La culture du pavot à opium au Myanmar chute encore alors que l'économie régionale des drogues continue d'évoluer

Myanmar opium cultivation drops again as the regional drug economy continues to evolve

Nay Pyi Taw (Myanmar), 5 février 2020 - la culture de pavot à opium au Myanmar a diminué d'un 11 pour cent additionnel en 2019 à 33 100 hectares (ha), selon l'enquête sur l'opium au Myanmar, publiée aujourd'hui par l'Office des Nations Unies contre les Drogues et le Crime (ONUDC).

Des baisses ont été observées dans toutes les régions à l'exception de la province Kachin où les productions ont légèrement augmentées. La province Shan, qui représente 85 pour cent de la production d'opium au Myanmar, a vu une baisse de 14 pour cent à 28 000 ha, continuant la tendance à la baisse qui a commencé en 2015 quand Shan avait environ 50 300 ha dédiés à la culture du pavot à opium. Kachin représentait 12 pour cent ou 3 900 ha en 2019 et Chin et Kayah représentent ensemble 3 pour cent ou 1 200 ha. La moyenne nationale de rendement par ha a été estimée à 15.4kg/ha en 2019, une hausse de 9 pour cent par rapport à 2018.

Jérémy Douglas, représentant régional de l'ONUDC, a déclaré que « la baisse de production a, une fois de plus, été importante l'année dernière. Nous continuerons de travailler avec le Myanmar et les communautés à Shan pour les aider à transitionner de l'opium à des alternatives économiques durables. Nous discutons également des options pour venir en aide à kachin étant donné la situation à cet endroit ».

Le rapport met également en lumière des données sur le prix de l'opium, déterminant que le prix net moyen de l'opium frais et sec a baissé de 4 pour cent et 7 pour cent respectivement entre 2018 et 2019. Au cours des 4 dernières années, ces prix nets ont chuté de 63 pour cent et 51 pour cent. La baisse de valeur combinée avec la réduction des stocks suggère une fois de plus que les demandes d'héroïne dans la région sont en baisse et que le marché des drogues continue de s'orienter davantage vers les drogues synthétiques. En même temps, des prix nets plus bas rendent la culture du pavot moins attrayante et viable ce qui contribue à son déclin.

Mais si les demandes d'héroïne continuent de baisser, les groupes criminels organisés génèrent quand même des revenus importants grâce aux drogues au Myanmar. Domestiquement, la consommation de 6 tonnes d'héroïnes a une valeur de 290 million $US et l'exportation d'héroïne génère approximativement 1 milliards $US localement. Simultanément, la culture de pavot et la production d'héroïne au Myanmar continue d'être une menace importante à la santé publique et la sécurité pour l'Asie du Sud-Est et les régions voisines d'Asie de l'Est et Australie. Environ 3 millions de consommateurs d'héroïne demeurent dans la région et le marché génère environs 10 milliards $US annuellement.

Le rapport confirme à nouveau le lien entre les conflits et l'opium puisque les plus hauts niveaux de culture de pavot continuent d'avoir lieu dans les régions instables et susceptibles de conflit Shan et Kachin. La culture du pavot, la production et le trafic d'héroïne et l'économie des drogues en évolution ont des conséquences sur la paix et la stabilité dans le pays et les zones frontalières environnantes.

Représentant régional Douglas a déclaré que « des groupes criminels organisés internationaux majeurs utilisent les zones de conflits dans le nord pour produire et trafiquer de l'héroïne et des drogues synthétiques. Ils ont accès au territoires et aux relations dont ils ont besoin pour faire affaires ». Il a rajouté que « la situation ici a des conséquences profondes sur la région d'Asie Pacifique au sens large - c'est dans l'intérêt de tout le monde de lutter contre l'économie des drogues illicites au Myanmar et dans le Mékong ».

L'influence de la culture du pavot est en cours d'atténuation dans certaines régions grâce aux programmes de développement alternatif qui fournissent des sources viables de revenu légitime.

Vice-ministre des affaires intérieures, Aung Thu, a remarqué que « le gouvernement est heureux de constater davantage de déclin, mais nous avons besoin de fournir plus de soutien aux régions qui génèrent de l'opium pour continuer à faire des progrès et garantir la durabilité. Nous allons également développer notre collaboration avec les États du mémorandum d'accord du Mékong et avec l'ONUDC pour faire face à la criminalité organisée ainsi qu'à la production et le trafic transfrontalier de drogues et de précurseurs chimiques ».

D'autres programmes ONUDC aident à faire face à différents aspects du problème des drogues, notamment en améliorant la coopération régionale pour faire face à la criminalité organisée et le trafic illicite, contrôler les précurseurs chimiques, améliorer la gestion aux frontières et donner accès à des services sociaux et de santé.

Pour plus d'informations: 

Enquête sur l'opium au Myanmar 2019 (anglais)

Pour en savoir plus sur le programme régional de l'ONUDC pour l'Asie du Sud-Est 

Pour en savoir plus sur le programme national de l'ONUDC pour le Myanmar

Pour en savoir plus sur les efforts de l'ONUDC pour le développement alternatif durable 

Pour en savoir plus sur le mémorandum d'accord du Mékong 

Pour en savoir plus sur les efforts régionaux de l'ONUDC contre les drogues et les précurseurs