L'ONUDC soutient le Nigéria dans le lancement du rapport sur le deuxième sondage sur la corruption au Nigéria

UNODC supports Nigeria in launching Report on the Second Survey on Corruption in Nigeria

Abuja (Nigéria), 6 décembre 2019 - Le Bureau national de statistiques du Nigéria en partenariat avec l'Office des Nations Unies contre les Drogues et le Crime (ONUDC) et avec le soutien du Royaume Uni a lancé un rapport sur le deuxième sondage sur la corruption au Nigéria le 6 décembre à Abuja.

Le sondage évalue la probabilité qu'une personne soit approchée pour le paiement d'un pot-de-vin ainsi que la fréquence d'une telle demande et les instances de paiement effectif. Il donne un aperçu des attitudes des personnes face à la corruption et leur volonté de refuser une demande de pots-de-vin ainsi que de signaler un incident. Il fournit également des données sur les pots-de-vin, le népotisme dans le recrutement pour le secteur public et sur le phénomène d'achat de votes.

L'enquête a révélé que parmi les Nigérians ayant été au moins une fois en contact avec un fonctionnaire dans les 12 mois préalablement au sondage de 2019, 30 pour cent ont payé un pot-de-vin ou ont fait l'objet d'une demande de paiement d'un pot-de-vin par un fonctionnaire.  Cela signifie que, malgré un taux relativement élevé, la prévalence des pots-de-vin au Nigéria a subi une diminution statistiquement significative depuis 2016, où le taux s'élevait à 32.3%.

Cependant, malgré un pourcentage moins élevé de personnes ayant payé ou ayant été invitées à payer des pots-de-vin en 2019 comparé à 2016, celles qui ont payé continue de le faire fréquemment : en 2019 ceux qui ont payé des pots-de-vin ont payé en moyenne 6 pots-de-vin dans les 12 mois menant au sondage, soit un pot-de-vin tous les 2 mois, ce qui revient virtuellement à la même moyenne que les 5,8 pots-de-vin payés en 2016. Par conséquent, il est estimé qu'environ 117 millions de pots-de-vin sont payés au Nigéria annuellement.

Le sondage de 2019 démontre une hausse considérable depuis 2016, de 52 pour cent à 63 pour cent, dans la proportion totale de Nigérians ayant été au moins une fois en contact avec un fonctionnaire dans les 12 mois précédent le sondage. Cela peut être interprété comme un signe positif pour la fourniture de services publics au Nigéria. Les professionnels de santé, notamment les docteurs, infirmiers et sages-femmes ainsi que les fonctionnaire d'utilité publique sont les deux types de fonctionnaires avec qui la plus grande portion de Nigérians (31 pour cent chacun) était en contact. Les services de police sont en troisième place avec un taux de 30 pour cent.

Fait plus encourageant, la prévalence de pots-de-vin par rapport à plusieurs types de fonctionnaires a diminué depuis 2016. Le plus grand changement est par rapports aux agents de police : la proportion de personnes ayant payé un pot-de-vin à un agent de police, parmi celles ayant été au moins une fois en contact avec un agent de police dans les 12 mois menant au sondage de 2019, a baissé de 46 à 33 pour cent.

La fréquence des pots-de-vin à également diminué par rapport aux procureurs de 33 à 23 pour cent, par rapport aux juges et magistrats de 31 à 20 pour cent, par rapport aux agents de douanes et de l'immigration de 31 à 17 pour cent et par rapports aux agents d'ambassades/consulats de 16 à 8 pour cent.

Statisticien général Yemi Kale du bureau national de statistiques a remarqué que ce deuxième sondage compréhensif sur la corruption au Nigéria offre au gouvernement et à la population du Nigéria l'opportunité d'évaluer non seulement les succès dans le combat contre la corruption, mais également le cadre dans lequel ce progrès est évalué.

Oliver Stolpe, représentant national de l'ONUDC a observé que même si le sondage démontre une baisse dans la fréquence de pots-de-vin administratifs et de faible montant, il démontre aussi que l'agenda anti-corruption du gouvernement n'influence pas encore les comportements de manière fondamentale. Par conséquent, plus d'efforts sont nécessaires pour éradiquer la corruption de petite échelle qui continue d'affecter profondément la vie des Nigérians. Il a également exprimé l'espoir que le sondage contribuera de façon importante à la lutte contre la corruption en améliorant son efficacité et bénéfice pour la population du Nigéria.

Pour plus d'informations:

Rapport sur le deuxième sondage sur la corruption au Nigéria

Burreau national de l'ONUDC au Nigéria

Convention des Nations Unies contre la corruption

Données et analyes de l'ONUDC sur la corruption et la victimisation