L'ONUDC publie une feuille de route sur le traitement des enfants associés aux groupes extrémistes terroristes et violents

UNODC launches Roadmap on Treatment of Children Associated with Terrorist and Violent Extremist Groups

11 Juin 2019 - L'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a publié une feuille de route au sujet du traitement des enfants associés à des groupes terroristes et extrémistes violents le 7 juin au siège des Nations Unies à New York.

Reflétant quatre années d'assistance technique de la part de l'ONUDC à travers le monde, la feuille de route contient des directives condensées concernant trois domaines d'activité interdépendants : la prévention, la réhabilitation et la réintégration, et la justice pour les enfants dans le contexte du contreterrorisme.

La feuille de route est basée sur le module de formation de l'ONUDC à ce sujet, composé du Manuel de l'ONUDC sur les enfants recrutés et exploités par des groupes terroristes et extrémistes violents : le rôle du système de justice et de ses trois « manuels de formation ».

La feuille de route cherche avant tout à mettre en évidence une approche cohérente à l'échelle du système combinant à la fois une prévention efficace, ainsi que des réponses, aux violences perpétrées sur les enfants, tout en protégeant la société des menaces associées au terrorisme et à l'extrémisme violent, telle que suit la tendance actuelle de renvoyer les combattants terroristes étrangers dans leur pays d'origine.

Au cours du débat de haut niveau, l'Ambassadeur Koro Bessho, Représentant permanent du Japon auprès de l'ONU, a exprimé sa volonté de poursuivre la coopération avec l'ONUDC et a rappelé que "le lancement de la feuille de route n'est que le début ; nous devons la mettre en œuvre et ce au niveau local. Ceci est de la plus haute importance."

En se référant au phénomène de la participation d'enfants à des groupes terroristes et extrémistes violents en tant que sévère forme de violence contre les enfants, Alya Ahmed bin Saif Al-Thani, Représentante permanente du Qatar auprès des Nations unies, a souligné le fait que « nous ne pouvons pas ignorer le cout élevé dû à ce phénomène en termes d'obstacle au développement humain, économique et social et ses conséquences graves pour la promotion de la paix et de la sécurité ».

Dans ses observations, le juge Raja AbiNader, Chef de l'administration pénitentiaire au Ministère de la justice du Liban, a évoqué l'initiative prise par l'ONUDC au Liban visant à promouvoir la réhabilitation et le désengagement des enfants accusés de terrorisme. Il avait déclaré être "convaincu que vous ne pouvez pas réhabiliter une personne impliquée dans le terrorisme, mais les efforts déployés par l'ONUDC dans ce domaine m'ont prouvé le contraire".

Les participants ont discuté des obstacles rencontrés par les États Membres dans ce domaine, tout en sensibilisant au rôle des acteurs clés dans la promotion de la réhabilitation et de la réinsertion de ces enfants, en particulier ceux qui ont été privés de liberté et touchés par le phénomène des combattants terroristes étrangers. L'événement a également permis de rassembler le soutien politique des États membres des Nations Unies, qui ont manifesté leur intérêt pour la définition d'objectifs communs et la mise en œuvre de mesures ayant pour objectif ultime de résoudre ce problème de manière coopérative.

Tijjani Muhammad-Bande, Représentant permanent du Nigéria auprès des Nations Unies, a évoqué les efforts déployés par le Nigéria pour promouvoir la réhabilitation et la réinsertion des enfants impliqués dans des groupes armés et a réaffirmé la ferme détermination du Nigéria de promouvoir la feuille de route et de "veiller à ce que les enfants, en particulier les filles, soient protégés des conflits armés ainsi que de la violence sexuelle et sexiste liée aux conflits. "

Marc Pecsteen, Représentant permanent de la Belgique auprès de l'ONU, a souligné les défis auxquels les pays sont confrontés en ce qui concerne les enfants touchés par le phénomène des combattants terroristes étrangers. Il a appelé à la criminalisation du recours aux enfants par des groupes terroristes et à la nécessité de toujours intégrer les droits de l'enfant dans les politiques de sécurité ainsi que de veiller à ce que la privation de liberté ne soit utilisée qu'en tant que mesure de dernier recours.

Alexandra Martins, Coordonnatrice du Programme mondial de lutte contre la violence à l'encontre des enfants de l'ONUDC, a insisté sur le besoin urgent de surmonter la dichotomie perçue entre la protection de la sécurité publique et la protection des droits de l'enfant, et a appelé la communauté internationale à adopter une approche commune face au problème. Elle a déclaré : "Il est urgent de changer de paradigme et de cesser de se laisser guider par la peur".

Représentants d'un certain nombre de pays, les entités des Nations Unies et les organisations de la société civile ont pris part à cette réunion. Les Gouvernements belge, canadien, japonais, nigérian et qatarien ont coparrainé la réunion de haut niveau présidée par Mme Simone Monasebian, Représentante de l'ONUDC à New York.

 

Pour plus d'informations :

Feuille de route de l'ONUDC au sujet du traitement des enfants associés à des groupes terroristes et extrémistes violents

Enregistrement de la réunion ed haut niveau

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