L'ONUDC et son partenaire au sein de la société civile encourage la mise en oeuvre de la CNUCC lors de la Conférence au Panama

La Coalition de la Convention des Nations Unies contre la corruption (CNUCC) et les spécialistes de l'ONUDC encouragent les participants à la Conférence internationale contre la corruption (IACC) à travailler ensemble pour une mise en oeuvre efficace de la CNUCC en soutien à l'objectif 16 des Objectifs de développement durable (ODD)

5 décember 2016 - À l'occasion de la 17ème IACC au Panama, l'ONUDC et la Coalition de la CNUCC ont organisé un atelier lors du forum global le 4 décembre pour sensibiliser, échanger des expériences et stimuler le débat autour de deux instruments majeurs complémentaires qui luttent contre la corruption et font progresser l'égalité à l'échelle mondiale: La Convention des Nations Unies contre la corruption et les Objectifs de développement durable, en particulier l' objectif 16, qui vise à promouvoir l'avènement de sociétés pacifiques et ouvertes à tous aux fin du développement durable, assurer l'accès de tous à la justice et mettre en place, à tous les niveaux, des institutions efficaces, responsables et ouvertes à tous.

L'ONUDC, en sa qualité de gardien de la Convention et de Secrétariat de son Mécanisme d'examen, s'associe avec la société civile, en particulier la Coalition de la CNUCC, pour promouvoir efficacement la mise en œuvre de la Convention et son mécanisme d'examen et pour permettre à la société civile de jouer un rôle constructif dans cet effort.

La CNUCC est le seul instrument de lutte contre la corruption universel et juridiquement contraignant avec 180 États parties. «La Convention traite de la corruption d'un point de vue global et holistique, reflétant une compréhension plus profonde et plus nuancée des causes et des effets de la corruption», a souligné Candice Welsch, chef de la Section de Soutien à la Mise en oeuvre au sein du Service de la lutte contre la corruption et la criminalité économique de l'ONUDC. Mme Welsch a également souligné que le mécanisme d'examen de la CNUCC est un puissant catalyseur des réformes et qu'à ce jour environ 85% des États ont impliqué des parties prenantes non gouvernementales dans l'examen.

À cet égard, Gillian Dell, chef de l'Unité des Conventions de Transparency International et secrétariat de la Coalition de la CNUCC, a souligné le rôle central d'un mécanisme d'examen inclusif dans le renforcement de la mise en œuvre de la CNUCC. Mme Dell a également saisi l'opportunité de présenter l'initiative du Pledge pour la transparence du mécanisme d'examen de la CNUCC qui appelle à l'inclusion à tous les niveaux et demande aux gouvernements d'assurer la transparence et d'engager la société civile dans le processus d'examen de la CNUCC dans leurs pays respectifs.

De son côté, Shaazka Beyerle, auteur de Curtailing Corruption: People Power for Accountability and Justice (combattre la corruption: le pouvoir des citoyens pour la responsabilisation et la justice), a également rappelé l'article 13 de la CNUCC et a souligné que les citoyens et les organisations de la société civile pouvaient contribuer de manière considérable dans la lutte contre la corruption et la marginalisation ainsi que l'instauration de la responsabilisation et de la transparence, l'accoutumance et à la lutte contre la marginalisation.

En ce qui concerne la criminalité économique, Christine Clough, gestionnaire de programme au sein de Global Financial Integrity, a discuté des flux financiers illicites comme un défi majeur pour le développement, ce qui est reconnu dans la cible 16.4. des ODD. Elle a également présenté le système GFTrade, un outil développé par Global Financial Integrity permettant de suivre les fausses factures commerciales et d'évaluer le risque de blanchiment d'argent basé sur le commerce.

Manzoor Hasan, Président de la Coalition de l'UNCAC et directeur exécutif de l'Institut sud-asiatique d'études avancées en droit et en droits de l'homme, a présenté une étude de cas sur le Bangladesh et a souligné les principaux enseignements tirés pour aborder le lien entre criminalité organisée, la corruption et le développement. M. Hasan a insisté sur la nécessité de définir les futurs programmes qui allaient conjuguer les efforts de lutte contre la corruption, l'accès à la justice, l'état de droit, la non-violence, l'inclusion et l'intégrité institutionnelle pour soutenir le développement économique actuel. Il a également expliqué qu'il n'y avait pas de «balle d'argent»: des efforts à long terme furent nécessaires pour changer les intérêts solides et fermement ancrés de ceux qui profitent de la situation actuelle. De plus, il a ajouté qu'il n'existe pas de solution unique: l'autonomisation des acteurs locaux et le soutien des mouvements sociaux fûrent cruciaux pour établir la justice au niveau local; Des moyens créatifs ont été recherchés pour rétablir l'état de droit; Et une analyse appropriée, des indicateurs et un cadre de suivi et d'évaluation sont essentiels pour lutter durablement contre la corruption.

Enfin, Rukshana Nanayakkara, responsable du plaidoyer pour les ODD, Transparency International, a été le dernier conférencier de l'atelier. Il a rappelé la complémentarité et les liens entre la CNUCC et l'objectif 16 des ODD: il faut les comprendre de façon holistique, éviter de séparer les efforts, pour parvenir à la paix, au développement et à la sécurité. Plus encore, M. Nanayakkara a encouragé les participants à analyser leurs secteurs spécifiques afin d'identifier les risques de corruption et d'aller au-delà de l'objectif 16 car tous les ODD sont menacés par la corruption.

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