Exploiter la force des données et analyses pour s'attaquer au problème de la drogue

Événement en marge de l'UNGASS 2016 à propos de l'importance de la recherche scientifique de qualité pour répondre aux problèmes d'usage, d'offre et de trafic de drogues. Photo : ONUDC19 avril 2016 - Coincidant avec la session spéciale de l'assemblée générale de l'ONU sur le problème mondial de la drogue (UNGASS 2016) se tenant cette semaine à New York, l'ONUDC, en coopération avec le gouvernement allemand, a organisé un événement parallèle sur le rôle joué par la recherche scientifique de qualité dans les réponses à l'usage, à l'offre et au trafic de drogue. 

L'événement promouvait la recherche transparente et objective en tant qu'outil essentiel pour guider les politiques en matière de drogues sur les plans national et international. Il présentait des résultats de recherche à propos de questions importantes débattues à l'UNGASS. Il s'agissait également de souligner les inconnues dans les dynamiques du problème de la drogue et de son futur développement.

À l'ouverture de l'événement, la Chef de la recherche de l'ONUDC, Angela Me, a souligné le rôle de l'ONUDC dans la fourniture de données et d'analyses faisant autorité pour comprendre à la fois les tendances et dynamiques d'usage des drogues et leurs conséquences, ainsi que les enjeux de l'offre et du trafic de drogue.

Daniel Brombacher, de la société allemande de coopération internationale GIZ, a insisté sur le besoin d'améliorer la connaissance de toutes les composantes du développement alternatif, telles que ses exigences de financements, le nombre de personnes faisant pousser des cultures illicites et le nombre de personnes ayant bénéficié de cette stratégie. D'autres applications de la recherche de qualité mentionnées par M. Brombacher avaient trait à une meilleure connaissance du lien entre la drogue et le développement, et à des politiques en matière de drogues innovantes et orientées vers le développement. 

D'autres experts participants ont également débattu de ce vaste problème. Jonathan Caulkins, enseignant à l'université Carnegie Mellon, a défendu le besoin d'aller au-delà des données de prévalence lorsque l'on essaie de comprendre l'usage et les marchés de la drogue. Analysant le marché du cannabis aux Etats-Unis, il a montré comment une petite minorité d'usagers domine sa consommation, les dommages liés à l'usage et les dépenses qui alimentent le marché noir pour cette drogue. En répondant à la question de combien l'utilisation de marijuana avait augmenté depuis son plus bas niveau en 1992 dans son pays, Professeur Caulkins a répondu que cela dépendait de l'indicateur utilisé, car la prévalence montre un changement mineur alors que le nombre d'utilisateurs réguliers indique une importante hausse.

Pour sa part, Peter Reuter, professeur à l'université du Maryland, a expliqué comment la recherche peut informer le débat sur la dépénalisation de la possession de cannabis pour usage personnel. En analysant que des résultats de recherche, il a conclu que dépénaliser la possession pour usage personnel n'avait peu, voire pas d'effet sur les données de prévalence de cette substance et que la dépénalisation était un changement mineur dans les pénalités attendues par les utilisateurs.

L'une des tâches assignées à l'ONUDC par les Etats-membres est d'identifier, analyser et évaluer les menaces liées aux drogues mondiales et au crime organisé, en sachant que cette information permet à la communauté internationale de définir des priorités appropriées en termes de contrôle de drogues et de crime.

Plus d'informations : 

Session spéciale de l'assemblée générale de l'ONU sur le problème mondial de la drogue

Le travail de l'ONU en matière de données et d'analyses