Éducation pour la Justice : Lutter contre le cybercrime, instaurer la prospérité

Photo: UNODC12 avril 2017 - Le travail de l'ONUDC se concentre traditionnellement sur l'aide à l'acquisition des capacités d'enquêtes, de poursuites et de jugements des acteurs de la procédure de justice pénale. Cela peut être accompagné de problématiques liées au domaine de la cybercriminalité du fait d'une absence d'accords internationaux sur la définition du concept, d'un ensemble de réponses législatives différentes et de capacités d'enquêtes significatives insuffisantes qui présentent tous des difficultés qui leurs sont propres.

L'ONUDC a lancé son Programme mondial contre le cybercrime en 2013 suite à la résolution 22/8 de la Commission pour la prévention du crime et la justice pénale. Se concentrant sur la construction des capacités des pays en voie de développement, ses missions sont multiples : il peut s'agir dans certains cas du développement d'un cadre législatif ; dans d'autres, de se concentrer sur les capacités des responsables des forces de l'ordre à enquêter sur des délits liés à la cybercriminalité, tels que les DDOS - attaques par déni de service contre les sites Internet, ou les délits cybercriminels tels que le harcèlement sexuel de mineurs à des fins d'abus et d'exploitation sexuel.

Cependant, les autorités ne peuvent mettre fin à la cybercriminalité uniquement dans le cadre d'arrestations et de poursuites judiciaires. La prévention en est la clé essentielle.

C'est dans la continuité du travail mondial de l'ONUDC accompli sur la prévention du cybercrime conduit par Nayelly Loya à El Salvador que l'initiative Éducation pour la Justice (E4J) offre l'opportunité unique de lutter contre une menace réelle d'une façon différente : en éduquant les enfants et les jeunes adultes à prendre conscience des cyber-risques et à prendre au final de meilleures décisions. Les éléments de preuve rassemblés par l'ONUDC dans le cadre de son engagement auprès des enfants et des éducateurs - complétés par des réunions de groupes d'experts, d'engagements avec l'industrie et de briefings des partenaires - ont montré que le concept en ligne/hors ligne était devenu encore plus flou pour les enfants. À de nombreux égards, la ligne de démarcation entre une conversation via smartphone et une discussion face à face n'existe pas pour les enfants. S'ajoute à cela l'augmentation des risques en ligne chez une audience qui ne les comprend pas complètement. L'éducation est au cœur de la solution et depuis mars 2017, « E4J Cybercrime » a commencé impacter de manière tangible la vie des gens.

Voici comment l'E4J Cybercrime est conduite : 

Politique

Le soutien intergouvernemental est essentiel pour y parvenir. Nous avoir besoin de responsables politiques pour comprendre le cybercrime et les risques qui existent en ligne en rassemblant les soutiens des ministères des gouvernements principaux - en particulier de l'éducation, de la justice, de l'intérieur et des Affaires étrangères. En Avril, l'ONUDC a présenté l'initiative E4J Cybercrime à 130 ministres de 38 pays dans le Parlement du Royaume-Uni. Avec une démonstration en direct du darknet ainsi qu'un panel de discussions avec les parlementaires du Cabinet et de l'Opposition concernant leur rôle pour faciliter l'E4J, les capacités des responsables de l'ONUDC est évidente.

À Vienne, le soutien sans faille de l'État du Qatar reste essentiel. L'initiative E4J a été rendue possible uniquement grâce aux généreux financement de l'État du Qatar mais leur engagement va au-delà du soutien financier. Début avril, Son Excellence Sheikh Ali Bin Jassim Al-Thani, Ambassadeur du Qatar et Représentant permanent auprès des Nations unies s'est entretenu avec le Chef de la section cybercrime de l'ONUDC, Neil Walsh, concernant la façon précise dont l'E4J  aura un impact immédiat dans travers le monde. Le soutien de l'Ambassadeur Al-Thani aux projets de l'ONUDC en Amérique centrale, en Asie du Sud-Est, et dans les régions du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord (MENA) donne du poids aux réalisations de l'Office. Il est également désireux de renforcer la présence de l'E4J en Afrique Sub-Saharienne.

Enseignement supérieur

C'est suite à l'exposé donnés par la session plénière de l'E4J de l'analyse des lacunes que l'expert ONUDC en cybercrime Patrick Boismenu finalise déjà les modules pour les séminaires d'enseignement de la lutte contre le cybercrime en Tunisie et dans la vaste région du MENA. Ce travail produira un véritable impact dans un pays qui possède des diplômés hautement qualifiés en informatique mais où les opportunités professionnelles sont limitées. Le travail de l'E4J Cybercrime ne se penche pas uniquement sur les menaces de crimes tangibles mais forme aussi les talents pour répondre aux besoins actuels de l'économie de la Tunisie en cyber sécurité. Une croissance économique prospère combinée à une main d'œuvre hautement qualifiée produit, comme on le sait, un impact social concret.

En Asie du Sud-Est, le professeur Joshua James de l'Université d'Hallym en Corée du Sud a désigné et mènera en Mai les séminaires d'enseignement de l'E4J Cybercrime auprès d'un large public d'étudiants universitaires. Un vaste cours (MOOC) sera également mis en ligne au cours des prochaines semaines, offrant plus de flexibilité et une audience significativement plus étendue. Avec le soutien de formateurs de renommée mondiale dans la lutte contre le cybercrime tels quel le professeur James, les retombées positives seront exceptionnelles. 

Niveaux primaires et secondaires

En Amérique centrale, Nayelly Loya va rapidement mettre en place les expositions éducatives avec des techniques d'enseignement appropriées pour transmettre dans le cadre d'un réseau de musées pour enfants aux Guatemala, à El Salvador, en République Dominicaine et au Panama. La portée de ces partenariats entre musées touche plus d'un millions d'enfants et son audience large, diverse et réceptive va assurer les meilleures chances possibles pour atteindre un grand nombre d'enfants et d'éducateurs avec facilité et rapidité. De plus, Nayelly poursuivra le travail de diffusion auprès d'un public plus large en recommandant l'E4J Cybercrime aux publics d'enfants, de parents et d'éducateurs à la télévision, aux radios et en ligne.

Le Programme mondial de la Déclaration de Doha et l'E4J aspire à promouvoir la culture du respect des lois en mettant en œuvre cet objectif grâce au soutien apporté aux enfants. Peu importe où nous sommes dans le monde, au Nord, au Sud, à l'Est ou à l'Ouest, les enfants sont l'avenir. L'E4J jouera un rôle crucial pour les protéger des souffrances, en leur apprenant à prendre les bonnes décisions, en les aidant à identifier les risques et enfin en leur donnant les outils pour devenir de meilleurs membres de la société.

L'équipe de l'E4J Cybercrime tiendra ses engagements et espère que vous prendrez part  à notre mission.

Informations supplémentaires :

Programme mondial de la Déclaration de Doha

L'initiative Éducation pour la Justice (E4J)