La société civile et le secteur privé établissent un front commun en Afrique pour lutter contre la corruption

Photo: UNODCLe 17 Septembre 2013 - Depuis le milieu de l'année 2012, l'ONUDC a mis en place un programme de petites subventions afin d'aider un certain nombre d'organisations de la société civile basées en Afrique (OCS) à développer des projets novateurs afin de lutter contre la corruption. Avec l'ouverture du troisième cycle de financement, le financement a aidé les OCS d'une multitude de pays africains à lutter contre la corruption dans le secteur privé, notamment dans les petites et moyennes entreprises (PME).

Les succès de ces programmes ont révélé l'importance de la société civile dans ce domaine.

Dans la République Démocratique du Congo par exemple, une subvention accordée à l'Observatoire de Lutte contre la Corruption en Afrique centrale (OLCAC) a considérablement aidé à la formalisation des motos taxis en les regroupant en syndicat. L'initiative a contribué à améliorer le travail des chauffeurs de moto taxi ignorant trop souvent leurs droits dans des domaines tels que la sécurité routière ou la dimension commerciale de leur entreprise, carences qui les rendaient vulnérables face à la corruption. A travers l'organisation d'ateliers impliquant des conducteurs, des responsables gouvernementaux, des représentants de la police de circulation ainsi que des journalistes travaillant pour la presse locale, l'OLCAC est parvenue à sensibiliser l'opinion et à informer les chauffeurs sur leurs droits et sur la nécessité de rejeter les pratiques de corruption.

Plus au nord, l'organisme de surveillance tunisien I-WATCH a facilité la formation d'un réseau national regroupant diverses organisations de la société civile afin de lutter contre la corruption y compris au sein du secteur privé. I-WATCH a également produit des dessins animés afin de sensibiliser les jeunes et les utilisateurs des réseaux sociaux à la Convention des Nations Unies contre la corruption (CNUCC). Elle a également familiarisé plus de 120 étudiants en Ecole de commerce à cette même Convention et à l'importance des questions éthiques.

Au Cameroun, la Réflexion et les Actions Concrètes pour le Développement de l'Afrique (RECAAD) ont aidé les entreprises membres à maitriser la Convention des Nations Unies contre la Corruption, son mécanisme de révision et à comprendre en quoi consiste les mesures nationales mises en œuvre pour lutter contre la corruption dans le secteur privé. La RECAAD a mis en place un code de conduite pour le secteur privé et un plan d'action en adéquation avec la Stratégie Nationale contre la Corruption. Elle a également mené des opérations de sensibilisation afin que la population puisse prendre connaissance de cette Convention et de son utilité quotidienne.

En Sierra Leone, la section nationale intitulée Transparence Internationale consacre la subvention pour le financement d'un projet visant les petites et moyennes entreprises notamment celles dirigées par des femmes et des immigrés et ce afin de stimuler l'engagement de divers acteurs de la société civile contre la corruption. Il en résulte l'établissement d'un dialogue continu entre les membres de l'Association nationale pour les Affaires Autochtones et le Syndicat des Entrepreneurs de la Sierra Leone afin de promouvoir le commerce équitable, la concurrence loyale et le comportement éthique. Ce projet a également formé les bénéficiaires de la Convention des Nations Unies contre la Corruption et a orienté les lois anti-corruption en Sierra Leone.

Au Mozambique, l'Association Mozambicaine pour le Développement et la Démocratie (AMDD) a organisé une table ronde sur ladite Convention des Nations Unies contre la Corruption avec des représentants de la société civile, du secteur privé et des autorités locales. Ces discussions ont constitué la première action du secteur privé contre la corruption dans le cadre de la Convention. Des émissions radio et la création d'un réseau national regroupant diverses organisations de la société civile ont également joué un rôle important dans la sensibilisation plus large de la société mozambicaine.

Le programme de petites subventions introduit par l'ONUDC a été mis en place pour assister les organisations de la société civile et pour coordonner une action conjointe avec le secteur privé. Les candidatures sont désormais ouvertes pour le cycle actuel de petites subventions et ce à l'attention des organisations de la société civile basées en Afrique. La date limite est le 27 septembre 2013 et de plus amples informations sont disponibles auprès de l'équipe de la Société Civile de l'ONUDC via ngo.unit (at)unodc.org.

Information associée:

Actions conjointes de l'ONUDC et de la société civile pour la lutte contre la corruption

Convention des Nations Unies contre la Corruption

Coalition de la CNUCC