Recherche de l’ONUDC : En 2020, toutes les 11 minutes une femme ou une fille a été tuée par un membre de sa famille

© Photo : Heidemarie Pleschko

Vienne (Autriche), 25 novembre 2021 - 81 000 femmes et filles ont été tuées dans le monde en 2020, dont environ 47 000 (58 %) par un partenaire intime ou un membre de leur famille, ce qui équivaut à une femme ou une fille tuée toutes les 11 minutes au sein même de leur foyer. C'est ce que révèlent les données publiées aujourd'hui par l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC).

Le rapport de recherche, publié à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, s'appuie sur des données provenant de 95 pays et portant sur les meurtres de femmes et de filles par des partenaires intimes ou des membres du cercle familiale.

"Bien que huit victimes sur dix d'homicide soient des hommes ou des garçons, les femmes et les filles sont les principales victimes d'homicides à domicile dans toutes les régions du monde, représentant six meurtres sur dix commis par des partenaires intimes ou d'autres membres de leur famille", a déclaré la directrice exécutive de l'ONUDC, Ghada Waly. 

"Les recherches de l'ONUDC montrent que la situation ne s'est pas améliorée au cours de la dernière décennie, même dans les endroits où la violence meurtrière a globalement diminué. Une action urgente et ciblée est nécessaire pour autonomiser et protéger les femmes et les filles, pour prévenir la violence genrée, et ainsi sauver des vies."

Avec un nombre de victimes estimé à 18 600, l'Asie est la région qui compte le plus grand nombre de victimes. Cependant, en termes relatifs, si l'on considère le nombre de victimes pour 100 000 femmes et filles, l'Afrique est la région où le taux est le plus élevé, à hauteur de 2,7 pour 100 000, et l'Europe est celle où le taux est le plus faible, s’élevant à 0,7 pour 100 000 femmes et de filles tuées par un partenaire intime ou un membre de l’entourage familial.

Les données mondiales sur l'impact des restrictions liées à la COVID-19 sur les meurtres de femmes et de filles liés au genre restent parcellaires et peu concluantes. Entre 2019 et 2020, le nombre annuel moyen de ces meurtres a connu une légère augmentation en Europe et sur le continent américain, avec des différences selon les régions. Ces changements étaient toutefois d'une ampleur similaire aux changements annuels enregistrés au cours de la dernière décennie.

Le nombre de meurtres liés au genre entre 2019 et 2020 a augmenté en Europe occidentale de 11 pour cent, tandis qu'une augmentation plus légère de cinq pour cent a été enregistrée en Europe du Sud. En comparaison, en Amérique du Nord, les chiffres ont augmenté de huit pour cent, en Amérique centrale de trois pour cent, tandis que les données de l'Amérique du Sud montrent une augmentation de cinq pour cent. Selon le rapport, les chiffres en Europe du Nord n'ont pas changé au cours de la période examinée, tandis qu'une légère baisse de moins cinq pour cent a été observée en Europe de l'Est. 

Les données mensuelles, sur les femmes et les filles tuées par un partenaire intime ou un membre de la famille, reçues de 14 pays autour du globe montrent une grande variabilité des tendances entre les pays tout au long des différentes vagues de restrictions liées à la COVID-19 en 2020.

Le document examine également les tendances de la dernière décennie (2010-2020), au cours de laquelle les meurtres de femmes par des partenaires intimes ou des membres de leur famille ont diminué de 13 pour cent en Europe et augmenté de neuf pour cent sur le continent américain. 

La violence mortelle subie par les femmes dans la sphère privée semble être un problème plus difficile à résoudre que la violence mortelle à l'extérieur du foyer familial. L'Europe de l'Est a connu une réduction remarquable de 47 pour cent des homicides de femmes à l'extérieur du foyer familial au cours de la dernière décennie, tandis que les homicides de femmes perpétrés par des partenaires intimes ou d'autres membres de leur famille ont connu une réduction plus modeste de 15 pour cent au cours de la même période. Des tendances similaires mais moins marquées ont également été enregistrées en Europe occidentale et en Amérique du Sud.

Further information

Pour en apprendre davantage sur les recherches de l'ONUDC sur les feminicide:
[EN] https://www.unodc.org/documents/data-and-analysis/statistics/crime/UN_BriefFem_251121.pdf

[EN] https://www.unodc.org/unodc/en/data-and-analysis/data-matters.html