New York (États-Unis), 19 novembre 2019 - L'Office des Nations Unies contre les Drogues et le Crime (ONUDC) a organisé avec la Belgique et l'Indonésie la toute première réunion du conseil de sécurité en « formule Arria » sur les « défis posés par la radicalisation dans les prisons » le 12 novembre à New York.
La réunion a donné aux États membres une plateforme pour discuter des problèmes liés à la gestion des détenus condamnés pour des actes terroristes et des prisonniers extrémistes violents ; la prévention de la radicalisation violente dans les prisons ainsi que la réhabilitation et la réintégration des détenus en société. Les États membres ont également discuté des leçons apprises, des bonnes pratiques et des défis qui perdurent en matière de radicalisation dans les prisons et de prévention contre l'extrémisme violent qui conduit au terrorisme dans un environnement carcéral.
Au cours de la réunion, les intervenants ont souligné que les programmes indépendants d'intervention sont moins probables d'avoir du succès en l'absence d'efforts plus larges pour garantir une bonne gestion de toute la population carcérale. Les participants étaient d'accord que les efforts devaient inclure la mise en place de mesures de sécurité, de systèmes d'information et de systèmes de contrôle ainsi qu'une coopération entre les autres services d'application de la loi et de justice, personnel spécialisé, professionnels religieux, psychothérapeutes, mentors et familles.
L'ONUDC a déclaré que « de pauvres conditions, la surpopulation, le manque de personnel, les formations de personnel insuffisantes et le manque de programmes compromettent la capacité des prisons et de l'administration correctionnelle à gérer les prisonniers extrémistes violents. Pire encore, ces lacunes sont des points d'entrée pour des tentatives de radialisation - facilitées par les sentiments de désespoir et de frustration de la population carcérale ».
L'ONUDC a fournis des recommandations détaillées pour être prises en considération par le conseil et a souligné la pertinence continue des Règles de standards minima de traitement des prisonniers de l'ONU (règles Nelson Mandela) dans les efforts de prévention et lutte contre l'extrémisme violent en prison. L'ONUDC a également remarqué que les règles Nelson Mandela, dont l'ONUDC est gardienne, sont reconnues mondialement comme un schéma pour la bonne gestion des prisons et le bon traitement des prisonniers, particulièrement les extrémistes violents et ceux vulnérable à une tentative de radicalisation.
Cela marque la troisième réunion en formule Arria coorganisée par l'ONUDC cette année, dont une en matière de criminalité organisée transfrontalière dans la Caraïbes le 7 juillet et une sur la traite des personnes à des fins d'exploitation sexuelle dans des situations de conflit le 25 octobre.
Une réunion en « formule Arria » est un arrangement informel qui permet au conseil d'être informé sur des problèmes en matière de paix et sécurité international avec une plus grande flexibilité. Elle est souvent utilisée et devient de plus en plus importante. Une telle réunion est convoquée aux fins d'une séance d'information donnée par un ou plusieurs experts en la matière présentée au conseil. La formule est nommée d'après Ambassadeur Diego Arria du Venezuela qui l'a crée en mars 1992. La toute première réunion en formule Arria coorganisée par l'ONUDC a eu lieu en juillet 2007 (en matière de traite des êtres humains) et depuis le travail de l'ONUDC est de plus en plus présent devant le conseil de sécurité.
Ensemble de règles minima des Nations Unies pour le traitement des détenus (Règles Nelson Mandela)