin de développer des services qui traitent les maladies liées à l'usage de drogues d'une manière pragmatique, scientifique et humanitaire, en remplaçant la stigmatisation et la discrimination par la connaissance, les soins, la possibilité de guérison et la réinsertion.

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