En réponse à la crise mondiale des opioïdes, l'ONUDC met en place une stratégie pour protéger la santé publique

En réponse à la crise mondiale des opioïdes, l'ONUDC met en place une stratégie pour protéger la santé publique. Image: DEA26 juin 2018 - L'ONUDC a lancé hier une initiative à l'échelle de l'organisation pour faire face à la meurtrière crise mondiale des opioïdes qui affecte principalement l'Amérique du Nord et certaines parties de l'Afrique et du Moyen-Orient et menace de se propager plus largement. 

Le mauvais usage d'opioïdes, tels que le fentanyl, habituellement largement utilisé pour traiter la douleur intense et pour l'anesthésie ; de ses analogues, ainsi que du tramadol, utilisé pour traiter la douleur de modérée à sévère, sont de plus en plus préoccupants dans le monde entier. Le Directeur exécutif de l'ONUDC, Yury Fedotov, a souligné, lors de son allocution, que l'organisation « intensifie encore son soutien aux pays aux prises avec la crise des opioïdes avec la mise en place de cette démarche intégrée et multidisciplinaire ».

La stratégie intégrée de l'ONUDC sur la crise mondiale des opioïdes est une initiative à plusieurs volets, a déclaré M. Fedotov, « celle-ci traite du contrôle international des substances et des activités des forces de l'ordre pour lutter contre l'offre, ainsi que des initiatives visant à promouvoir l'utilisation et l'accès aux opioïdes à des fins médicaux et scientifiques, tout en empêchant l'abus et le détournement. » Tous sont « essentiels pour répondre aux menaces posées par les opioïdes synthétiques ».

Le Directeur exécutif a souligné que le travail de l'organisation « ira également au-delà de la crise actuelle pour renforcer les plates-formes de prévention, y compris à travers les systèmes d'alerte précoce ».

Justice Tettey, chef du laboratoire de l'ONUDC, a déclaré que « de nouveaux paradigmes dans le trafic international de drogues ont alimenté la crise ». Ceux-ci comprennent la facilité de fabrication d'analogues du fentanyl ; la disponibilité en ligne  et la livraison en utilisant le système de courrier international et le courrier express. Ce qui était encore plus inquiétant, a déclaré M. Tettey, était que « les utilisateurs n'étaient souvent pas sûrs de ce qu'ils prenaient ni des différences de puissance de ces produits ».

 

S'exprimant lors de l'événement, Jean-Luc Lemahieu, Directeur de la Division de l'analyse des politiques et des relations publiques de l'ONUDC, a déclaré que la stratégie « cherche à travailler avec un large éventail de partenaires des Nations Unies » dont l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS) et d'autres organisations internationales et régionales, le milieu universitaire et la société civile. Et elle s'y emploie, a souligné M. Lemahieu, « afin d'aider à protéger la santé et le bien-être de l'humanité ». 

Le lancement était coparrainé par les États-Unis et le Canada. Mme Nan Fife, conseillère à la Mission permanente des États-Unis auprès de l'ONU à Vienne, s'est exprimée au sujet des défis posés par les opioïdes synthétiques aux États-Unis et a déclaré que ceux-ci « alimentent une crise aux proportions dévastatrices ». Les agences gouvernementales américaines, a souligné Mme Fife, « examinent les réponses nationales des forces de l'ordre et les programmes de santé publique afin de savoir où nous devrions apporter des changements, et où redoubler d'efforts ».

Elle a félicité l'ONUDC pour ses « efforts visant à apporter une réponse globale à la crise » et a souligné qu'avec ses partenaires l'OICS et l'OMS, ils « constituent les éléments essentiels d'une réponse multilatérale à trois volets face à la crise des opioïdes, chaque agence fournissant une expertise unique dans certains domaines. »

« Dans de nombreux cas, les risques pour la santé et la sécurité posés par les nouvelles substances psychoactives sont mal compris », a déclaré Mark Vcislo, premier Secrétaire de la Mission permanente du Canada auprès des Nations Unies à Vienne.

Il a ensuite souligné que « les récentes expériences du Canada sur le fentanyl et les analogues du fentanyl en témoignent, les risques pour la santé sont devenus trop évidents, en raison des répercussions néfastes sur la vie quotidienne des Canadiens ».

Pour faire face à la crise des opioïdes, « le Canada met en œuvre une vaste gamme de mesures basées sur les quatre piliers de la Stratégie canadienne sur les drogues et autres substances : prévention, traitement, réduction des risques et application de la loi », a déclaré M. Vcislo.

L'ONUDC est l'entité du Secrétariat des Nations Unies chargée d'aider les États membres dans leurs efforts contre la drogue et la criminalité. Ensemble, les programmes en cours dans les domaines de la surveillance des drogues synthétiques, de l'alerte précoce et de l'analyse des tendances, du renforcement des capacités médico-légales et de la lutte contre les stupéfiants, du travail opérationnel des services de répression et de la prévention et du traitement contribuent à réduire l'utilisation non médicale des opioïdes synthétiques.

Informations complémentaires:

Stratégie intégrée de l'ONUDC sur la crise mondiale des opioïdes