L'ONUDC lance une nouvelle initiative mondiale pour stimuler des réponses de la justice pénale aux combattants terroristes étrangers

Photo: UNODC26 mars 2015 - L'implication croissante d'individus comme combattants terroristes étrangers dans des conflits divers et des activités terroristes a entraîné une menace qui devient de plus en plus dangereuse pour la paix et la sécurité internationale.

En réponse, l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a lancé une nouvelle initiative visant à renforcer les réponses de la justice pénale des pays concernés de ce phénomène. L'initiative, qui expire en 2019, aidera les États membres à criminaliser le phénomène des combattants terroristes étrangers, entre autres dans des domaines du recrutement de terroristes, de l'incitation au terrorisme, du financement du terrorisme et de la formation terroriste.

Bien que ce n'est pas un phénomène nouveau, l'ampleur de l'implication des combattants terroristes étrangers dans les conflits et les actes terroristes d'aujourd'hui est incomparable. Avec des groupes terroristes comme l'Al-Qaïda, le Front Al-Nusra et l'État Islamique, qui recrutent tous des ressortissants étrangers, la menace posée par le terrorisme encapsule maintenant non seulement les pays-cibles finaux, mais aussi les pays d'origine et de transit. Dans ce contexte, la menace des personnes qui voyagent dans des zones de conflit de plus en plus radicalisées et qui reçoivent une formation de combat et retournent ensuite dans leur pays d'origine avec le but de commettre des actes terroristes, est plus grave que jamais.

Dans cette perspective, une conférence de trois jours s'est déroulée cette semaine en collaboration avec la direction exécutive du comité contre le terrorisme des Nations Unies (CTED), l'assemblée parlementaire de la méditerranée (PAM), l'institut international pour la justice et l'état de droit de Malte (IIJ). Des représentants du bassin méditerranéen, y compris l'Algérie, l'Egypte, l'Irak, la Jordanie, le Liban, la Libye, le Maroc, la Tunisie et le Yémen et les pays des Balkans occidentaux, dont l'Albanie, la Bosnie-Herzégovine, le Monténégro, la Serbie et l'ancienne république yougoslave de Macédoine, étaient présents pour discuter et évaluer la menace posée par les combattants terroristes étrangers dans leurs pays et régions. En plus, la Belgique, la France, l'Italie, le Japon, la Fédération de Russie, la Turquie, le Royaume-Uni et les Etats-Unis étaient représentés, conjointement avec cinq institutions des Nations Unies et six organisations internationales et régionales.

Face à l'événement en question, le représentant de l'ONUDC a expliqué la nécessité urgente de lutter contre le terrorisme et de rendre justice aux auteurs avant qu'ils lancent des attaques terroristes: « Les événements tragiques à Tunis la semaine dernière, ou en Belgique, en France et au Danemark au cours des derniers mois, confirment la menace sans précédent posée par des individus impliqués en tant que combattants terroristes étrangers. Notre objet principal est de finalement soutenir les efforts des États membres à perturber les projets et les opérations terroristes avant quíls ne soient commis. Le plus nous sommes confrontés à des menaces terroristes sans précédent, le plus nous devons poursuivre collectivement la recherche de réponses et de stratégies de prévention. » 

L'initiative mondiale de l'ONUDC couvre à la fois la coopération étrangère et l'assistance domestique: le premier est essentiel compte tenu de la dimension transnationale des combattants terroristes étrangers, ce qui rend une approche purement nationale insuffisante; quant au dernier, celui-là est au centre des efforts nécessaires pour renforcer la législation nationale contre cette nouvelle tendance d'opérations terroristes et d'améliorer les capacités nationales de la justice pénale et du système assurant le respect des lois.

Le renforcement de cette capacité au sein des systèmes de justice pénale est une mesure importante pour combler une lacune dans le traitement de la menace terroriste. Actuellement, les praticiens dans ce domaine dépendent presque exclusivement des évaluations faites par les services de renseignement, malgré quelques objectifs et contraintes très spécifiques rencontrés par ceux qui travaillent dans la justice. Dans ce contexte, l'ONUDC vise à renforcer les réponses concernant les combattants terroristes étrangers dans le but de s'opposer à cette menace de manière spécifique, ainsi que de compléter l'évaluation faite par d'autres homologues.

Pour plus d'informations :

L'ONUDC et la prévention du terrorisme