Communiqué de presse

Trafic de migrants, d'ivoire, d'héroïne et piraterie maritime : le crime organisé menace l'Afrique de l'Est

Vienne / Nairobi, le 4 septembre 2013. Le dernier rapport de l'ONUDC publié aujourd'hui nous donne un aperçu des principales menaces que fait peser la criminalité transnationale organisée sur l'Afrique de l'Est.

Selon ce même rapport, plus de 100 000 personnes sont sorties clandestinement de la région durant l'année précédente, générant plus de 15 millions de dollars allant directement dans les poches des réseaux criminels organisés opérant sur la route maritime de la Corne de l'Afrique. Le braconnage de l'ivoire représentant près de 154 tonnes métriques par an a rapporté 30 millions de dollars au marché illicite asiatique. Les drogues constituent un marché illicite très lucratif. Environ 22 tonnes d'héroïne font annuellement l'objet  de trafic vers et au sein de la région avec une consommation locale avoisinant les 160 millions de dollars par an. Enfin, la piraterie en Somalie a généré quelques 150 millions de dollars en 2011 ce qui représente environ 15% du PIB du pays. Cependant, aucun détournement de navire ayant donné lieu à une rançon n'a été enregistré dans la zone maritime somalienne au cours de l'année 2013 ce qui constitue une avancée remarquable en la matière et révèle le rôle prépondérant la coopération internationale capable de remédier à un tel problème.

Le rapport - La Criminalité Transnationale Organisée en Afrique de l'Est : Une Evaluation des Menaces - a pour objet de mettre en évidence les principales menaces relatives à la criminalité transnationale organisée pesant sur la région. Si l'on s'intéresse aux zones clés, ce rapport ce concentre sur quatre préoccupations : le trafic de migrants depuis l'Ethiopie et la Somalie vers le Yémen et l'Arabie Saoudite ; le trafic d'héroïne depuis l'Aie du Sud-ouest vers l'Afrique de l'Est ; le trafic d'ivoire depuis l'Afrique de l'Est vers l'Asie ; et la piraterie maritime somalienne.

L'implication de la criminalité transnationale organisée est considérable dans le cadre du trafic de migrants toujours plus vulnérables. Les nombreux conflits et la pauvreté extrême stimulent ces flux migratoires illicites. Nombre d'entre eux espèrent échapper à leur situation critique et sont exposés à des abus de toutes sortes tels que la séquestration, la violence physique, l'extorsion ou le viol rythmant sans pitié leur voyage. Pour la seule année 2012,  plus de 100 000 individus ont payé les trafiquants pour qu'ils les conduisent au Yémen à travers le Golfe d'Aden ou la mer rouge, première étape d'un tumultueux voyage vers l'Arabie Saoudite. Ce transport illicite a généré prés de 15 millions de dollars au profit des réseaux criminels transnationaux.

Le trafic d'espèces sauvages connait aussi une augmentation et l'Afrique de l'Est apparait comme l'un des principaux vecteurs du trafic illicite d'ivoire. Des études récentes ont révélé que le niveau de braconnage en Afrique de l'Est avait atteint un tel seuil que la population d'éléphants de la région s'en retrouvait directement menacée. Entre 5600 et 15 400 éléphants sont chassés en Afrique de l'Est chaque année générant illicitement entre 56 et 154 tonnes métriques d'ivoire. En 2011, 2/3 de celles-ci, soit 37 tonnes étaient destinées à l'Asie, pour un coût estimé à 30 millions de dollars.

En 2011, les pirates somaliens ont récolté prés de 150 millions de dollars. Durant les derniers années cependant, des progrès significatifs ont été enregistrés en la matière. Les mesures internationales ont contribué à faire reculer ces faits de piraterie de manière significative. Alors qu'en avril 2009, les pirates avaient attaqué 16 navires, la moyenne est descendue à moins de un par mois durant les deux années suivantes. Lors la première moitié de l'année 2013, aucune piraterie n'a débouché sur le versement d'une rançon dans la zone maritime de la Somalie. Les interventions ont également poussé les pirates à se retrancher plus loin de la côte. En 2005, les attaques de pirates fructueuses se trouvaient en moyenne à 109 km des côtes somaliennes contre 746 km en 2012.

 

Pour plus d'information, veuillez contacter :

A Nairobi : Gerhard van Rooyen, Conseiller pour la Criminalité transnationale organisée auprès de l'ONUDC

T: +254 (0)20 762 1559 | E: gerhard.van.rooyen{at}unodc.org

A Vienne : Kevin Town, Chargé de l'information publique auprès de l'ONUDC

T: +43-1-26060-5575 | E: kevin.town{at}unodc.org