L'ONUDC et ONUSIDA convoquent Gouvernements et ONG de l'Asie Sud-Est pour discuter santé et prévention du VIH pour les consommateurs de drogues synthétiques

UNODC and UNAIDS convene Governments and NGOs from across Southeast Asia to discuss health and HIV prevention for synthetic drug users

Bangkok (Thaïlande), 28 novembre 2019 - des professionnels de santé et de politique antidrogue de l'Asie Sud-Est se sont réunis à Bangkok pour participer au forum et séminaire régional en matière de drogues synthétiques et de services de réduction des risques, organisé par l'Office des Nations Unies contre les Drogues et le Crime (ONUDC) et ONUSIDA.

Il est estimé que 60% des 35 millions de personnes qui consomment des drogues synthétiques - particulièrement des stimulants de méthamphétamine - autour du monde vivent dans la région d'Asie Pacifique. En même temps, il y a eu un changement radical dans le marché de drogues d'Asie de l'Est et du Sud-Est, avec un déclin d'opioïdes traditionnels tels que l'héroïne mais une forte hausse de drogues synthétiques tels que la méthamphétamine et la kétamine.

Fait alarmant, la récente évaluation ONU de la menace posée par la criminalité organisée dans la région a révélé que la valeur du marché de méthamphétamine s'est multipliée par 4 dans les 6 dernières années et est désormais estimée à une valeur de US$ 61.4 milliards annuellement. L'échelle du problème a mené à de plus en plus de demandes pour une nouvelle approche à la politique antidrogue en mettant l'accent sur les conséquences sociales et de santé de la consommation de drogues synthétiques.

Le représentant régional ONUDC pour l'Asie Sud-Est et Pacifique, Jeremy Douglas, a ouvert le forum en remarquant que le marché de drogues synthétiques dans la région s'élargit depuis plusieurs années en partie parce que la demande, la santé et les conséquences sociales ont reçus très peu d'attention politique et peu d'investissements : « Cette manière de faire face à un problème exclusivement avec des tentatives de réduction de stocks à travers des saisies n'a pas marché, mais au moins les législateurs de la région sont désormais en train de réfléchir à différentes façons d'aborder le problème et certains considèrent même des stratégies qui inclues des mesures de prévention. Le changement vers cette forme de gouvernance ne sera ni rapide ni facile, mais nous soutiendrons la région avec des conseils et de l'aide. »

Plus tôt cette année, ONUSIDA et l'OMS ont publié un guide technique sur la prévention, le traitement, les soins et le soutien pour les consommateurs de stimulants, accompagné d'un module de formation pour les États. Monica Ciupagea, expert ONUDC en matière de consommation de drogue et de VIH, était impliquée et a commenté que : « le séminaire cette semaine fournira des orientations pour aider à établir et développer l'accès aux services de prévention, traitement, soins et soutien qui font défaut pour les consommateurs de stimulants synthétiques ». Elle a rajouté que : « Il s'agit rarement d'injections comme dans le cas de l'héroïne, mais les consommateurs demeurent exposés au risque d'infection VIH ou d'autres maladies résultant de différents comportements risqués ».

Le module sur les risques associés à la consommation de stimulants inclut également la promotion d'efforts de réduction des risques pour prévenir le VIH et autres maladies transmissibles. Par exemple, les gens qui fument de la méthamphétamine en cristaux partagent souvent leurs pipes et bénéficieraient d'avoir leur équipement personnel et d'être informés que le partage augmente considérablement le risque de transmission d'hépatite C ou de tuberculose.

L'information disponible sur les risques associés aux changements dans le marché de drogues vers les drogues synthétiques tels que la méthamphétamine demeure limitée et les services de traitement et de réduction des risques doivent encore rattraper. Des services de prévention sur mesure sont en voie de discussion afin de pouvoir atteindre les groupes les plus vulnérables au VIH et au Sida, notamment les détenus, les travailleurs du sexe, les hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes et les personnes transgenres. M. Douglas a déclaré : « Malgré les obstacles à surmonter - quoique larges et apparemment croissants - c'est une bonne chose que les gouvernements sont présents et commencent à explorer comment améliorer les services de traitement et réduction des risques pour les groupes les plus vulnérables ». 

Pour plus d'informations:

Programme régional de l'ONUDC pour l'Asie Sud-Est et Pacifique

Consommation de drogue et VIH

Traitement et réintégration

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