Gouvernements du Mékong et ONUDC achèvent les négociations sur la stratégie régionale en matière de drogues

Mekong governments and UNODC conclude negotiations on regional drug plan

Bangkok (Thaïlande), 15 novembre 2019 - des ministres et hauts fonctionnaires des pays membres au Mémorandum d'accord du Mékong sur le contrôle des drogues - le Cambodge, la Chine, le Laos, le Myanmar, la Thaïlande et le Vietnam - et l'Office des Nations Unies contre les Drogues et le Crime (ONUDC) ont achevé deux jours de négociations et discussions au sujet d'un nouvel accord politique pour faire face à la détérioration de la situation en matière de drogues.

La conférence a été organisée suite à de nombreux rapports indiquant une augmentation importante de production, trafic et consommation de drogues illicites et de précurseurs chimique à travers le Mékong et confirmant une migration des organisations criminelles organisées transfrontalière vers le Triangle d'or. Les frontières de Myanmar, Thaïlande et Laos étaient déjà associées depuis plusieurs décennies à la production et au trafic de drogues, mais les niveaux de drogues synthétiques, en particulier la méthamphétamine, retracés jusqu'à cette région sont sans précédent.

Des quantités record de tablettes et méthamphétamine en cristaux ont été confisqué à travers le Mékong en 2018 mais leurs prix ont décliné à des niveaux vus pour la dernière fois il y a 20 ans, signalant une haute disponibilité.

« L'intensification du trafic de drogues synthétiques dans le Mékong n'est pas juste une crise pour la région elle-même, mais est désormais un problème international […] les syndicats criminels organisés se sont montrés capable de maintenir leur niveau de production même lorsque leurs laboratoires sont saisis et de remplacer rapidement les substances confisquées par de nouveaux précurseurs », a remarqué Jeremy Douglas, représentant régional pour l'Asie Sud-Est et Pacifique de l'ONUDC. « Nous sommes inquiets que leur production continuera à se diversifier jusqu'à inclure les opioïdes synthétiques tels que le fentanyl. L'Amérique du nord n'était pas prête, malgré toute sa capacité, et l'Asie ne l'est certainement pas non plus ».

Il a rajouté que les gouvernements se concentrent depuis des années sur la réduction de l'offre, ciblant souvent les ventes de rues plutôt que les groupes criminels organisés. Il est désormais possible de constater qu'une telle approche a peu ou pas d'impact. « La région a besoin de réexaminer comment traiter du problème. Nous sommes heureux que les pays du Mékong se sont mis d'accord aujourd'hui pour concentrer leurs efforts sur l'atténuation de la demande du marché à travers une éducation préventive et pour faire face aux conséquences sociales et de santé négatives en augmentant les opérations transfrontalières, les formations conjointes et la justice coopérative tout en continuant de soutenir les cultivateurs du Laos et du Myanmar à s'éloigner de l'économie de drogue » a dit M. Douglas.

La montée en production et trafic de drogues synthétiques a également résulté en une augmentation des opérations de blanchissement d'argent. Le marché régional de méthamphétamine est estimé avoir une valeur de 61.4 milliards $US par année tandis que le marché d'héroïne a une valeur de 10.3 milliards $USD. De plus, les groupes criminels continuent de rechercher et utiliser de nouvelles méthodes de blanchir leurs gains, notamment à travers l'industrie des casinos qui est en développement dans la région. « Nous n'avons pas ciblé le blanchissement d'argent dans le passé et les groupes criminels ont exploités ces lacunes dans notre capacité d'enquête et de poursuite », a affirmé Somsak Thepsuthin, ministre de la justice de Thaïlande. « Nous avons eu une discussion franche au sujet des profits résultant du trafic de drogues et des stratégies pour faire face à ce problème et nous nous tournons vers l'ONUDC pour examiner où et comment fluctue cet l'argent ».

« Les services de police de Thaïlande ont eu du succès ces dernières années mais les efforts au niveau national ne suffisent pas à eux seuls », a déclaré Wissanu Krea-ngam, vice premier ministre de Thaïlande. « La criminalité organisée exploite toute vulnérabilité et toute lacune qui résulte d'un écart de capacité entre les différents services et d'un manque de coordination. Le mémorandum d'accord du Mékong aide à créer un cadre dans lequel il sera possible de développer une stratégie régionale cohérente ».

Une réunion préparatoire entre les services d'information et les autorités frontalières a précédé les négociations afin de déterminer la meilleure stratégie pour améliorer les enquêtes et opérations transfrontalières à travers les Bureaux de Liaison de Frontière. Les ministres ont approuvé de la stratégie et acceptés de rendre compte des résultats en mi-2020.

Pour plus d'information:

Programme régional de l'ONUDC en Asie Sud-Est et Pacifique

Contrôle des drogues dans la région Mékong