2014 Enquête de Bolivie montre un déclin de la cultivation de coca pour la 4ième année consécutive

Photo: 2014 Enquête de Coca de Bolivie

18 août 2015 - En 2014, la cultivation de coca a diminué de 11 % en Bolivie par rapport à l'année précédente, selon les dernières Coca Crop Monitoring Survey mis à jour aujourd'hui à La Paz par l'ONUDC et le gouvernement de Bolivie. Au cours de cette période la surface cultivée a diminué, passant de 23 000 hectares (ha) à 20 400 ha. La surface de culture du coca en 2014 est la plus petite depuis que l'ONUDC a commencé son enquête 2003.

En déroulant l'enquête, le représentant de l'ONUDC en Bolivie, Antonino De Leo, a applaudi les efforts déployés par le Gouvernement bolivien pour la réduction continue de la superficie de la récolte de coca au cours des quatre dernières années. M. De Leo a souligné que, entre 2010 et 2014, " la surface de culture de la coca a diminué de 10 600 ha, ce qui représente une réduction de plus d'un tier."

Grâce à l'utilisation de l'imagerie par satellite et la surveillance sur le terrain, les réductions dans les deux principales zones de culture ont été détectés. Les régions de Los Yungas de La Paz et Trópico de Cochabamba constituent ensemble 99 % des zones de culture de la coca dans le pays. Entre 2013 et 2014, ces deux domaines ont réduit leur surface de culture du coca par 10 % et 14 %, respectivement, de 15 700 à 14 200 ha et de 7 100 à 6 100 ha. Dans le Nord de La Paz la superficie cultivée a diminué, passant de 230 à 130 ha.

Président de la Bolivie Evo Morales (droite) et un répresentant de l'ONUDC Antonino De Leo (gauche) (Photo © Jose LIrauze / ABI)Il y a 22 espaces protégées en Bolivie - comptant pour 16 % de la surface du pays - où les cultures de coca sont interdites par la loi bolivienne. En 2014, il y avait 214 ha de cultures de coca détectées dans les six espaces protégées, dont 59 % se trouvaient dans le parc national de Carrasco.

En février 2013, la Bolivie à renouveler sa signature à la Convention unique sur les Drogues Narcotiques de 1961 avec une réservation sur la feuille de coca. Cette réservation permet la consommation et l'utilisation de la feuille de coca dans son état naturel à des fins culturelles et à des fins médicinales, ainsi que sa croissance, le commerce et la possession, dans la mesure nécessaire à ces fins licites. La législation nationale qui trouve ses origines en 1988, indique que la région de culture du coca ne doit pas dépasser 12 000 ha. Au cours des dernières années, le gouvernement bolivien a délimité les zones où les cultures de coca sont autorisées dans les trois zones de culture de coca du pays : les Yungas de La Paz, de Cochabamba et de Trópico Norte de La Paz.

La réduction de la surface de cultivation du coca en 2014 s'explique principalement par les efforts du gouvernement à réduire l'excédent des cultures de coca dans les zones autorisées - connue comme "rationalisation" - et à éliminer les cultures de coca dans les zones interdites. Un processus fondé sur le dialogue dirigé par le gouvernement a vu la participation des syndicats de coca dans la mise en œuvre de la stratégie nationale de réduction de l'excédent des cultures de coca dans les zones autorisées. Un autre facteur important était l'abandonnement des anciens champs de coca dans les Yungas de La Paz province, suite à une réduction drastique de leurs récoltes de coca. 

Entre 2013 et 2014, la région éradiquée a diminué de 2% au niveau national, de 11,407 à 11,370 ha. Au niveau provincial, presque 7400 ha ont été éradiquées dans la région de Trópico de Cochabamba, environ 3 200 ha dans les Yungas de La Paz et Norte de La Paz, et 526 ha dans les régions de Beni et de Santa Cruz.

La production de feuilles de coca potentielles dans le pays était estimée à 33 100 tonnes en 2014. Entre 2013 et 2014, la valeur totale de la production de feuilles de coca a diminué, passant de 294 millions à 282 millions de dollars. La valeur totale de la production de feuilles de coca en 2014 représente 0,9 % du produit intérieur brut (PIB) de Bolivie et 8,8 % de son PIB du secteur agricole.

Les montants des feuilles de coca échangés sur les deux marchés autorisés - soit Villa Fátima et Sacaba - étaient d'environ 19,800 tonnes en 2014, soit l'équivalent de 60 % du total de la production de feuilles de coca. 93 % de la feuille de coca était vendu légalement sur le marché Villa Fátima, et les sept autres % sur Sacaba. Le prix moyen de la feuille de coca dans ces marchés a augmenté de 6%, à partir de 7,8 $/kg en 2013 à 8,3 $/kg en 2014.

Comparativement à 2013, les saisies de feuille de coca ont augmenté de 22 %, passant de 476 tonnes à 582 tonnes ; les saisies de cocaïne base a diminué de 11 %, passant d'environ 20 tonnes à 18 tonnes; tandis que ceux du chlorhydrate de cocaïne ont augmenté de 158 %, passant d'environ 1,5 à 4,1 tonnes. Entre 2013 et 2014, le nombre d'usines de pâte de cocaïne détruit a diminué de 11 %, passant de 5 930 à 5 306 ; le nombre de laboratoires de chlorhydrate de cocaïne a augmenté de 10 %, de 67 à 74; et les plantes de recyclage chimiques a augmenté par 16% soit de 50 à 58. 

En adressant la presse, M. De Leo a souligné la politique du pays qui enchaine le dialogue, la participation des syndicats de coca et le respect pour les droits de l'homme. En outre, il a rappelé l'audience de "l'importance de l'ensemble, participative, et des programmes de développement à long terme, comme des éléments essentiels pour assurer une réduction durable des cultures illicites."

Pour Plus d'Informations: 

2014 Enquête de coca en Bolivie (en Espagnol)

UNODC en Bolivie