L'ONUDC rassemble les acteurs de la justice pénale et de la société civile pour débattre de l'extrémisme violent en Afrique de l'Ouest

L'ONUDC rassemble les acteurs de la justice pénale et de la société civile pour débattre de l'extrémisme violent en Afrique de l'Ouest. Photo: ONUDC5 avril 2018 - A la lumière des menaces sécuritaires actuelles en Afrique de l'Ouest, il apparait nécessaire aux états de renforcer les capacités des systèmes pénaux. Cela, afin de faire face à la criminalité organisée et au terrorisme et pour permettre l'exécution d'une justice équitable et transparente, en accord avec l'état de droit.

Dans cette optique, l'ONUDC et le Réseau des autorités centrales et des procureurs d'Afrique de l'Ouest contre la criminalité organisée (WACAP), avec le soutien des États-Unis d'Amérique ont organisé un rassemblement sur comment les systèmes pénaux et la société civile pourraient mieux prévenir et faire face à l'extrémisme violent au Burkina Faso, au Mali, en Mauritanie, au Niger et au Sénégal. 

La réunion, convoquée à Dakar au Sénégal, a officiellement été ouverte par le ministre de la justice du Sénégal, Ismaila Madior Fall. Dans ces observations liminaires, il a souligné que le "système de justice a une importante responsabilité dans la lutte contre les défis posés par l'extrémisme violent et la radicalisation et doit inclure la société civile dans le processus de recherche de solutions durables".

Pierre Lapaque, représentant régional de l'ONUDC en Afrique de l'Ouest et en Afrique Centrale, a fait référence au Plan d'action du Secrétaire général pour la prévention de l'extrémisme violent, ce dernier en appelle à des mesures de prévention systématiques et globales. M. Lapaque a mis exergue le fait que "le travail de la société civile est crucial pour faire face au problème de l'extrémisme violent. Les acteurs de la société civile apportent une bonne compréhension des réalités locales, ce qui est nécessaire pour élaborer des politiques efficaces dans la région".

Gail Fisk Malone, conseiller juridique de l'ambassadeur des États-Unis au Sénégal a insisté sur le fait que:  "pour lutter contre l'extrémisme violent nous devons en saisir les causes et nous devons trouver des solutions concrètes qui incluent les groupes les plus vulnérables."

Également présente, Karen Kramer, haut responsable pour l'ONUDC pour les questions relatives au contrôle des drogues et à la prévention du crime a présenté les objectifs de l'initiative et a souligné l'importance de concevoir des activités de suivi conjointes et concertées.

Au cours des cinq derniers mois, l'ONUDC, le WACAP et un consultant ont distribué 500 questionnaires au Burkina Faso, au Mali, en Mauritanie, au Niger et au Sénégal. De plus, ils ont interrogé des juges, des magistrats, des avocats, des membres du personnel pénitencier, et des acteurs de la société civile. Durant les deux jours de réunion, les participants ont débattu des résultats de cette étude et se sont mis d'accord sur des recommandations régionales et nationales.

Les recommandations, à l'intention des gouvernements, des systèmes de justice pénale et de la société civile, ont été inclue dans l'Appel de Dakar, principal aboutissement de la réunion.  Ces dernières, sont relatives, entre autres, à la protection des témoins et des victimes, à l'accès à une assistance juridique, au système pénitentiaire, à la réintégration, à la coopération intersectorielle, et à la coopération internationale. Ces conseils incluent également l'utilisation de WACAP en tant que plateforme régionale pour favoriser le dialogue entre les acteurs du système pénal et ceux de la société civile. L'Appel de Dakar servira de pilier pour les activités de suivi de l'ONUDC et pour le plaidoyer des participants dans leurs pays, pour la mise en place d'initiatives de prévention et de lutte contre l'extrémisme violent.   

L'évènement a rassemblé 47 représentants de différents secteurs du système judiciaire, les coordonnateurs de WACAP ainsi que des acteurs de la société civile. Le Nigeria et le Tchad ont participé à l'évènement en tant qu'observateurs.  

WACAP est un réseau de points focaux des 15 pays de la CEDEAO et de la Mauritanie lancé en 2013 avec le soutien financier de la France et des États-Unis d'Amérique, en coopération avec la Commission de la CEDEAO et la Cour de Justice de la CEDEAO. Le WACAP, mis en place sous l'égide de l'ONUDC, regroupe les acteurs judiciaires de la région traitant des affaires de criminalité organisée et du terrorisme. Il contribue à l'efficacité de la coopération en matière pénale en Afrique de l'Ouest et aide à soutenir les enquêtes et poursuites engagées contre les auteurs de crimes graves et organisés. Pour de plus amples informations: www.wacapnet.com/fr

Informations complémentaires: 

L'ONUDC en Afrique de l'Ouest et Centrale

L'Office des Nations Unies et la prévention du terrorisme 

Plan d'action du Secrétaire général pour la prévention de l'extrémisme violent

WACAP - Le Réseau des Autorités Centrales de l'Afrique de l'Ouest et des Procureurs contre la criminalité organisée

L'ONUDC et la coopération internationale en matière pénale