Commission sur le crime : des experts internationaux unissent leurs forces contre les crimes qui affectent l'environnement

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Vienne (Autriche), 16 février 2022 - Chaque année, alors que d'innombrables espèces sont en voie de disparition, les criminels gagnent des milliards grâce à la vente de produits issus d'espèces sauvages protégées. Conscients de la nécessité d'agir maintenant, plus de 800 participants de 94 pays ont assisté à la discussion d'experts de la Commission pour la prévention du crime et la justice pénale (CCPCJ) pour échanger sur les crimes qui affectent l'environnement.

Les crimes qui affectent l'environnement sont parmi les plus rentables alors qu’ils ont de nombreux impacts négatifs. La lutte contre ces crimes fait partie intégrante de la réalisation de l'Agenda 2030 et fait partie de la réponse à la crise de la biodiversité et du climat.

« Pour sauver des vies et nos moyens de subsistance, défendre la nature et les ressources naturelles, protéger notre santé et nos habitats, nous devons mieux travailler ensemble pour mettre fin à l’exploitation criminelle », a déclaré la directrice exécutive de l'ONUDC, Ghada Waly.

Au cours des réunions qui se sont tenues du 14 au 16 février, des professionnels, des législateurs, des membres de l'ONU, d'autres organisations intergouvernementales, des organisations internationales ainsi que des experts de la société civile ont échangé des bonnes pratiques et des expériences en matière de prévention, de lutte contre ces crimes. Ils ont également discuté du renforcement de la coopération internationale.

Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique de la France, a souligné que « la France s’engage à renforcer son partenariat de long terme pour lutter contre les crimes qui portent atteinte à l’environnement, dans le cadre d’un plan d’action conjoint avec l’ONUDC ».

Ivonne Higuero, secrétaire générale de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES), a souligné que « le travail de suivi de la CCPCJ en réponse à la déclaration de Kyoto est opportun et essentiel, notamment en raison de l’ampleur et de la nature des crimes qui affectent l’environnement ».

« Ce n'est qu'en travaillant ensemble que nous pourrons répondre à la sophistication croissante des crimes environnementaux et créer un meilleur avenir pour tous » a souligné Inger Andersen, directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour l'environnement dans son message vidéo.

Le président de la CCPCJ, l'ambassadeur Hikihara Takeshi (Japon), a rappelé que dans la Déclaration de Kyoto adoptée par le 14e Congrès des Nations Unies sur la criminalité en mars 2021, les États membres ont décidé de prévenir et de combattre les crimes qui affectent l'environnement. Les États se sont engagés en faveur de l’environnement en faisant le meilleur usage possible des instruments internationaux, tout en renforçant la législation, la coopération internationale, les capacités, les réponses de la justice pénale et les efforts en matière de répression.

Il a reconnu que les discussions d'experts constitueraient une contribution importante à la mise en œuvre effective de la déclaration de Kyoto et des objectifs de développement durable.

Six événements parallèles en ligne ont été organisés en marge des sessions, couvrant des sujets relatifs aux crimes qui affectent l'environnement, tels que : l'impact des outils de l’ONUDC, les bonnes pratiques et les défis dans la lutte contre les flux financiers illicites, le lien entre la lutte contre la déforestation et l'accaparement des terres avec le droit pénal environnemental en Colombie, le renforcement international en Colombie, le lien entre le changement climatique, la traite des personnes et le trafic de migrants, ainsi que le lien entre les crédit carbone et le stockage de données.

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Lors de la trentième session en mai 2021, la CCPCJ a approuvé une résolution intitulée "prévenir et combattre les crimes qui portent atteinte l'environnement", qui a été adoptée par l'Assemblée générale en décembre 2021. Le paragraphe 15 du dispositif de la résolution invite la CCPCJ à organiser, pendant l’entre deux sessions, des discussions d'experts sur les crimes qui affectent l'environnement en vue d'examiner les moyens concrets pour améliorer les stratégies et les réponses aux crimes qui affectent l’environnement.

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La Commission pour la prévention du crime et la justice pénale (CCPCJ) est le principal organe de décision des Nations Unies dans le domaine de la prévention du crime et de la justice pénale. Les discussions d'experts visent à sensibiliser aux crimes qui affectent l'environnement ainsi qu'à rassembler toutes les parties prenantes concernées pour un partage d’expérience, la CCPCJ faisant office de forum de dialogue.