L'ONUDC et la Thaïlande tiennent un dialogue, à Bangkok, sur l'intégration de l'ASEAN et la sécurité des frontières 

UNODC, Thailand hold ASEAN integration and border security dialogue in Bangkok. Image: UNODC

3 mai 2018 - Face aux menaces en constante évolution liées à la sécurité et à la criminalité transnationale organisée, l'ONUDC et le gouvernement thaïlandais ont organisé, cette semaine, une conférence de haut niveau sur la gestion des frontières et la sécurité dans la région de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN).

200 participants, représentant les États membres de l'ASEAN, les banques de développement et les Nations Unies, se sont réunis à Bangkok. Le vice-premier ministre et ministre de la justice de Thaïlande, Prajin Juntong, a ainsi ouvert la conférence. 

M. Juntong a déclaré: "Les flux économiques et commerciaux de l'ASEAN continueront d'augmenter. Même si cela est chose positive, cela offre également des possibilités accrues pour les groupes criminels transnationaux qui ne respectent pas nos frontières. Les activités illégales comme le trafic se font souvent le reflet des flux légaux, des mouvements de marchandises et des services, et, comme l'économie se développe, les réseaux criminels et terroristes chercheront des moyens d'en bénéficier."

"C'est pourquoi nous travaillons en partenariat avec l'ONUDC au niveau des bureaux de liaison frontaliers. Ils ont la capacité de rassembler des États pour discuter de problèmes et formuler des stratégies, mais également pour proposer des solutions pratiques", a ajouté M. Juntong.

Les flux commerciaux en Asie du Sud-Est ont quadruplé au cours de la dernière décennie et devraient atteindre, selon les estimations, 375 milliards de dollars américains par an, d'ici 2025. De même, les infrastructures sont connectées et organisées pour faciliter des mouvements transfrontaliers rapides et efficaces.

Parallèlement à ces réalisations positives, l'économie criminelle en Asie de l'Est et du Sud-Est s'accroît, avec des estimations prudentes de la valeur des revenus de la criminalité transnationale organisée dépassant 100 milliards de dollars par an -  c'est plus que le produit intérieur brut de plusieurs États membres de l'ASEAN.

Des changements notables sont en cours dans la région, notamment une augmentation significative de la production et du trafic de drogues synthétiques, une augmentation du trafic de bois et d'animaux sauvages, ainsi que des indications de nouveaux schémas de traite d'êtres humains et de trafic de migrants.

À cet égard, le ministre des Transports de la Thaïlande, Arkhom Termpittayapaisith, a noté: "Ce que nous considérons comme des opportunités pour le développement économique et social sont perçus par d'autres comme des ouvertures pour développer une activité criminelle transfrontalière."

M. Termpittayapaisith a souligné que "pour l'ASEAN, la pertinence de la gestion des frontières ne peut qu'augmenter à mesure que des investissements importants sont réalisés dans les infrastructures de la région". Des mesures visant à répondre aux préoccupations en matière de sécurité doivent être intégrées à la phase de planification, a-t-il souligné.

Également présent, Jeremy Douglas, représentant régional de l'ONUDC pour l'Asie du Sud-Est et le Pacifique, a déclaré: "Alors que l'intégration de l'ASEAN se poursuit et s'accélère, les disparités entre les pays de la région deviennent plus évidentes. Cela comprend des différences significatives dans les capacités de gestion des frontières. Le problème est que la criminalité transnationale organisée tire parti des disparités et des vulnérabilités. "

"Nous disposons d'un ensemble de responsables de la sécurité publique, du commerce, de l'investissement et de la diplomatie pour discuter des défis et des solutions. L'ONUDC continuera d'aider la région et ce qui est convenu ici sera soutenu à un niveau concret par le biais de notre programme de gestion des frontières ainsi que par le biais d'autres programmes de développement", a ajouté M. Douglas.

La conférence de haut niveau est la quatrième sur la gestion des frontières organisée par la Thaïlande et l'ONUDC, de plus elle s'appuie sur les récentes discussions stratégiques liées à l'intégration économique et sécuritaire de l'Association.

En 2015, l'ONUDC a commencé à collaborer avec la Thaïlande en matière de gestion des frontières tout en renforçant l'assistance technique aux États Membres en vue de sécuriser les frontières. L'ONUDC apporte, maintenant, son soutien à 76 bureaux de liaison frontaliers dans la région du Mékong et étendra le réseau à d'autres régions de l'Asie du Sud-Est.

Des solutions visant à sécuriser les frontières - terrestres, maritimes, portuaires et aéroportuaires - feront l'objet d'une feuille de route sur la gestion des frontières de l'ASEAN. Le document, qui sera annoncé en 2019, présentera les mesures nécessaires, pour aligner les programmes de sécurité et d'économie de la région, aux niveaux politiques, des investissements et des opérations.

Informations complémentaires :

ONUDC contre le crime transnational organisé

ONUDC et la gestion des frontières

Programme régional de l'ONUDC pour l'Asie du Sud-Est