Initialement publié par Huffington Post UK
23 Octobre 2017 - Il y a vingt ans, un ordinateur parvenait à vaincre le meilleur joueur d'échec du monde; Steve Jobs rejoignait Apple et des pays s'accordaient pour fusionner deux corps spécialisés pour former l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC). À l'époque, malgré la marche régulière du progrès, Internet commençait tout juste à avoir un impact dans les maisons et les bureaux. Le crime était principalement de faible technologie. Il n'y avait pas d'accord mondial sur des crimes atroces tels que la traite des personnes, et tout le monde ne considérait pas la corruption comme un crime. Certains considéraient cela, à tort, comme le prix à payer pour faire des affaires.
20 ans plus tard, les criminels sont les bénéficiaires imprévus de la technologie et de la mondialisation. Nous avons prospéré grâce à notre monde à grande vitesse et de haute technologie mais les criminels se sont vu offrir une plateforme digitale sur laquelle développer leurs affaires illégales. La technologie et la mondialisation permettent aux criminels d'œuvrer à travers les régions, accroissant leur portée, leurs crimes et leurs profits. De la même manière qu'Internet a transformé chaque aspect de nos vies, c'est également devenu une pierre angulaire de la criminalité.
Ce qu'il se passe sous le soleil radieux d'Internet se répercute dans les profondeurs bien plus troubles du Dark web. Internet aide les entreprises à vendre leurs marchandises légales, mais permet aux criminels de vendre des drogues, des armes, et des espèces menacées. Les réseaux sociaux permettent à des millions de personnes de partager leurs bons moments et expériences, tandis que le Dark web protège l'identité de criminels qui construisent des relations et des réseaux. Accepté par le monde financier, l'explosion des crypto-monnaies aide les criminels à blanchir de l'argent et diminue le risque de détection de telles activités.
Au cours de ces développements, l'ONUDC s'est également adapté. Nous proposons aux pays des conseils sur la manière de combattre le cybercrime sans frontières, notamment l'exploitation des enfants. Une assistance est délivrée à travers des organes spécialisés formés pour arrêter le trafic ou promouvoir l'intégrité judiciaire; et nous assurons une coopération dans toutes les régions. Le résultat est une alliance solide contre les drogues illicites, le crime, la corruption et le terrorisme, qui couvre l'ensemble du globe.
Une coopération étroite est une nécessité pour l'emporter face à ces défis. Les terroristes utilisent la technologie pour inciter et recruter. La propagation des idéologies extrémistes violentes, y compris dans les prisons, a été connectée à des attentats terroristes épouvantables commis en Europe. Nous faisons également face à des liens entre terroristes et criminels. Des crimes tels que la traite des personnes, la contrebande de cigarettes et le trafic de propriété culturelle génèrent des fonds que les terroristes utilisent pour mutiler et tuer.
Il y a des développements positifs qui permettent d'éveiller les consciences et soutenir le travail de plaidoyer de l'ONUDC. Les réseaux sociaux favorisent la participation, y compris l'engagement de célébrités, face à certains principaux problèmes mondiaux. Pour ne citer qu'un exemple, le 24 Octobre, l'Ambassadeur de bonne volonté de l'ONUDC pour la Belgique et star de la musique, Ozark Henry, a donné un concert caritatif pour la campagne Cœur Bleu pour les victimes de la traite des personnes. Diffusé grâce aux réseaux sociaux, cet évènement assure qu'une nouvelle génération puisse profiter de la musique, tout en étant sensibilisée à la cruauté de la traite des personnes.
Atteindre notre vingtième année d'actions contre les criminels nous donne l'opportunité d'examiner nos efforts, et de renouveler notre coopération avec nos partenaires. L'ONUDC a parcouru un long chemin depuis 1997, mais dans ces temps transformateurs, nous devons rester alertes et capables de nous adapter pour répondre aux crises futures, aider à réaliser le Programme de développement durable à l'horizon 2030 et construire des sociétés plus sûres et sécurisées. 20 ans après, nous ne regardons pas en arrière, nous avançons vers de nouveaux défis et opportunités pour aider à rendre le monde plus sûr.
Par Yury Fedotov, Directeur exécutif de l'ONUDC
