Intensifier les efforts en réaction globale au trafic de personnes et de migrants

Le directeur général de l'ONUDC Yury Fedotov lors de l'événement de lancement de GLO.ACT. Photo : ONUDC 25 mai 2016 - À travers le monde, des enfants, des femmes et des hommes se déplacent pour différentes raisons - certains fuient le conflit et la guerre, tandis que d'autres s'échappent peut-être de sérieuses violations des droits de l'homme ou de la pauvreté. D'autres sont animés par le plus universel des désirs humains - l'espoir d'un futur meilleur. Indépendamment de leurs motifs, trop de ces voyages périlleux sont organisés par des passeurs qui profitent de leur mise en danger et de leur vulnérabilité, leur faisant courir d'importants risques d'abus, d'exploitation et même de potentiel trafic à différentes étapes de leurs voyages.

Dans ce contexte en en marge de la Commission pour la prévention du crime et la justice pénale (CCPCJ) de cette semaine, un événement de haut niveau s'est tenu à propos de l' Action globale contre le trafic de personnes et de migrants, lancée récemment.

Cette initiative sur quatre ans marque une étape importante dans le combat global contre le trafic, et rassemble l'Union Européenne (UE) et l'Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC), qui délivrent GLO.ACT en partenariat avec l'Organisation Internationale pour la Migration (OIM) et le Fonds des Nations Unies pour l'Enfance (UNICEF). En identifiant des pratiques exemplaires prouvées et les leçons apprises, GLO.ACT vise à prévenir et réagir aux deux crimes à travers 13 pays stratégiquement choisis à travers le globe.

"Malgré tous les effets positifs de la migration, ces flux sans précédent de personnes génèrent de nouvelles opportunités criminelles, en particulier pour les passeurs de migrants et les trafiquants d'humains", a noté le directeur général de l'ONUDC Yury Fedotov lors de l'événement. "Les migrants à risque, particulièrement les enfants, sont devenus des cibles faciles pour l'abus et l'exploitation, et il est clair qu'il faut en faire plus pour réduire les vulnérabilités, augmenter la protection et stopper les criminels. Les crises continues dont nous sommes témoins rendent encore plus critique la nécessité de prendre des mesures pour combler ces lacunes, et renforcer les réponses de justice pénale. Notre projet avec l'Union Européenne vise exactement à cela."

Ceci a été confirmé par Myria Vassiliadou, coordinatrice de l'UE contre la traite des êtres humains : "Notre partenariat avec l'ONUDC est stratégique et ancien. Notre réponse doit être compréhensive : réagir aux vulnérabilités des personnes et traiter les victimes en détenteurs de droits, ainsi que lutter contre les profits et réduire la demande qui encourage le trafic. Les victimes ne doivent pas être punies. En collaboration avec l'ONUDC, nous pouvons arrêter une culture de l'impunité envers ceux qui traitent les êtres humains comme des commodités. GLO.ACT peut contribuer à réaliser cela et nous nous réjouissons de produire des résultats et de l'impact."

L'UE et l'ONUDC travaillent en étroite collaboration depuis longtemps pour prévenir et combattre la traite d'humains et le trafic de migrants. L'actuelle crise des migrants et des réfugiés renforce l'importance de traiter communément et de manière compréhensive ces crimes complexes qui sont distincts, mais se chevauchent souvent. Les réseaux criminels saisissent les opportunités de générer des profits illicites au détriment des États et des personnes et actuellement, les groupes de criminalité organisée profitent des trous noirs existants dans les lois, stratégies et capacités opérationnelles des États.

En coordination avec les 13 pays, GLO.ACT est conçu pour développer et mettre en oeuvre des réponses nationales compréhensives en matière de lutte contre le trafic et le passage, et pour renforcer leurs capacités à réagir de manière efficace à ces crimes et les liens qui les unissent. La Biélorussie, le Brésil, la Colombie, l'Égypte, le Kyrgyzstan, la République démocratique populaire lao, le Mali, le Maroc, le Népal, le Niger, le Pakistan, l'Afrique du Sud et l'Ukraine sont tous couverts par GLO.ACT, et depuis son lancement début 2016, des réunions consultatives avec des autorités gouvernementales, des organisations internationales et la société civile se sont déjà tenues dans neuf des 13 pays pour préparer les manières de progresser. Ce travail a été présenté par la coordinatrice GLO.ACT, Margaret Akullo, lors du prestigieux événement.

L'Ambassadeur Jaime A. Cabal Sanclemente, Représentant permanent de la Colombie auprès des Nations Unies à Vienne et modérateur de l'événement, a noté : "Pour la Colombie, GLO.ACT représente une opportunité majeure pour développer et renforcer les capacités nationales, qui en retour, vont renforcer l'échange d'expériences et de pratiques exemplaires aux niveaux bilatéral et régional contre des phénomènes qui, malheureusement et quotidiennement, ont un impact global plus important. Étant donné les défis représentés par le trafic d'humains et de migrants, nous appelons la communauté internationale à développer des initiatives intégrées telles que GLO.ACT."

La stratégie de mise en oeuvre de GLO.ACT suit une approche multidisciplinaire plaçant le trafic de personnes et le passage de migrants dans la portée de différents acteurs pertinents tels que la loi pénale, la migration, le travail et les politiques sociales. Le projet se concentre sur la mise en place de cadres nécessaires à ce que les États puissent lutter contre ces deux crimes de manière efficace, en oeuvrant à ce que les politiques soient durables sur le long-terme.

Le travail est basé sur une série d'instruments clés, tels que la  Convention  des  Nations  Unies contre la criminalité transnationale organisée et les Protocoles contre le trafic de personnes et de migrants ; la Convention du Conseil de l'Europe sur la lutte contre la traite d'êtres humains, et la législation de l'UE contre le trafic d'êtres humains, qui sont tous des instruments clés pour lutter contre ces crimes.

De plus, GLO.ACT s'appuiera sur les autres programmes globaux contre le trafic de l'ONUDC. Au cours des deux dernières années, par exemple, plus de 2000 practiciens de la justice pénale et représentants gouvernementaux de plus de 70 pays ont été entraînés à enquêter et poursuivre efficacement les deux crimes. Des programmes spécifiques aux pays et aux régions sont aussi mis en oeuvre globalement afin de fournir un parrainage et une assistance technique adaptée. Le travail de l'ONUDC est également directement pertinent pour le Programme 2030 de développement durable, y compris la facilitation d'une migration ordonnée, sûre, régulière et responsible (par exemple en diminuant les opportunités de profit pour les réseaux criminels) ; la provision d'accès à la justice pour tous ; et la mise en place d'institutions efficaces, responsables et inclusives à tous les niveaux.

Plus d'informations :

Discours du directeur général de l'ONUDC lors de l'événement

Site de GLO.ACT

25ème session de la Commission pour la prévention du crime et la justice pénale

Programme des événements lors de la CCPCJ