Les criminels empochent 250 milliards de dollars par an grâce aux contrefaçons, une menace pour la santé et la sécurité du public

Photo: UNODC

26 juillet 2012 - Selon une estimation de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la contrefaçon génèrerait 250 milliards de dollars de revenus criminels par an. En tant que délit transnational organisé, la contrefaçon fait l'objet d'une nouvelle campagne menée par l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC).

La campagne, qui a pour but d'attirer l'attention du public sur les différents aspects de la criminalité organisée, est disponible sur le site www.unodc.org/toc et comprend une nouvelle vidéo de sensibilisation diffusée en ligne ( www.youtube.com/unodc) et sur des chaînes de diffusion internationales. La campagne illustre les coûts financiers et humains de la criminalité organisée et démontre la menace que constituent les contrefaçons pour la santé et la sécurité du public. La campagne inclut également des fiches d'information et une rubrique dédiée à la problématique des contrefaçons ( http://www.unodc.org/toc/en/crimes/counterfeit-goods.html).

La production et la vente de produits contrefaits est une problématique internationale qui a des conséquences économiques et sanitaires pour les Gouvernements, les entreprises et les consommateurs. La contrefaçon affecte tous les secteurs : nourriture, films, médicaments ou encore vêtements. Bien souvent, le lien entre produits contrefaits et criminalité organisée est négligé ou sous-estimé.

La contrefaçon est un délit généralisé qui consiste généralement à produire des biens contrefaits, souvent de qualité inférieure, pour les vendre sous le nom d'une marque sans l'autorisation de son propriétaire. Les criminels produisent illégalement des contrefaçons de tous types de biens : nourriture, boissons, vêtements, chaussures, médicaments, composants électroniques, pièces automobiles, jouets, monnaie, titres de transport, places de concert, alcool, cigarettes, cosmétiques, matériaux de construction et bien plus encore. Les criminels se reposent sur la demande constante de produits bon marché à des coûts de production et de distribution moindres.

En fonction du type de produit contrefait, les conséquences sur la santé et la sécurité des consommateurs peuvent s'avérer désastreuses. Les contrefaçons de substituts de lait maternel et d'autres produits alimentaires peuvent même entraîner la mort des consommateurs. Acheter des jouets, des pièces automobiles et des biens électriques non conformes aux normes présente des risques significatifs en raison de leur qualité inférieure.

Les médicaments frauduleux sont l'une des formes les plus dangereuses de produits contrefaits. Selon l'Organisation mondiale de la Santé, les médicaments frauduleux représentent 30 % des marchés des médicaments asiatique, africain et latino-américain. Ces types de médicaments peuvent contenir un dosage incorrect en principes actifs, n'en contenir aucun ou contenir un ingrédient foncièrement différent. Ces médicaments peuvent renforcer la résistance de certaines maladies telles que le paludisme. Le renforcement de souches pharmacorésistantes empêche les principes actifs de fonctionner efficacement.

Le marché des contrefaçons affecte de nombreux pays et est organisé par des réseaux criminels. Il devient crucial d'agir à échelle nationale et internationale. La Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée, dont l'ONUDC est le garant, constitue le support de coopération le plus complet dans la lutte contre la criminalité organisée. A ce jour, 167 pays ont ratifié la Convention et se sont engagés à coopérer pour lutter contre la criminalité transnationale organisée et à s'assurer que leurs lois nationales soient compatibles. L'ONUDC organisera la Conférence des Etats parties de la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée en octobre 2012. Ces assemblées réuniront des Gouvernements du monde entier pour promouvoir et faire le bilan de l'application de la convention afin de mieux appréhender la problématique de la criminalité transnationale organisée.

Par le biais de ses programmes d'assistance technique, l'ONUDC travaille également à endiguer les flux de produits illégaux tels que les contrefaçons ou les drogues. L'ONUDC et l'Organisation mondiale des douanes ont lancé le Programme mondial de contrôle des conteneurs en 2006. Le programme a atteint des résultats remarquables : 487 conteneurs de produits contrefaits et de contrebande ainsi que 195 conteneurs de drogues ont été saisis. Cette année, le programme a permis de saisir 19 conteneurs de plus de 100 tonnes de Tramadol frauduleux (analgésique), la totalité provenant d'Inde et saisie en Afrique de l'Ouest. Le Programme mondial de contrôle des conteneurs dispose actuellement de 28 équipes de contrôles portuaires opérationnelles dans 14 pays. Le secteur privé s'intéresse de plus en plus au Programme en raison du nombre croissant de saisies.

La lutte contre les contrefaçons n'est pas l'apanage des organisations internationales, des autorités sanitaires, des organisations commerciales ou des associations de consommateurs. Les citoyens ont également un rôle à jouer. Dans cette optique, l'ONUDC préconise les actions suivantes : n'achetez pas de copies de film illégales ; n'achetez pas de vêtements contrefaits. Au-delà de ces contrefaçons facilement identifiables, restez vigilants. Si un médicament uniquement délivré sur ordonnance est disponible sur internet sans aucun justificatif nécessaire, il pourrait affecter votre santé, peut-être de manière irréversible. Gardez à l'esprit que, bien que ces produits puissent vous coûter moins cher à court terme, les pertes à long terme sont lourdes de conséquences.

Informations associées :

Site internet de la campagne : Criminalité transnationale organisée

Campagne criminalité transnationale organisée - Produits contrefaits

ONUDC : criminalité organisée