L’ONUDC lance une Stratégie sur les Drogues Synthétiques pour empêcher une crise mondiale

Vienne (Autriche), 19 novembre 2021
 

En réponse au problème de drogues synthétiques qui se développe rapidement dans le monde, l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a lancé aujourd’hui une nouvelle stratégie sur les drogues synthétiques pour soutenir les pays victimes de ce fléau.

Le lancement de cette nouvelle stratégie intervient à un moment critique. Le nombre de nouvelles substances psychoactives émergeants sur le marché de drogues illicites a été multiplié par six au cours de la dernière décennie, et a atteint en 2020 un record de presque mille substances uniques. Les saisies globales de stimulants de type amphétamine ont augmenté de 64 pour cent en 2019, tandis que le nombre de morts dû à l’utilisation d’opioïdes a augmenté de 71 pour cent au cours de la dernière décennie.

S’appuyant sur l’expérience de l’ONUDC et des leçons tirées de ces dernières années en matière d’opioïdes, la Stratégie sur les drogues synthétiques offre un cadre compréhensif et global basé sur la science.

Un accent particulier sera mis sur les réponses concrètes pour les femmes et les jeunes, en reconnaissance des défis spécifiques auxquels ils font face.

« Le moment est venu de prendre des mesures concrètes pour endiguer la crise des drogues synthétiques » a dit la Directrice Exécutive de l’ONUDC, Ghada Waly, devant la Commission des stupéfiants (CND) lors du lancement de la stratégie. « En faisant confiance à la science et en investissant dans la prévention, nous pouvons sauver des vies, sauvegarder la santé et perpétuer le développement durable de nos sociétés, ainsi qu’empêcher une prochaine crise. »

La stratégie se concentre sur quatre « sphères d’action » : le multilatéralisme et la coopération internationale, la prévention des menaces émergentes liées aux drogues synthétiques, les réponses sanitaires basées sur la science, et les interventions contre les stupéfiants.

Ces enjeux ont été exacerbés par la pandémie de la COVID-19 et ses externalités, car les difficultés économiques et les inégalités croissantes ont poussé certaines populations à s’adapter par des moyens de subsistances dangereux.

« Les jeunes essayent de faire face à la pauvreté en prenant des opioïdes, » a averti un professionnel de santé en Afrique, un continent où près de la moitié des pays ont signalé une utilisation non médicale, des saisies, ou un trafic de tramadol, un analgésique opioïde.

Pendant le lancement de la stratégie lors de l’événement de la CND, les participants ont appris que les décès par overdose de drogues aux États-Unis avaient augmentés de presque 30 pour cent dans les douze mois précédant avril 2021, avec pour cause principale les opioïdes synthétiques, selon les statistiques provisoires du Centre National de Statistiques de Santé. 

Les femmes qui consomment des drogues sont également confrontées à des difficultés spécifiques, notamment le manque de disponibilité des services de santé et de traitements de la toxicomanie adaptés au genre, les obstacles pour accéder aux services existants, la stigmatisation sociale, la crainte de sanctions juridiques liées à la consommation de drogues et la peur de perdre la garde d’enfants lors des traitements.

Par des processus, des preuves, et du savoir concrets, la nouvelle stratégie va aider les décideurs à introduire des politiques et stratégies efficaces qui freineront le problème mondial des drogues synthétiques.

« Je pensais auparavant que tout le monde n’attendait qu’une chose, que l’on meurt » dit un consommateur de drogues en Europe, qui a heureusement reçu un traitement à temps. Une action rapide contre le problème lié aux drogues synthétiques peut garantir que d'autres ne se sentent pas similairement abandonnés.

 

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Pour en savoir plus sur la Stratégie sur les Drogues Synthétiques, rendez-vous sur:
https://syntheticdrugs.unodc.org/syntheticdrugs/en/strategy.html

 

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Pour plus d’informations, veuillez contacter :

Brian Hansford
Chief, UNODC Advocacy Section
Mobile: (+43-699) 1458-3225
Email: brian.hansford[at]un.org