L'ONUDC et l'Allemagne coopèrent lors d'un événement parallèle - Renforcement de la coopération dans la lutte contre l'extrémisme violent et la criminalité transnationale organisée

Au cours de la Huitième Session de la Conférence des parties à la Convention des Nations Unies contre la Criminalité Transnationale Organisée, qui s'est tenue au Centre International de Vienne du 17 au 21 Octobre 2016, un événement parallèle intitulé «Renforcement de la coopération entre les États, la Société Civile et les Nations Unies dans la lutte contre l'extrémisme violent et la criminalité transnationale organisée» a été organisé le 18 Octobre, par l'équipe de la société civile de l'ONUDC et la République Fédérale d'Allemagne.

CST side event at COP8

Des représentants de l'Allemagne, de l'ONUDC et de la société civile

La discussion a mis en évidence la nécessité d'une collaboration plus étroite entre les États membres, la société civile et les Nations Unies afin de progresser efficacement et de façon inclusive dans la prévention et la lutte contre les menaces émergentes du terrorisme et de l'extrémisme violent. L'initiative de l'équipe de la Société civile de l'ONUDC, développée en consultation avec le Service de la prévention du terrorisme de l'ONUDC, pour renforcer la capacité de la société civile dans son travail avec les institutions des États membres dans la lutte contre l'extrémisme violent et la prévention du terrorisme a été officiellement présentée. 

Le panel comprenait des représentants du gouvernement de l'Allemagne, des experts de l'ONUDC et des représentants de la société civile.

M. Jean-Luc Lemahieu, a plaidé pour la création de la Coalition de la Société Civile pour la Prévention du Terrorisme (CSCPT), inspirée par le succès du travail de l'ONUDC dans le domaine de la lutte contre la corruption en coopération avec la Coalition de la CNUCC, et de la prévention de la drogue en coopération avec le Comité des ONG de Vienne sur les Drogues (CONGVD).  La nécessité d'une telle coalition a également été soulignée par Mme Elena Rigacci Hay, qui a souligné la nécessité de passer d'un partenariat ad hoc avec la société civile à un cadre organisé avec une coalition d'organisations non-gouvernementales (ONG) travaillant sur le renforcement des capacités, ainsi que le développement d'outils communautaires dans la prévention du terrorisme. Après avoir exposé les tendances récentes du terrorisme, en particulier que 50% des victimes du terrorisme sont des civiles, Mme Rigacci Hay a présenté les révisions des politiques globales et inclusives menées par les Nations Unies pour répondre à ces tendances, comme l'indique la Stratégie des Nations Unies dans la Lutte Antiterroriste Mondiale et le Plan d'Action du Secrétaire Général visant à Prévenir l'Extrémisme Violent, et autres instruments des Nations Unies de lutte contre le terrorisme.

Son Excellence l'Ambassadeur Friedrich Däuble a accueilli l'initiative et l'organisation de l'évènement parallèle soulignant la nécessité d'une telle approche holistique, mettant en exergue l'importance du rôle de la société civile dans la lutte contre l'extrémisme violent, étant donné que la coopération avec les organisations de la société civile en Allemagne, en particulier dans les domaines de la sensibilisation, du travail social et de la dé-radicalisation, s'est révélée réussie. En tant que tel, il a exprimé son enthousiasme ainsi que son soutien pour l'initiative CSCPT, appelant à une approche en profondeur, en collaboration avec les ONG. 

Cet enthousiasme et cet appel à l'action a été réitéré par Mr. Arne Feickert qui a souligné le rôle crucial que joue la société civile en tant que facilitateur et médiateur étant donné les problèmes de confiance et de légitimité qui caractérisent la relation entre les gouvernements et les communautés touchées par la radicalisation et l'extrémisme violent. Consciente de ce fait, en particulier dans le cas des jeunes, l'Allemagne a mis en place en Janvier 2012, un centre de conseils sur la radicalisation ciblant les individus déjà radicalisés et leur entourage afin de les sensibiliser et de leur fournir des services de conseil pour démarrer le processus de dé-radicalisation et d'établir une relation de confiance avec le soutien de la société civile. En outre, l'Allemagne a créé " Live Democracy", un projet pilote mettant l'accent sur le partage d'expériences entre les jeunes à tous les niveaux (fédéral, régional et local) dans les domaines de la lutte contre l'extrémisme violent et la dé-radicalisation impliquant des ONG, des centres communautaires et la police locale. Mr. Arne Feickert a conclu son intervention en plaidant pour l'amélioration de la coopération européenne dans ce domaine, appelant aux développement des réseaux existants au niveau de l'Union européenne.   

Parmi ces réseaux, on trouve le RAN, le Réseau de Sensibilisation à la Radicalisation de la Commission Européenne, représenté par M. Werner Prinzjakowitsch. M. Werner Prinzjakowitsch a présenté son organisation comme un réseau d'ONG locales et d'universitaires, coordonné par un centre d'excellence basé à Amsterdam et relié par neuf groupes de travail. Il a souligné le succès de cette structure dans la liaison des ONG locales avec la communauté des décideurs politique de l'UE permettant "une discussion des projets et des défis locaux au niveau Européen". Son groupe de travail spécifique axé sur la prévention a dirigé la création du manifeste pour l'éducation, un moyen par lequel le système éducatif pourrait réagir à la radicalisation, ainsi que des groupes de pairs parmi les jeunes, dans lesquels la société civile est fortement impliquée, mettant l'accent sur le partage de l'expérience.

L'une des réponses clés de la société civile à la dé-radicalisation et la lutte contre l'extrémisme violent est l'implication des femmes, comme l'a expliqué Dr Edit Schlaffer, fondatrice de « Femmes sans Frontières ». Ce rôle est illustré par le travail mené par « Femmes sans Frontières » avec les mères d'extrémistes et de terroristes. Dr. Schlaffer a exposé ces efforts pour observer et analyser les communautés touchées par la radicalisation, mettant au jour les perspectives de femmes, souvent ignorés. Dr. Schlaffer a expliqué qu'auparavant la question était "pourquoi faire participer les femmes?" dans de la dé-radicalisation alors qu'aujourd'hui, la question est "comment faire participer les femmes?". Le lien puissant entre une mère et un enfant est au centre du modèle des Écoles des Mères pour la Paix qui vise à habiliter et équiper les mères à reconnaître et à répondre aux signes avant-coureurs de la radicalisation de leurs jeunes adolescents. Les Écoles des Mères ont été mis à l'essai dans six pays, dont le Tadjikistan, le Pakistan, l'Inde/Cachemire, le Nigeria, l'Indonésie et Zanzibar en Tanzanie, en partenariat avec des ONG locales. Le modèle a été répliqué en Europe, avec des Écoles des Mères en Autriche, en Belgique et en Angleterre. De nouveaux programmes seront lancés en Macédoine et en Jordanie cette année (2016).

L'événement a été clôturé avec un appel pour l'engagement communautaire et la prévention dans la lutte contre l'extrémisme violent et le terrorisme, ainsi qu'une déclaration de soutien à l'initiative de la Coalition de la Société Civile pour la Prévention du Terrorisme (CSCPT).