La conférence des Nations unies contre la corruption s'achève par l'adoption de la déclaration de Charm el-Cheikh, qui vise à garantir les interventions en cas d'urgence et de crise

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Charm el-Cheikh (Égypte), 17 décembre 2021 - La neuvième session de la Conférence des États parties à la Convention des Nations Unies contre la corruption (CNUCC) s'est achevée aujourd'hui avec l'adoption de la Déclaration de Charm el-Cheikh ainsi que de sept autres résolutions, et d'un accord sur le pays qui accueillera la dixième session de la conférence mondiale contre la corruption. 

La déclaration de Charm el-Cheikh souligne les risques de corruption que présentent les dépenses liées aux urgences économiques et sanitaires. Elle appelle les États parties à documenter les meilleures pratiques et à lister les défis liés à ces urgences. L’élaboration de ces derniers permettra de renforcer la coopération afin de prévenir, d'identifier, d'enquêter ou même d'engager des poursuites à l’encontre des cas de corruption, lors des réponses à ces urgences et la mise en place de plans de reprise. 

« La Déclaration de Charm el-Cheikh sur la lutte contre la corruption en temps de crise guidera notre reprise post-pandémie avec intégrité, qui accompagnera les pays lors des urgences de demain », a déclaré la directrice exécutive de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime, Ghada Waly, dans son discours de clôture« Alors que 2021 touche à sa fin, année charnière pleine de défis  de nombreux engagements importants en matière de lutte contre la corruption ont été pris, convenons que 2022 sera l'année de l'action. Tenons nos promesses envers la population et la jeunesse, en ne laissant personne tomber et en ne laissant personne de côté». 

Les travaux d'élaboration des recommandations seront poursuivis par la réunion intergouvernementale d'experts, à composition non limitée, visant à renforcer la coopération internationale dans le cadre de la convention. 

D'autres résolutions adoptées lors de la session traitent de questions clés telles que la propriété effective dans le recouvrement d’actifs, la coopération régionale et internationale, l'éducation et la responsabilisation des jeunes, ainsi que la poursuite des engagements pris lors des sessions précédentes pour améliorer la prévention et renforcer la coopération entre les Cour des comptes et les autorités de lutte contre la corruption. Une résolution visant à assurer le suivi de la déclaration politique de la toute première session spéciale de l'Assemblée générale des Nations unies contre la corruption en juin a également été adoptée. 

Additionnellement, les États parties ont approuvé une décision visant à ce que les États-Unis accueillent la dixième session de la conférence en 2023. 

Quelque 2 133 participants issus de gouvernements, d'organisations régionales et intergouvernementales, de la société civile, du monde universitaire et du secteur privé de plus de 150 pays se sont inscrits pour participer en personne et virtuellement à la neuvième session, qui s'est déroulée pendant une semaine à Charm El-Cheikh.

Plus de 70 événements parallèles ont été organisés en marge de la session, avec des panels sur les questions de corruption, de genre, de santé, de la COVID, de sport, d'éducation et de jeunesse. Les cinq équipes gagnantes du hackathon Coding4Integrity de l'ONUDC, originaires d'Afrique du Sud, d'Égypte, du Kenya, du Nigeria et du Sénégal, ont également été présentées lors de la session. 

À propos de la Convention des Nations unies contre la corruption et de la Conférence des États parties

La Convention des Nations unies contre la corruption est le seul instrument mondial juridiquement contraignant contre la corruption. Elle est entrée en vigueur en décembre 2005 et est presque universelle avec 189 parties. En vertu de la Convention, les États sont légalement tenus de prévenir et de criminaliser la corruption, de promouvoir la coopération internationale, de recouvrer et de restituer les actifs volés, d'améliorer l'assistance technique et l'échange d'informations dans les secteurs privé et public. 

La Convention est renforcée par le « Review Mechanism» (ou mécanisme de révision)mis en place en 2010, qui couvre les chapitres de la Convention relatifs à l'incrimination et la répression et à la coopération internationale. Le deuxième cycle d'examens a débuté en 2015 et couvre les chapitres sur les mesures préventives et le recouvrement d'actifs.

L’ONUDC fait office de gardien de la Convention et fournit une assistance anticorruption à 116 pays par le biais de son « Programme mondial contre la corruption » et de sa présence sur le terrain. Lors de la neuvième session, l'ONUDC organisé un certain nombre d'événements parallèles et présenté des publications sur la lutte contre la corruption dans le sport, la protection des lanceurs d’alerte dans le secteur de la santé ; en prenant en compte les défis liés au genre mais aussi liés à la corruption dans les réponses à la COVID-19 et la mise en place des plans de reprise.